28 juin 2013
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15:31
On quitte ce paradis et on rentre sur Nouméa.
Je prends des photos d’avion mais c’est pas jojo.
Arrivé à Magenta, on se dirige dans la salle de réception des valises et une employée nous dit que les valises sont à Ouvéa
et qu’on ne les aura que demain !
Oui, sauf que ce soir je prends l’avion pour rentrer en métropole !
2 couples partent dans 3h sur l’ile des pins et ils vont réclamer leurs bagages à l’accueil, je fais de même, avec moins
d’agressivité qu’eux, en expliquant que j’ai un vol international ce soir.
L’employé nous dit que nos bagages seront là à 17h00 au lieu de demain.
Puis 12H10 au lieu de 17h00.
Cool, car je commençais à me demander comment j’allais faire mon sac sans mon sac, car j’ai la moitié de mes affaires chez
Olivia.
J’emmène Olivia à son travail.
On passe devant le commerçant qui fait du Poé, courge sucrée nappée de sucre glace, et il est fermé.
Olivia reconnait la dame et lui demande quand est-ce qu’elle ouvre.
Elle nous dit qu’on peut rentrer si c’est juste pour du Poé et en plus il est tout frais !
J’en prends 2.
J’achète un sandwich et je pars le manger à coté de l’aéroport en attendant 12H.
Je me présente aux bagages et explique à l’employé mon cas.
Il me dit qu’il n’y aura pas nos bagages car ils sont dans le jus depuis 4 jours à cause de la tempête et que les bagages
prioritaires ne sont pas les nôtres.
On attend et on verra.
Les 2 couples arrivent et commencent à être agressifs.
Je suis emmerdé moi aussi mais c’est comme ça, qu’on s’énerve ou pas ça ne changera rien et quand on voit le travail qu’ils
ont, on peut être un peu compréhensif.
Ils ne sont pas organisés mais ils sont dépassé par les évènements et ils croulent sous les bagages, bref, ils ne font pas
semblant de bosser !
Un employé métropolitain arrive et il me demande ce que j’attends, je lui explique la situation.
2 options, soit mon sac est dans l’avion qui va atterrir, soit il ne l’est pas et il arrivera directement ce soir à Tontouta
(aéroport international de Nouméa). Avant mon départ.
J’aimerai la première solution car faire mon sac dans l’aéroport c’est pas ce que j’apprécierai le plus.
On attend et l’avion atterrit.
Le métro arrive avec mon sac !!!!!!!
Je suis tellement heureuse et la phrase qui suit sort naturellement :
« je vous aime !»
Ça fait rire tout le monde et moi aussi mais je suis tellement soulagée de pourvoir faire mon sac avant de prendre l’avion
que ça se voit.
Il revient avec le sac d’Olivia.
Je vais la chercher au travail.
On rentre, je fais mon sac.
Elle me dit que ce soir, sa collègue avec qui c’était bien passé, rentre en métropole et qu’elle a un taxi payé par son
boulot et qu’elle m’en fait profiter !
Super, j’ai pas ce souci en plus.
Mon sac est prêt à rentrer à la maison mais pas moi.
On arrive chez sa collègue et il y a du monde à la soirée d’adieu.
Le taxi arrive, il y a un couple, sa collègue avec son mari, sa petite et moi.
Je dis au revoir à Olivia avec un petit pincement au cœur.
Merci Jacques de m’avoir mis en contact avec Olivia, je suis heureuse d’avoir rencontré cette femme formidable.
Le trajet pour aller jusqu’à l’aéroport : 50km qui me paraissent une éternité.
Finallement le taxi est payant: 2 000fr par personne, c'est toujours moins que la navette et je n'ai pas à regretter le bus
car à cette heure là il n'y en a plus.
Je paye et reste avec eux (ils ne m’ont pas parlé de tout le voyage) et je garde la petite pendant qu’ils achètent les sacs
pour alléger leurs valises.
Au bout de 30 mn lorsqu’ils reviennent je les laisse avec leur couple d’amis et pars faire la queue pour
m’enregistrer.
Un peu raz le bol d’être transparente.
Je vais fumer une clope dehors.
C’est l’une des rares fois où je ne suis pas à 100% heureuse d’être dans un aéroport.
Un curé passe devant moi, il a la trentaine, a l’air joyeux et un peu rondouillard comme tous les curés de ma
connaissance.
Mardi 23
Il est 00H30, on approche de l’heure de départ.
Je passe la douane.
J’achète du toblerone, quitte à être triste autant se consoler avec du CHOCOLAT!
Je vais attendre l’embarquement.
Ça y est, on embarque.
Je m’assoie (j’avais demandé le hublot) et qui est mon voisin ?
Le curé !
Pour celles qui comme moi rêvent de rencontrer l’âme sœur dans un avion : tu repasses !
Il est sympa.
Je regarde des films, mange, partage un morceau de toblerone avec mon voisin et dors 4h sur les 8h30 de vol.
