Voici mon dernier article de lieu que j'ai visité et cette ultime destination a été MAGIQUE, peut-être aussi parce que c'était la dernière...
Je me prépare et rentre les sacs dans la voiture.
Je pars chercher Olivia et on fonce à l’aéroport.
Lors de mon dernier passage pour Lifou j’avais 15kg au lieu de 12 et l’agent m’a fait passer le sac sans supplément, là il nous fait payer 800fr pour 4kg supplémentaires !
On a beau lui expliquer qu’on a beaucoup de choses qui sont pour les locaux (faire la coutume)…mais il ne veut rien entendre.
En plus normalement j’ai droit à 20kg car je viens de métropole mais il ne veut pas faire le changement.
Devant cet individu FERME à TOUT je paye pour pouvoir prendre l’avion.
On arrive dans l’avion.
Le vol est court 40mn et on atterrit enfin au paradis.
Une des particularités de la Nouvelle Calédonie c’est qu’ils voyagent avec des glacières !
On a donc un chariot de bagages prêt à être chargé, plein de glacières.
On attend les bagages qui sortent d'une fenètre
et on prend possession de la voiture de location.
On trace directement au nord de l’ile pour faire la passe aux requins.
L’ile fait approximativement 30km de long sur 4 de large.
C’est un atoll, une ile en forme d’anneau.
Celle-ci en a une partie submergée.
Devant nous un 4×4 avec des gamins qui nous sourient !
Olivia téléphone à Antoine (notre guide du jour) et tombe sur sa femme qui nous donne RDV à l’église de St Joseph.
Elle nous dirige sur une piste et nous explique qu’au bout il y a un parking et qu’ensuite on doit marcher le long de la plage jusqu’à qu’on ne puisse plus avancer.
On se gare et on va au bout du bout de la plage.
Antoine n’est pas là.
Le groupe de Hukékép (Margo, Vivien…) m’avait parlé de leur périple, qu’ils avaient traversé la passe et qu’ils avaient ensuite appris qu’une touriste c’était faite croquée par un squale de plus de 2mètres.
Je suis donc un petit peu réticente quand à l’idée de traverser cette passe.
On rencontre des enfants avec lesquels on discute et on se prend en photos.
Antoine arrive et nous dit de traverser à un certain endroit, il nous rejoint avec sa machette, ce qui ne me rassure pas d'avantage.
On rejoint le groupe par la plage.
Ils sont une dizaine à avoir déjà mangé et nager.
On se prépare, tee-shirt masque tuba et les palmes me sont prêtées par une femme.
J'ai le STYLE en masque tuba .
J’angoisse de voir un requin et je demande à Olivia si elle veut bien me tenir la main pendant qu’on nage.
Antoine nous dit de ne pas nous séparer et surtout de ne pas aller trop loin.
Là je suis en train de vraiment flipper.
On se met à l’eau et on y voit pas à 2m.
Je serre la main d’Olivia comme si ma vie en dépendait et ne la lâche qu’avec parcimonie pour qu’elle puisse prendre des photos du fond.
On sort sans avoir vu de requin.
Antoine nous donne à chacun une branche et nous dit que c’est contre les moustiques, je lui demande comment s’appelle cette plante anti moustique et il me répond que ce n’est pas la plante en elle-même mais le fait qu’elle soit flexible qui importe car ça sert de tapette à moustiques !
On mange en randonnant à travers la végétation.
On arrive devant la passe et on traverse en groupe avec les sacs au dessus de la tête pour ne pas les mouiller, ça fait un peu stage commando !
Alors : photo !
Sur le chemin du retour la plage est toujours jonchée d’holothuries (concombres de mer) car il y a eu une tempête avant-hier.
Antoine nous fait découvrir une liane particulière : la liane GEL DOUCHE.
Comme nous avons la saponaire en France ils ont eux aussi une plante avec laquelle on peut se laver.
C’est donc une liane qui pousse au sol.
On enlève les feuilles, on donne des coups sur la tige afin de casser les fibres et en faire sortir la sève.
On met la liane dans ses mains et on la presse très fort.
Il en sort un gel avec lequel on peut se laver !
Ecolo et gratuit !
On passe au gîte pour y déposer les affaires, on a une case pour nous seule.
On reprend la voiture et direction le camping de Lékiny (miopalmo) au sud pour se renseigner pour la plongée.
On est accueilli par Thomas un prof de plongée.
Il nous explique pour la plongé (1 sortie en mer le matin avec 2 plongées) et moi mes problèmes d’oreilles (de décompression oreille gauche).
On comprend avec Olivia 2500 fr les 2 plongées ce qui est très peu cher, on dit de suite oui.
