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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 09:00

Bonjour tout le monde !

 

Je reprends la route pour une petite semaine direction: Marrakech.

La joie est immense et le bonheur total lorsque je nourris de mes affaires mon plus fidèle compagnon : MON SAC A DOS !

Ma famille, d’un soutien sans faille, m’accompagne à Marignane.

Ce même aéroport qui 2 ans et 5 jours auparavant m’avait ouvert la porte vers ce qui allait être l’aventure de ma vie.

Pourquoi cette escapade à Marrakech ?

Pour 3 raisons :

  • L’invitation d’un ami
  • Je n’ai toujours pas « réellement » posé le pied en Afrique
  • Mais surtout l’éventuelle perspective de travailler ici !!!

Me voici au MP2 le terminal discount de l’aéroport.

mp2parvis

Le contraste entre les 2 terminaux est flagrant, c’est un peu comme si on comparait le Ritz et un Formule 1…

Heureusement que mon choix est volontaire sinon par surprise j’aurais demandé où se trouvait le bureau d’Esméralda dans cette cours des miracles.

C’est sale, ça sent pas bon, y’a des gens chelou et malgré l’effort de décoration en couleurs : c’est froid à mourir.

Les formalités passées (enregistrement, douanes…) voici la salle d’embarquement qui me donne l’affreuse sensation de partir à l’abattoir.

On est trié et parqué dans des files comme du bétail.

ryann.jpg

J’ai soudain une pensée affectueuse pour tous les animaux de la ferme.

kojonup (235)

On attend presque 1h serrés, debout et sous tension.

ryannair.jpg

Oui, les touristes, qu’ils partent ou qu’ils rentrent sont une espèce étrange ; ils s’impatient, ils veulent être les 1er comme s’ils avaient peur que l’avion parte sans eux.

Inutile de dire que l’ambiance est électrique !

Les portes s’ouvrent, on se croirait le 1er jour des soldes aux galeries Lafayette.

soldes-femmes-en-furie-shopping.jpg

Attention, de cette course dépend leur vie.

Ils jouent des coudes et de la valise, se poussent, se jaugent du regard.

3 concurrents se disputent la 1ere place, le tarmac est devenue un champ de course et la porte de l'avion la ligne d'arrivée.

Plus que quelques mètres…un dernier obstacle dont la plus petite erreur pourrait être fatale : les marches qui mènent vers le saint Graal !

Les distancés (ceux qui n’en ont rien à cirer et dont je fais partie) observent ahuri la scène.

 

Dans un dernier élan le vainqueur tend sa carte d’embarquement tel un relais aux J.O.

relais.jpg

OUIIIIIIIIIIII !!!!!

Bravooooooooooooooo !!!!

Il a gagné le droit d’ATTENDRE que les 200 passagers rangent leurs multiples affaires et s’assoient dans une indiscipline qui frôle l’irréel.

Après 30mn nous sommes tous assis, plus un seul millimètre carré de libre dans les compartiments et 1h15 de retard sur le départ initial quand le commandant fait son annonce.

Il nous explique que notre retard est dû au malaise d’une personne prise en compte par une ambulance…mais que ce n’est pas fini.

Les autorités allemandes étant sur le tarmac, pour des raisons de protocole nous devons attendre 45 mn supplémentaires.

 

AUCUNE REACTION !?!?!

 

Je suis agréablement stupéfaite.

Je me dis que durant mon voyage les français ont bien changé.

La contestation et les critiques qui les caractérisent si bien ne sont plus d’actualité :

YOUPI

 

Il enchaine sur la MEME annonce en FRANÇAIS cette fois.

A la seconde près qui suit la prise de conscience de l’attente de 45 mn TOUT l’avion se met à râler !

 

DOUCE France, ce n’était pas de la compréhension que j’ai constaté il y a 5mn mais l’invariable incompréhension des français face à la langue de Shakespeare !

 

Finalement il y a des choses qui ne changent pas…c’est un brin rassurant 

2h30 de vol et les portes de l’afrique s’ouvrent sur 1 nouvelle culture à découvrir et Lionel qui m’attend dans le hall.

Que c’est agréable d’être accueillie dans un pays que l’on ne connait pas et de ne pas avoir à subir l’assaut des taxis au saut de l’avion !

MERCI Lionel !

 

Je suis emballée par la découverte nocturne de cette ville, tout me plait : le contraste avec notre façon de vivre occidentale, l’animation dans les rues, les contrastes, les odeurs, les couleurs, la nourriture, l’architecture, le mélange, les sons…l’ORIENT.

 

On traverse les derbs (petites rues) dans la médina (vieille ville) et on arrive au riad (maison ou hotel).

P1230684 P1230685 P1230686

C’est magnifique.

riad-34.jpg

Je goute mon 1er VRAI thé à la menthe, on discute et je vais plonger dans les bras de Morphée au pays des 1001 nuits !

 

Vous n’en avez pas conscience à ce moment précis de votre lecture mais, entre la précédente phrase et celle-ci, ça fait 40mn que je me torture l’esprit à savoir comment je vais vous présenter mes quelques jours ici.