Et au petit matin une vue sur OSAKA !!!!
La première fois que je vais poser le pied sur le sol Japonais.
Mauvaise organisation Caro !
Pour éviter les escales interminables sur un trajet qui au minimum fait 32h (Nouméa/Montpellier) j’ai pris un vol avec de
courtes escales.
Je le regrette maintenant car ce n’est pas demain que je pourrais de nouveau voir le Japon et à y réfléchir (maintenant)
j’aurais dû profiter et prendre une escale de quelques jours.
Mais ce qui est fait EST FAIT.
J’ai 1h devant moi et je me dis que c’est assez pour visiter au moins les boutiques et voir les articles étranges que propose
le Japon.
On descend à la porte voisine de celle à laquelle on doit embarquer.
Trop bien, ça me laisse du temps.
Et bien non !
On est envoyé à l’autre bout de l’aéroport pour passer la douane, l’immigration…le tout en prenant un train et en faisant la
queue derrière des centaines de personnes !
C’est la course !
Même pas le temps de faire les boutiques…
Je ne comprends pas pourquoi refaire tout ça alors qu’on est en transit et qu’on sort de l’avion.
Il me reste 30mn avant l’embarquement et je suis à l’autre bout de l’aéroport.
J’essaye de filmer mais entre le manque de sommeil et le manque de temps ça ne donne rien de bon.
Je trouve un bureau de change et je demande à changer mes francs pacifiques en euros.
Ils prennent 50% de commission !
Je lui dis que je les changerai en France.
A ce moment-là j’entends un appel au micro :
« the passenger Missis DUON Coine from Nouméa for Amsterdam … »
Je pense que c’est moi!
Et oui, c’est moi !
Hé Hé !!! C’est la première fois que je suis appelée dans un aéroport !
Bon faut avoir l’oreille car la prononciation…
Je me presse à l’embarquement et je vois tout le monde assis et les barrières fermées.
Petit coup de stress car à ce moment là je me dis que tous ont embarqué et que je suis vraiment la dernière.
Mais non, je présente mon passeport et ma carte d’embarquement et l’hotesse me dit qu’on embarque dans 20mn !
OUF !
Je fais un petit film que voici et fume une cigarette, je n’ai pas le temps de retourner voir les boutiques.
Un petit tour aux WC et c'est unpeu plus "high tech" que chez nous.
Avec la notice :
On monte dans l’avion et c’est repartit pour 11h30 d’avion.
Je suis assise à coté d’un couple asiatique.
C’est long, je ne dormirais pas, par contre je mange !
Il fait jour, on est partit d’Osaka dans la matinée.
On survole, ce qui apparait sur le moniteur de vol, la Russie du nord.
Une grande étendue de RIEN !
Mais c’est beau.
Une terre plane, parsemée de quelques étendues de glaces et de neiges.
C’est beau : photo.
On atterrit à Amsterdam, ce sol européen.
Et c’est la même course qu’à Osaka !
Le passage d’immigration en moins.
Je saute dans l’avion et à coté de moi un homme d’affaires la cinquantaine, français.
Je n’ai pas tout à fait le look adéquat de l’européenne, je suis encore en mode : tong, pantacourt et BRONZAGE.
Ils sont tous en vestons et manteaux, il fait froid.
On discute avec mon voisin et en survolant un paysage je vois un petit village avec une église : je sais qu’on est en
France.
Même sans savoir que j’y allais je pense que j’aurais été capable de reconnaitre mon pays.
Ça me fait quelque chose.
On atterrit à Charles de Gaulle.
Un avion gigantesque avec inscrit République Française va décoller!
Je demande à mon voisin s’il connait cet avion, réponse « oui, c’est l’avion du président ! » ah, je me sens un peu
nulle…
Il est quand même énorme cet avion et après recherche sur internet j’ai trouvé ça :
- Constructeur : Airbus
- Équipage : 2 pilotes
- Mise en service :11 novembre 2010
- Coût unitaire : 260 M€
- Dérivé de : A330-200
- Dimensions : Longueur 58,82 m Envergure 60,30 m Hauteur 17,39 m
- Masse et capacité d'emport : 60 Passagers contre 150 dans le civil, ils ont de la place les
bougres !
Bref, j’ai croisé à Paris sous un ciel bleu et un beau soleil, le président dans son avion en partance pour la chine : «
Welcome home ! »
Je fais la connaissance d’une fille qui vient de Nouméa et je revois mon curé.
Au revoir et la bise au curé.
Je sors avec ma nouvelle copine fumer une clope et un sans domicile fixe est là.
Je suis tellement crade et mal sapée avec mes tongs à l’article de la mort, que même lui ne me demandera rien.
Je laisse la copine attendre sa famille et je pars voir le tableau des départs.
Mon vol est dans 4h.
Je m’installe face aux bureaux d’enregistrement et pose mes jambes sur mon sac.