J’aurais un baptême amélioré (pour voir si mes oreilles tiennent le coup) et si je suis à l’aise je ferais la 2ème plongée avec les autres.
On a RDV demain à 7h30.
Quitte à être à 50m du pont de Mouly autant aller y faire un tour.
C’est un pont duquel on voit passer les raies, les requins, les tortues…
D’un coté c’est TABOU (sacré et impénétrable, interdiction de se baigner) et de l’autre coté non.
On se met sur ce pont et on voit des tortues plonger et remonter respirer.
L’eau y est super claire.
On a l’impression que ce pont sert plus d’observatoire que de lien entre le nord et le sud !
Des enfants sautent du pont, c’est haut !
On assistera au coucher de soleil sur le pont.
On reprend la voiture et on roule un peu en direction du sud.
On s’arrête sur une plage pour observer ce qu’il reste du soleil couchant.
On demande l’autorisation d’aller sur la plage et on voit les pêcheurs prendre la mer.
La plage est déserte, il n’y a que nous à en profiter.
On discute en laissant passer le temps qui nous sépare de notre repas "Crabe de Cocotier" à 19h30.
On est donc sur la plage et il fait nuit.
Les étoiles sont ici visibles par centaines.
2 jeunes filles s’approchent de nous.
Elles nous demandent si l’on est perdues et si l’on a l’intention de dormir sur la plage.
On leur répond que non et elles nous disent qu’elles avaient l’intention de nous inviter à dormir chez elles au cas où on n’avait nulle part où dormir.
C’est énorme !
On ne voit pas ça en métropole.
On discute un moment et on fait les présentations : Dorothée et Mathilde.
On se prend en photo toutes les 4 et on échange les adresses mail.
On raccompagne les filles chez elles.
On les dépose et Mathilde veut me donner son collier mais je refuse en disant que c’est beaucoup trop et que je n’ai rien à lui donner.
Je cherche et je trouve une pièce de 1€ et lui donne en lui expliquant qu’elle a voyager avec moi pendant 1 an et 8 mois !
Elle est contente et me donne un de ses bracelets rose en silicone.
Il y avait une inscription dessus qui s’est effacé mais je distingue : « BEST FRIENDS FOREVER ».
Trop mignon.
On les laisse et on part manger.
On arrive au seul restaurant de l’ile qui fait du crabe de cocotier « la porte du paradis ».
Les seules clientes du restaurant ce soir : C’EST NOUS !
On s’attable et on attend…
On a FAIM !
L’accompagnement du plat que l’on attend avec impatience arrive :
- Riz
- Papaye verte cuite
- Salade de carottes crues.
On se jette dessus.
La « BETE » arrive sur son plateau d’argent : le crabe de cocotier.
Je languis de voir cette bête, j’ai raté l’occasion d’en voir un vivant à Wé au marché à Lifou, Aurélie et Jérome nous l’on montré en photo quand on les a pris en stop pour aller à Luengoni.
(Un crabe qui vit dans des cavités rocheuses, qui se nourrit exclusivement de noix de coco et parfois de faux manguier (il est alors toxique) et surtout il est énorme !!!
Je viens de regarder Wikipédia et la description du crabe de coco ne correspond pas exactement à celle qu’on nous a faite…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crabe_de_cocotier
Ce serait le plus gros Bernard l’Hermite du monde et mangerai de tout dont de la viande en décomposition : miam-miam !
Il est gigantesque : la taille d’un gros chat.
A L’ATTAQUE !!!!
Un crabe pour 2 ça fait beaucoup nous qui avions peur que ça ne fasse pas assez mais au final nous sommes bien rassasiées et il ne reste plus grand chose de la "Bête".
La chair de cet animal est délicieuse, c’est meilleur que le crabe normal, c’est meilleur que le homard et c’est même meilleur que la langouste !
C’est l’une des meilleures choses que j’ai mangé.
Dans l’abdomen il y a une sauce succulente, un peu écœurante car huileuse mais succulente.
Olivia me dit que c’est l’interieur de l’animal et en tirant dans la sauce j’en sors effectivement un boyau !
Mais ça ne me dégoute pas pour autant, c’est trop bon.
On finit de manger et un chat s’invite, il n’aura que les coquilles, de toute façon il ne reste rien d’autre.
La cuisinière arrive et on discute.
Elle nous explique que la sauce est effectivement TOUT l’abdomen sans rajout, c’est-à-dire que le crabe mange tellement de coco qu’il a l’estomac plein d’huile de coco, elle enlève juste l’intestin car s’il a mangé du faux manguier, il est toxique.
Elle nous dit aussi qu’il y a une saison pour manger des crabes de cocotiers et qu’ils ont environs 5 ans.