 

Je viens d’opter pour la formule inversée de la dissertation (si elles se formulent toujours comme ça car ça fait 15 ans et les techniques ont peut-être évolué, bref, les vieux de mon âge comprendront et les jeunes se moqueront !).

 

A savoir : antithèse, thèse et synthèse.

Je vais vous présenter ce que je n’ai pas aimé, ce que j’ai aimé et ce que j’ai appris avec tout ça.

Je suis ici (Marrakech !) en tant que touriste et mon statut n’échappe à PERSONNE.

 

Je suis donc perçue comme :

-      Un distributeur de billets de banque

-      Une potentielle fabrique de démoulage de nourrissons

-      Et enfin, un sésame de naturalisation.

 

Je fais l’erreur de rester moi-même : souriante, aimable, bavarde, polie…ce qui est considéré ici comme une « invitation ».

 

On me tend la main, je la serre ; mais je n’avais pas envisagé que pour la récupérer il fallait la couper au sabre !

Ils ne me lâchent pas.

1 fois, 2 fois, 3fois et la Caroline polie disparait.

 

Je souri et regarde les commerçants ce qui me vaut ½ h de négociations juste pour continuer mon chemin.

La Caroline souriante, aimable, bavarde disparait pour laisser place à un automate qui scrute le sol et ne lève la tête que pour s’orienter.

Je HAIS cet état dans lequel ils me mettent et que j’adopte, ce retranchement nécessaire pour garder son énergie et « survivre » à la rue.

Je l’ai trop souvent fait en voyage pour savoir que je ne veux pas être dans cette situation.

 

Ce n’est pas ce que j’ai envie d’être et je constate avec amertume que je ne pourrais pas vivre ici.

Malgré les conditions de travail et l’équipe formidable je renonce aujourd’hui à cette aventure.

 

Lors de mon retour en France il y a 4 mois je rejetais tout en bloc mais aujourd’hui les contraintes de mon pays me paraissent plus acceptables car chez moi je peux être qui je suis vraiment.

 

Je ne pensais pas dire ça un jour mais j’opte ouvertement pour la solution de facilité (pour l’instant) qui est de résider dans un endroit où je connais les codes et où je me sens libre.

 

Passons au coté POSITIF !

     

le contraste avec notre façon de vivre occidentale,

P1230675   P1230717 P1230860

l’animation dans les rues,

 P1230799

les contrastes,

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les odeurs, les couleurs, la nourriture,

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l’architecture (ne le dites pas: je suis tombée amoureuse des portes là-bas!),

P1230680 P1230678 P1230681 P1230683 P1230688 P1230690 P1230691 P1230692 P1230754 P1230777 P1230842 P1230743

le mélange,

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l’artisanat (ça c'est la caverne d'Alibaba mais shuttttt c'est un secret!),    

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l’ambiance…l’ORIENT.

 P1230847 P1230846 

 

Je n’ai pas pris beaucoup de photos, je m’en suis rendu compte en partant, j’étais occupée à savoir si je pourrais vivre ici, donc désolé pour le manque d’illustration.

 

Une illustration aurait valu le coup lors de ma découverte du hammam.

Un peu violent mais tellement relaxant !

marrakech-hammam1 hammammm hammamm

Je tiens à remercier Lionel et Salima qui m’ont accueilli comme une reine.

P1230857   

Ils se sont lancés dans une aventure qu’ils gèrent avec brio et une super équipe.

Ils peuvent vous accueillir dans 3 riads à l’ambiance, au style, à la situation géographique et aux tarifs différents.

Y’en a pour tous les goûts.

 

Le riad Amiris

P1230820   

Le Dar Aïda

P1230699   

Le riad 34

riad 34 

Si vous souhaitez réserver, contacter Lionel :

-      sallylionel@gmail.com

-      34riad@gmail.com

-      amirisriad@gmail.com

-      06 44 33 13 01

 

La conclusion :

 

- J'ai aimé Marrakech et je retournerai visiter le Maroc; dés que j'ai un boulot qui me donne "plein" de SOUS!

- Cette petite escapade m’aura ouvert les yeux sur ma situation.

- Je ne suis plus dans la mélancolie de la fin de mon grand voyage.

- Je ne suis plus déprimée.

- Je ne suis plus dans l’éventualité de m’expatrier (pour le moment).

- Je ne suis plus dans le doute ; je reste en France.

 

JE SUIS HEUREUSE !

Je vous embrasse tous bien fort et A BIENTOT ! 

  blablacar.JPG

 

 

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Published by carodi - dans Le RETOUR en France aprés 1 an et 8 mois
17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 13:33

Bonjour à tous,

 

Je suis de retour en France depuis 3 mois et je me sens toujours en décalage, je ne trouve pas ma place.

 

Mon moral se défini en 2 mots: MONTAGNES RUSSES !

 

J'ai fais des recherches pour essayer de comprendre pourquoi, moi qui me croyais la reine de l'adaptation, je n'arrive pas à me réadapter à mon pays d'origine.

 

J'ai trouver sur un site Canadien la réponse que je vous poste aujourd'hui.