8h30 + 2h + 11h30+ 2h + 1h15 =26h
Je suis en vrac et j’ai les jambes super gonflées, on dirait la cousine d’éléphant man !
Je fini mon toblerone face à la boulangerie Paul dont j’ai rêvé longtemps mais bizarrement leur sandwich ne me disent
rien.
Je fais une vidéo sur mon retour, Paris par beau temps c’est quand même génial.
Je demande à un employé si je peux enregistrer mon sac avant l’ouverture de mon vol et la réponse est oui !
Je fais un peu "tâche", on est le 23 avril, et je suis en tongs pantacourt et super bronzée.
Les parisiens tirent la gueule comme d’hab !
J’enregistre mon sac et passe la douane.
Je me retrouve dans la salle d’embarquement dans laquelle j’étais il y a 3 ans à mon retour du Laos.
J’avais à l’époque confondu la porte d’embarquement avec mon numéro de siège ce qui avait eu pour effet de me faire rater
l’avion car les micros ne marchaient pas à la porte 22F !
Je ne ferais pas la même erreur.
Je vérifie, et me pose devant la bonne porte.
Le temps passe vite, trop vite.
On arrive à 20h20 et je sens la joie de retrouver ma famille m’envahir, j’en ai les larmes aux yeux et dans le même instant
j’éprouve une profonde tristesse, mon voyage est fini.
C’est étrange de se retrouver en France avec tout ce qui me parait familier.
J’atterris à Montpellier Fréjorgues.
Je prends un charriot pour mes sacs.
Devant moi la porte et je sais que derrière il y a ma famille.
Je passe la porte et je les vois.
Ils sont tous là, tous les 4.
Je suis heureuse de les voir et triste en même temps.
Peut-être la fatigue ou le fait que tout cela me semble tellement irréel.
On rentre sur Nimes.
Ma mère en profite pour me faire faire le tour de Nîmes et me montrer ce qui a changé.
C’est horrible malgré les travaux, j’ai l’impression que RIEN n’a changé, et j’ai l’horrible sensation de n’être jamais
partie.
Hormis le fait que je sois bronzée et fatiguée, c’est tout ce qui me rattache au voyage.
Un rêve, voilà ce que j’ai l’impression d’avoir vécu.
Et là je me réveille, j’ai beau essayer de le retenir de toutes mes forces; ce rêve est déjà partit.
On va se coucher.
Ah, dormir sans avoir l’appréhension qu’un insecte va vous réveiller en vous grimpant dessus : quel bonheur !
Voilà je suis en France et c’est fini.
La magie de l'écriture fait qu'entre la dernière phrase que vous avez lu et celle là, il c'est passé quelques mois.
Je suis heureuse d'avoir retrouvé mes fringues et mes chaussures, ça change de la même garde robe que j'ai eu pendant 1 an et
8 mois mais la négativité des français me GONFLE: violence, agression, peur de tout: ras le bol !
C’est le seul discourt qu’ils ont à la bouche et je trouve ça extrêmement chiant !
Ils sont tous résignés !
J’ai l’impression de ne pas avancer, de n'avoir envie de rien sauf de REFAIRE MON SAC ET DE REPARTIR!
Malgré tout l'amour que me donne ma famille et mes amis: je suis profondément triste. Je ne trouve pas ma place en
France.
L'administratif me ratrape, la sécu, les impots, le pole emploi... C'est horrible.
Je sais que la plupart d'entre vous qui me lisez êtes dans ce cas là et vous devez vous dire:
"quel culot elle a! elle se barre pendant presque 2 ans et à son retour elle se plaind".
Je comprends, mais comprennez aussi que de vivre autant de temps en presque totale liberté laisse des séquelles.
Lorsque je lisais le retour des voyageurs au long cours je me disais qu'ils exagéraient sur le "CHOC" du retour.
Je me disais qu'aprés avoir vécu autant de choses, j'avais une capacité à l'adaptation assez forte.
oui, ma capacité d'adaptation est élevée mais là c'est trop pour moi.
Depuis 2 mois que je suis rentrée en France je ne vais pas bien, je cherche du travail que je ne trouve pas.
Alors depuis 10 jours ce qui me remonte le moral c'est que j'ai pour projet de PARTIR à nouveau.
Je recherche dans les massages mais en france si tu n'est ni esthéticienne ni kiné, y'a pas grand chose (je ne veux pas pour
l'instant me lancer dans la création d'entreprise) et en plus, mes diplomes de massages ne sont pas reconnus en France alors m'est venu une idée en farfouillant sur le net.
Reprendre les études, dans les massages et devenir Massothérapeute.
Il y a plusieurs écoles en france mais il y en aussi au QUEBEC!
Voilà ce qui me rend de bonne humeur: la possibilité de re-partir.
Ca va être, certainement, le parcours du combatant pour les démarches administratives mais une vie au Canada, POURQUOI PAS
?!!!!
A SUIVRE...
Published by carodi
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Le RETOUR en France aprés 1 an et 8 mois