On rentre au gite pour faire une belle nuit après cette journée bien remplie et enchainer demain sur une journée qui elle aussi sera bien remplie.
Samedi 20
On se lève de bonne humeur et pleines d’énergie : aujourd’hui on plonge !
A l’heure au RDV, on est même dans les premières on s’équipe et on laisse nos affaires à terre.
On va partir sur un zodiaque, je n’ai jamais plongé d’un zodiaque.
Et qui je vois arriver et qui va venir avec nous ? Laetitia !
Trop bien !
On transporte l’équipement sur le zodiaque et on monte.
Il y a : Thomas et Pierre les profs, Jean le pilote, un couple dont rien que le total du cout des opérations esthétique de la femme pourrait combler le déficit de la sécu, 2 femmes, Laétitia, Olivia et moi.
Je dis à Thomas que je n’ai jamais vu de requins et que j’appréhende le moment où je vais en voir un.
Je ne pense pas paniquer mais sait-on jamais.
On passe sous le pont de Mouli et direction la passe du Styx dans les pléiades du sud.
On s’arrête, Thomas explique les consignes (il n’y a qu’Olivia qui les respectent) et A L’EAU.
Une des blondes saute avant tout le monde : elle a rien écouté.
On reste sur le bateau avec Jean et Laetitia.
On se prend en photo avec Laétitia et on regarde cette eau sans fond d’un bleu profond.
On ne voit rien à part quelques poissons mais pas de raies Manta : sniff.
Une des 2 blondes remonte et demande à changer de détendeur car le sien fuit.
Etant la seule à bord à avoir une bouteille (Laétitia ne plonge pas elle fera du snorkelling) je lui passe le mien.
Ils font la plongée, on les récupère et Olivia me dit qu’ils n’ont pas vu de raies Manta (mais peut être qu’on en verra plus loin) et par contre qu’ils ont vu un hippocampe pigmé, attention c'est "chercher Charlie" !
Elle me raconte que miss silicone a voulu touché une raie pastenague (dangereuse) et qu’in extrémis Thomas l’en a empêché.
Elle a la photo de la raie avec la main de la potiche.
Alors; entre elle et son mari qui sont niveau 1 (elle touche à tout) et les 2 blondes niveau 3 mais qui n’écoutent rien, qui ne fixe pas correctement le gilet stabilisateur et sont assez connes, on se dit avec Olivia qu’on est contente de voyager ensemble !
Lorsque la blonde c’est déséquipé je lui demande de me restituer le détendeur pour que je puisse plonger et ça réponse :
« pfff, pour un baptème ça passe ! »
Alors en étant niveau 3, donc ayant plus de connaissances et d’autonomie elle ne veut pas plonger avec un détendeur qui fuit mais par contre ça lui fait rien de laisser un niveau 1 plonger avec !
Trop conne.
C’est pas fini, elle me demande où j’ai fait mon Padi et lorsque je lui répond Thailande elle rétorque « mouai » style c’est pourrit.
Ce n’est pas l’envie qui me manque de répondre à cette débile que même si je ne suis que niveau 1 ayant appris en Thailande, moi au moins je sais monter un gilet stab, que j’écoute les consignes et que je ne saute pas avant tout le monde et que je ne vais pas couper une plongée parce que 3 bulles sortent du détendeur !
Mais je suis là pour passer une belle journée et que c’est pas une connasse qui va me la gâcher.
Pierre me dit que je peux plonger avec le détendeur qui fuit.
Je lui fais confiance.
On se dirige vers la baie de mouli pour ma plongée et pour la seconde des autres.
Je commence à mettre mes chaussettes pour éviter les ampoules avec les palmes.
Je suis à cheval sur le zodiaque et j’effleure l’eau du pied quand Pierre me dit « sors ton pied de l’eau », je m’exécute sans savoir pourquoi il a dit ça.
On arrive près d’une falaise et il nous montre un bénitier fossilisé dans la roche, le bateau coupe les moteurs et Pierre nous dit de regarder l’eau.
Une dizaine de requins tournent autour de nous !
Je suis surexcitée !!!
C’est magnifique et je saute au coup de Jean en le remerciant de nous avoir emmenés ici pour que je puisse voir mes 1ers requins.
Ma réaction m’étonne, je pensais avoir peur et je suis joyeuse et excitée comme un enfant à Noël !
Pierre et Thomas chantent quelque chose que je connais mais sur lequel je n’arrive pas à mettre un nom : 30 millions d’amis !
Ils ont de l’humour les gars !
Je prends des photos mais ça ne rend pas bien, on dirait des grosses anguilles et pas des requins.
Heureusement qu’Olivia assure niveau photo !
Je ne connais rien aux requins mais si une dizaine d’entre eux tournent autour d’un bateau et se cassent au bout de 5mn c’est peut-être parce qu’ils attendaient de la nourriture.
Je demande à Pierre s’il les nourrit et il me répond non.
Après la blague : « c’est ici qu’on plonge » on s’éloigne un peu et on se fixe à la pointe de mouli (la pointe sud d’Ouvéa).
Thomas me demande de m’équiper et d’écouter les consignes.
Je vais pour m’assoir devant ma bouteille et la blonde ne se pousse pas pour que je m’équipe, il faut que ce soit Thomas qui lui dise.
Pendant que les autres boivent le café et mangent des gâteaux je me mets à l’eau avec Thomas.
Je bascule du zodiaque comme le fond les plongeurs des reportages vidéos !
Trop bien !
Je rejoins Thomas au mouillage.
On commence la descente, lentement, très lentement.
J’ai mal aux oreilles mais ça passe.
Arrivé presque au fond j’ai du mal à descendre plus bas.
Je le lui dis et il me regarde et me dis de prendre mon temps.
Puis à 1mètre du fond il me montre une énorme sèche (calamar) d’environ 60 cm de grosseur !
C’est la plus grosse sèche que j’ai jamais vue !
Du coup les oreilles passent.
On fait un tour à une dizaine de mètres de profondeur.
C’est joli.
On se ballade et avant de remonter on s’arrête devant 3 poissons clown et Thomas essaye de faire quelque chose mais je ne sais pas quoi.
Il regarde le plus gros des Némos en tapant sur son détendeur et apparemment ça ne marche pas car il lui fait un gros doigt d’honneur.
Il me dit de faire pareil mais je ne comprends pas ce qu’il essaye de faire et en tapant sur le détendeur je respire donc je fais des bulles.
Pierre arrive en masque et tuba, il se tient au rocher, se stabile et tape sur sa bouche avec ses doigts.
Et Némo se dirige droit sur sa bouche pour lui faire un bisou !
Trop fort !
Il le refait et au moment où Némo avance il met ses mains de façon à faire un cercle et Némo passe dedans et va lui faire un bisou !
Thomas essaye mais rien !
On remonte.
Ça c’est bien passé et je demande à Thomas ce qu’il en pense pour la 2ème plongée et il me répond que si l’on descend par le mouillage c’est bon, sinon je ne pourrais pas descendre.
Ok.
Laétitia fait du snorkeling au dessus de nous.
On boit un thé et on s’équipe pour la 2ème plongée.
Je suis toujours avec le détendeur qui fuit et la plongée se passe bien!
Les consignes avant de se mettre à l’eau, ne rien toucher, donner son volume d’air en chiffre compréhensibles (miss silicone ne sais pas), faire attention aux fonds marins afin de ne pas tuer ou détériorer cet environnement fragile, ne pas s’éloigner…
On descend, les niveaux 1 avec Thomas et les autres avec Pierre.
On voit les sèches géantes et on avance.
Je suis derrière Thomas et miss silicone derriere moi.
Elle se prend un nombre incalculable de fois dans mes palmes et m’envoie bouler.
Je suis vraiment avec un groupe de branquignoles !
C’est comme au ski, on fait attention à ce qui se passe devant alors si elle est pas capable de regarder devant elle je ne vais pas en plus de faire attention au coraux regarder si miss silicone s’en sort.
Au bout d’un moment après qu’elle m’ait envoyé valsé les palmes je la regarde et lui fait signe « t’as un problème ?! » et elle se barre.
Je regarde tout autour de moi et c’est magnifique.
Des coraux et des poissons multicolores, des éponges jaunes fluo, des algues étranges, une raie léopard mais pas de raie Manta.
C’est magnifique.
Je suis derrière Thomas et je le vois s’arrêter et me faire signe de venir, qu’il y a quelque chose à voir.
Je palme et lorsque j’arrive à sa hauteur il me prend la main et me dit de regarder devant moi.
Devant moi à quelques mètres sur le sable se trouve un petit requin d’ 1 m 50 en train de dormir paisiblement.
C’est fabuleux !
Je le regarde avec un regard qui veut dire beaucoup de choses :
- Merci
- C’est trop beau
- C’est génial
- Je n’ai pas peur et je ne vais pas paniquer car je suis trop émerveillée
- Est-ce que je peux aller le voir ?
Il me fait signe de la tête et me lâche la main.
Je nage quelques mètres pour me rapprocher de lui mais il ouvre un œil, sent ma présence et s’en va.
C’était un moment magique, j’ai vu un requin, je n’ai pas eu peur et j’ai nagé vers lui.
C’est un poisson magnifique, d’une grâce impressionnante et de par sa redoutable réputation marque de sa présence mon esprit à jamais.
J’en conclus 2 choses :
- Le requin est un froussard
- Et que grâce à Thomas ma première rencontre est exceptionnelle.
Car j’avoue que si j’avais fait l’expérience dans d’autres circonstances ça ne se serait pas passé aussi bien.
Style, t’es dans le grand bleu avec rien autour de toi et d’un coup tu vois une ombre s’avancer à grande vitesse et tu te rends compte que c’est un requin de 3 mètres et un dangereux en plus (pas le pétochard que j’ai vu).
Là je pense que j’aurais pas eu envie d’aller lui dire bonjour !
Je suis remontée à bloc, j’ai enfin vu mon requin.
Moi qui avais pour rêve de nager avec les dauphins en Nouvelle Calédonie et bien à la place j’aurais plongé avec les requins !
On continu la plongée et je vais voir Olivia pour lui dire.
Elle est super contente que ça se soit bien passé.
C’est impressionnant le nombre de choses qu’on peut se raconter sous l’eau avec des signes !
Elle prend plein de photos.
On voit des Echinodermes (étoile de mer, oursin), des crinoïdes comatule, des crevettes…
On va traverser une grotte, je n’ai jamais fait mais lorsqu’on arrive c’est super large, il faut juste se caler au fond et palmer doucement pour ne pas détruire le corail en le tapant avec les bouteilles et ne pas envoyer tout le sable dans la gueule de celui qui est derrière toi.
C’est juste du bon sens et je me rends compte que nous sommes que 3 à en avoir !
Miss silicone passe devant moi, racle la moitié des coraux avec sa bouteille m’envoie tout le sable de la Nouvelle Calédonie et s’arrête pour récupérer des coquillages.
Elle devrait être interdite de plongée cette femme.
En plus il y a des cônes (coquillage venimeux) et c’est peut être méchant mais j’aimerai qu’elle se fasse piquer et finisse à l’hôpital pour qu’elle réfléchisse au mal qu’elle fait.
Bref, l’expérience est sympa, les grottes en bouteille j’aime bien.
A la sortie de la grotte on arrive à l’aplomb d’une falaise et c’est féérique, des centaines de poissons différents nagent à différentes hauteurs, des couleurs par milliers, des coraux…j’ai l’impression d’être Cousteau !
La photo ne rend pas la magie du moment, dommage.
On repasse dans une autre grotte un peu plus étroite que la précédente et je remarque un truc étrange : les poissons nagent à l’envers !
OUI, ils sont tous à l’envers, peut-être que je suis dans le monde d’Alice au pays des merveilles.
je n'ai pas de photos de ce phénomène.
Thomas nous demande combien il nous reste d’air : je suis à 50, en réserve.
On remonte.
Je regarde une dernière fois le fond et je vois un requin qui nage tranquillement, c’est génial.
Cette plongée a été magique.
On remonte et on rentre.
On remplit les carnets de plongée et paye.
C’est Olivia qui va payer, elle tend généreusement un billet de 5000fr pour nous 2.
On a mal compris, la plongée c’est pas 2 500 mais 12 500.
C’est donc le même prix qu’ailleurs, aussi je me demandais comment ils pouvaient faire du bénef en ne la faisant qu’a 2500 !
On va manger avec Laétitia, Jean, Pierre, Thomas, Olivia et moi.
On avait réservé le repas au camping.
On a pas vu de Mantas ni de dauphins mais pour moi c’est la plus belle plongée que j’ai faite!
MERCI OLIVIA POUR LES PHOTOS SOUS MARINES.
Il commence à pleuvoir.
Je ramasse un peu de ce sable blanc comme neige au soleil pour Sarah.
On part avec Olivia (Laétitia veut rester au camping) explorer les trous de l’ile.
Il y en a 3 :
- Le trou bleu
- Le trou aux serpents
- Le trou aux tortues
Ce sont d’énormes trous remplis d’eau claire, parfois d’eau de mer parfois d’eau douce au milieu des terres.
Ils sont aussi appelés cenotes.
Le trou bleu est indiqué par un panneau et normalement le trou aux serpents est à coté selon le Lonely Planet.
On se gare et on part trouver ce trou bleu.
C’est super beau, en plus on est seules.
On cherche celui aux serpents avec les indications du guide mais on ne trouvera jamais le chemin qui y mène.
On part à la recherche de celui aux tortues.
On sillonne le nord d’Ouvéa mais on ne trouvera jamais le trou aux tortues.
Quitte à être dans ce coin on va explorer le nord/ouest d’Ouvéa.
On travers la province de Gossanah où il semble y avoir de l’animation.
On dit bonjour en passant et on va voir le coucher de soleil sur les falaises de St Thomas.
C’est joli.
On rentre.
Les gérants du « Banian » là où on est logé nous disent qu’on été à coté de sa mère à elle et qu’on a traversé Gossanah, l’endroit des évènements.
Les évènements c’est la prise d’otage qui a eu lieu en avril 1988 et qui a fini en bain de sang.
Ils vont à l’inauguration de l’expo commémoration des 25 ans.
Et voilà, on a l’explication de l’animation au village.
On a commandé un repas pour ce soir et c’est bien loin du crabe de cocotier.
Et on débarrassera car ils partent à l’expo.
On va retrouver Pierre au Kava.
Il a des copains kanak et j’en profite pour poser plein de questions du genre leur coutumes, leur façon de vivre….
Je demande à Pierre s’il nourrit les requins et il m’avoue que Oui.
Il ne me l’a pas dit devant tout le monde car il ne voulait pas en parler.
On passe une super soirée.
Je demande aussi si ça les dérangent si on les appelle Kanak et ils me disent oui, mais que ça dépend qui et comment c’est fait.
On demande à pierre où est le trou aux tortues et il nous dit que le panneau indicateur a été enlevé et remplacé par un piquet avec un ballon de foot crevé.
On remercie Pierre et on s’en va.
Dimanche 21
Aujourd’hui c’est « perruches » !
On se rend sur la tribu de Téouta pour faire une rando afin de découvrir les perruches endémiques d’Ouvéa.
Il pleut…
On trouve notre guide Jean –Batiste.
On fait un bout de piste avec la voiture puis on attaque la rando.
Il pleut mais on peut entendre les perruches, pour l’instant on ne les voit pas.
JB a une paire de jumelles, heureusement car sinon c’était quasi impossible de les voir.
Il en voit se poser, Olivia prend les jumelles et moi l’appareil photo.
Quand on en voit une dans l’arbre c’est une chose mais zoomer sur un être aussi petit dans un enchevêtrement de branches ça devient « trouver Charlie ».
Je réussie à en prendre une en photo (au centre dans le coin où l'on voit le ciel) mais même avec un zoom fois 12 c'est pas clair.
Hormis le fait qu’elles ne se trouvent qu’à Ouvéa elles n’ont rien d’extraordinaire pour quelqu’un qui n’a que peu de connaissances en ornithologie tel que moi.
Je dirais même que pour moi c’est des perruches vertes et jaunes comme il y en a partout ailleurs.
Ce qui devient interressant (pour moi) c’est qu’il nous montre des petites graines rouges, les mêmes que j’ai ramassé sur Epi entre Lamen Bay et Burumba.
Il nous dit que c’est des graines de faux flamboyant, j’ai enfin un nom.
On continu en s’enfonçant dans la fôret.
Il nous montre un tronc creux et nous dit que c’est un nid de perruches.
Olivia regarde un arbre et demande si c’est un arbre à Litchees.
Je n’ai pas le temps de lui répondre non que Jb lui dit non.
Elle demande alors qu’el est cet arbre ?
Réponse du guide : « C’est un arbre qui pousse dans la foret. »
Alors celle-là fallait la faire !
Voici l’une des réponses auxquelles on a droit et qui peuvent nous énerver mais qui font partie des réponses le plus souvent formulées en NC.
Et vient la 2ème.
On croise un crabe et je demande au guide de quoi se nourrissent les crabes de mangrove ?
Réponse : « de ce qui vit dans la mangrove ».
Je crois que La Palice avait des origines Kanaks, non ? !
Ça peut être amusant mais parfois agaçant.
On continu, on marche sur des roches volcaniques, un brin coupantes !
JB nous montre un piège à crabe de cocotier,
Un piquet où est planté une coco ouverte, on attend la nuit et lorsque le crabe vient y manger on le capture : avec les mains ! Attention aux doigts.
Il nous montre aussi une cavité dans la roche et nous dit que c’est là qu’ils se réfugient : leurs maisons quoi !
On arrive à une plage déserte remplie elle aussi de pierres ponce.
Une petite pause, je trouve la liane gel douche (je l’ai reconnue et je suis fière de moi) et il nous fait voir le faux tabac, la plante qui guérit de la gratte (transmise par les poissons qui mangent du corail).
Qu'est-ce que la gratte: link
On rentre, on ramasse les graine rouge : je suis contente, trempée (il n’a pas cessé de pleuvoir) mais contente.
La femme du guide nous donne des avocats, merci.
Sur le chemin il a des pigeons mais plus beaux que chez nous, vert, marrons, gris…
On passe à Gossanah pour voir l’expo.
C’était bien ici qu’on avait vu de l’animation hier soir.
Une expo relate les évènements de 1988 version Kanak.
Je ne dis pas que l’un ou l’autre a raison et je ne juge pas mais de la manière dont c’est tourné on a l’impression que c’est la faute aux gendarmes (les otages).
Tout est tourné de façon à faire passer les kanaks pour les victimes alors que c’est eux les preneurs d’otages.
J’aimerai bien avoir la version des gendarmes.
Bref, je lis en diagonale car cette partialité me gonfle.
C’est quand même instructif.
On finit l’expo et il y a un homme qui me dit que Mathieu Kassovitz a réalisé un film sur cet évènement : L’ordre et la morale.
Ils en ont l’affiche collé sur le mur.
Je n’apprendrais que bien plus tard que le film n’a pas été tourné à Ouvéa mais à Tahiti car les kanaks étaient contre.
J’aurais aimé savoir pourquoi car le film est plutôt en leur faveur.
VOIR NOTA BENE A LA FIN DE CET ARTICLE
On est invité à manger avec les organisateurs de l’expo et toute leur famille.
Au menu : bougnat.
C’est comme le Laplap au vanuatu, sauf que celui là n'a pas voyager 1 jour dans mon sac à dos!!!!!
C’est super bon, celui là est avec du poisson.
Dans la voiture on a de quoi faire la coutume alors on va chercher de quoi faire.
La coutume : consiste en un échange de présents pour témoigner son respect, remercier ou se présenter dans une tribu pour être accepter.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la coutume: link
je n’ai pas encore fait coutume, Coco m’avait laissé un paréo (manou) de mayotte pour que je la fasse mais je n’ai pas eu l’occasion.
On revient avec une bouteille de vin rouge et du tabac.
Olivia prend son couteau suisse pour ouvrir la bouteille, sur le mien il n’y a pas de tire-bouchon.
On pose le tout sur la table en direction de celui qui nous semble avoir le statut le plus important au sein du groupe.
Il fait un discourt en nous remerciant de faire la coutume, de l’importance de cette dernière et de la paix qu’elle engendre.
C'est émouvant, tellement qu'à aucun moment je ne pensaerais à prendre une photo.
Il parle pendant 5 bonnes mn et il énumère ce qu’on lui donne en coutume et à ce moment-là je pense que Olivia a perdu son couteau.
Le fait de l’avoir posé avec le reste c’est comme si elle l’avait donné, ils n’ont pas compris que c’était pour ouvrir la bouteille.
Elle le laisse malgré que ce soit son frère qui le lui ait offert.
On mange, c’est très bon.
Je pars à la voiture chercher les fringues que je veux laisser ici.
J’offre les quelques habits à une dame présente qui a eu une attaque il y a quelques mois.
Elle est contente.
On part.
Ce genre de rencontre est rare en métropole.
On essaye de trouver le trou aux tortues et on se retrouve dans une cocoteraie.
On éclate de rire à cause d’un panneau.
Oui, on se retrouve au milieu de rien avec même pas une piste et un panneau de limitation de vitesse à 70km/h accroché sur un cocotier.
Ça vaut la photo !
On le trouve enfin.
On attend 20mn pour voir une tortue.
L’eau par temps bleu est magnifique, aujourd’hui par temps de pluie, c’est : GRIS.
L’environnement est beau, il y a un arbre accroché de l’autre coté, ça fait un peu asiatique.
On change de coin, on voit les poissons mais toujours pas de tortues.
On se prend en photo puis avec de la patiente on aperçoit une tortue venue respirer.
Y a-t-il un tunnel qui mène à la mer ?
Une famille arrive, ceux avec qui on a mangé hier soir à l’hotel, des gens qui passent tout au gamin.
Nous on s’en va !
On fait les sacs et on quitte notre hotel « banian » pour aller dormir chez Pierre, chez « Dydyce » c’est sa femme qui le tient.
On plantera la tente que je donnerai ensuite à Laétitia.
On part du nord pour se rendre dans le sud et on va au pont de Mouli.
J’adore ce pont, surtout les animaux qu’on peut voir d’en haut.
Je prends une décision, j’ai fait ma dread lors de mon voyage et elle me quittera à la fin de mon voyage.
Et quel endroit plus beau qu’ici sur Ouvéa pour la laisser partir.
Je la coupe, non sans émotions.
Elle ne m’embêtera plus lorsque je me coifferai les cheveux mais elle me manquera c’est sûr.
Il pleut, encore.
On ira sur la pointe de Mouli, au bout du bout d’Ouvéa pour voir le coucher de soleil et piqueniquer.
Le ciel commence à prendre des couleurs chaudes et on voit une roussette traverser le ciel enflammé et je capture cet instant sur mon appareil photo.
On descend sur la plage et c’est ici qu’on a plongé hier !
On va sur le rocher en face de la plage et on se cale.
On voit du pourpier de mer, trop bien, y’a juste à en cueillir et à le mettre dans les sandwichs.
Chacune son role.
Je coupe le saucisson de cerf et Olivia le pourpier de mer.
C’est un des meilleurs sandwichs que j’ai mangé.
Je suis au paradis ici et vous savez quoi? c’est la France !
Je savoure ce sandwich comme si c’était le dernier, comme si ce moment, l’un de mes derniers sur l’ile, était ce que j’avais vu de plus beau.
On remonte en voiture, un peu de bleu au cœur.
On arrive chez Dydyce et Pierre nous accueille.
Il nous dit qu’on a qu’à dormir dans la case en construction car ça nous évitera de monter la tente, en plus y’a des vrai matelas !!!
MERCI PIERRE !
On prend la douche et on va voir laétitia au camping.
On en aura profité de la voiture !
On passe la soirée avec Laetitia et Jean.
On rigole.
Entre Jean qui nous fait : « c’était quand hier ? » et les blagues avec les poissons qui nagent la tête en bas car ils sont de l’autre coté du monde…
C’est génial.
Je pars demain.
Pour une dernière soirée c’était bien.
On dormira comme des bébés.
On aurait pu faire la route les yeux fermé tellement on la connait à force de la faire.
Le moindre trou, les dos d’ânes…
On est trop fortes.
Lundi 22 Avril 2013
J’ouvre les yeux pour la dernière fois sur la Nouvelle Calédonie, ce soir je serais dans l’avion qui me ramènera à ma terre d’origine.
C’est étrange ce sentiment que j’ai ce matin.
Je pensais être heureuse de rentrer « chez moi » mais en réalité je n’en ai pas envie et je suis triste que mon voyage soit fini.
Je suis dans l’un des plus beaux endroits que j’ai visité jusqu’à présent et je le quitte non pas parce que je vais visiter autre chose mais parce que je n’ai plus de temps.
Je n’ai plus de temps… !
La seule chose que j’avais, la plus importante, celle qui ne s’achète pas et je ne l’ai plus.
On fait les sacs, on dit au revoir et on va prendre des photos sur le pont.
Naïvement je croyais les personnes qui me disaient avoir vu des raies Manta du haut du pont, mais je sais après avoir fait la plongée, que ce n’est pas possible.
Les seules raies qui y passent sont des petites raies et ce matin il y a les raies léopards.
Il fait super beau et l’eau est encore plus belle que d’habitude.
Là on ne distingue pas trés bien alors j'ai pris une photo sur le net pour vous faire voir à quoi elles ressemblent réellement:
C'est mieux, Non?!
Le soleil donne un paysage somptueux, comme un cadeau d’au revoir.
Je prends des dizaines de photos de ce paysage de sable blanc, de mer turquoise et de ciel bleu.
On a l’avion à 10h00, il faut être à 9h30 à l’aéroport, il est 9h15 et on est toujours sur le pont.
On en profite jusqu’au bout.
Il faut y aller, il faut prendre l’avion, il faut rentrer.
C’est à contre cœur que je laisse derrière moi ce paradis.
A l’aéroport les familles de gendarmes et les gradés de la gendarmerie arrivent en masse pour la commémoration des évènements.
Se mêlent aux robes missions les costards cravates et les uniformes blancs.
A suivre...
NOTA BENE
Petit encart 2 ans et demi après avoir écrit cet article :
J'ai vu "l'ordre et la morale" ce qui m'a donné envie de me renseigner d'avantage.
Je ne mesurais pas l'ampleur du traumatisme de l'évènement d'Ouvéa, ni même les enjeux, les causes ou les conséquences.
Après avoir visionné les films et documentaires suivants je peux désormais avoir une vision plus juste et comprendre pourquoi.
Je ne dirai jamais ils ont raison ou tord car ce combat ne m'appartient pas mais je peux dire que la souffrance de ce peuple me touche.
- Reportage sur "l'ordre et la morale" avec certains protagonistes
https://www.youtube.com/watch?v=XHLQCnDaHzQ
- Débat sur la sortie du film l'ordre et la morale
https://www.youtube.com/watch?v=9M5VB_6RBQI
- Film "Kanak l'histoire oubliée" de Christian Karembeu
https://www.youtube.com/watch?v=wzWod0q8Gbk
- Interview de Christian Karembeu
https://www.youtube.com/watch?v=8uYCWDJuInQ