 

Merci Monsieur Marcel Bernier, psychologue.

 

J'espère que ça pourra aider ceux qui comme moi cherche leur place dans leur monde.

 

Un blog qui m'a aidé également: roxane deravin link

Merci !

 

 

https://www.aide.ulaval.ca/cms/Accueil/Psychologie/Developpement/Choc_du_retour

 

 

 

 

Séjour à l'étranger : le choc du retour

 

Avec les moyens de communication et de transport qui se sont considérablement développés au cours des dernières décennies, les frontières entre les pays se sont estompées et les cultures du monde sont devenues accessibles.

De plus en plus de gens quittent momentanément leur milieu pour des séjours à l'étranger, allant de quelques jours à plusieurs années : voyages d'affaires, tourisme, échanges culturels, apprentissage de langues, développement international, pèlerinages, etc.

Un long voyage n'est plus l'apanage de quelques idéalistes, mais une expérience recherchée et à la mode. L'Université Laval mise sur l'ouverture sur le monde avec des stages à l'étranger, le programme Profil international, sans oublier les organismes et agences présents sur le campus.

Si, pour partir, la panoplie de ressources et de moyens disponibles semble aussi variée qu'accessible (à l'université comme ailleurs), qu'en est-il du retour ?

Certes, un départ pour l'étranger demande une longue préparation, un peu d'audace et de l'argent. Mais suffit-il d'avoir son billet d'avion pour bien rentrer ?

Quelles sont les implications d'un retour chez-soi après un long séjour à l'étranger ?

 

 

 

Pourquoi un choc ?

 

 

Les symptômes du choc culturel

 

 

Les stades du retour

 

 

Les croyances reliées au choc du retour

 

 

Les facteurs affectant l'intensité et la durée

 

 

Des moyens de faciliter la réintégration

 

 

Références

 

 

 

 

 

Pourquoi un choc ?

 

Les gens qui partent pour un long séjour à l'étranger vivent une véritable expérience de découvertes extérieures et intérieures.

Les implications sont telles que, souvent, elles peuvent provoquer des conséquences plus ou moins prévues au retour.

Les voyageurs savent qu'une adaptation est nécessaire quand ils partent à l'étranger, et c'est ce dépaysement qu'ils recherchent.

Cependant, plusieurs présument que le retour se fait facilement, alors que la réintégration demande aussi une période d'adaptation.

Ce décalage entre les attentes au retour et la réalité peut provoquer un ensemble de symptômes qui font partie de ce qui est appelé le choc du retour. Il est très important de mentionner que pour environ la moitié des voyageurs, le retour se fait sans problème et la réadaptation est plutôt facile.

 

Pour l'autre moitié, la réinsertion est plus difficile, ce qui entraîne parfois une certaine détresse. Cette transition peut donner lieu à des changements significatifs.

Par exemple, les valeurs, les relations et les choix de vie peuvent avoir été modifiés durant le voyage et doivent être intégrés à la vie « ordinaire ».

Toutefois, les difficultés auxquelles on s'expose lors de cette période de réadaptation ne constituent presque jamais une source de regrets, surtout devant la fabuleuse expérience que représente un voyage. 

 

 

Les symptômes du choc culturel

 

Le choc culturel est vécu par les gens qui ont de la difficulté à s'adapter à un nouveau milieu, mais aussi par ceux qui se replongent difficilement dans leur milieu d'origine après un long séjour à l'extérieur. Les symptômes qui composent le choc culturel peuvent varier en intensité, en durée et en ordre d'apparition.

 

Les voyageurs et voyageuses qui éprouvent un choc culturel peuvent avoir la nostalgie du pays visité.

Ils porteront systématiquement un regard négatif sur l'endroit où ils sont et un regard positif sur les autres endroits, en particulier celui d'où ils viennent.

Par exemple, l'étudiant ou l'étudiante revenant d'un pays pauvre remarquera seulement le gaspillage et la consommation comme valeur de sa société et repensera avec nostalgie au type de partage dont il ou elle a été témoin durant son voyage.

 

En plus de regretter l'endroit d'où ils arrivent, ceux et celles qui éprouvent un choc culturel seront tristes et mettront peu d'énergie dans leurs activités habituelles.

Ils auront tendance à s'isoler, à éviter les contacts avec les habitantes et habitants de leur région, au profit d'une ouverture pour ceux qui viennent d'ailleurs.

Comme si des gens d'une culture étaient mieux ou plus intéressants que ceux d'une autre. En plus d'exagérer certains problèmes et d'en négliger d'autres qui pourtant les préoccupaient auparavant, ils éprouvent de la colère et de la frustration.

 

Ils montrent de l'ambivalence quant à leurs positions et à leur statut.

Leur sommeil et leur appétit peuvent être perturbés, avec des variations de poids, un sommeil excessif ou de l'insomnie.

Irritables, leur habituel sens de l'humour est obstrué par des inquiétudes et des réactions excessives.

Cette émotivité exacerbée amène des tensions dans leurs relations avec leur conjoint ou conjointe, leurs amies, amis ou famille.

Ces symptômes sont vécus durant la phase du choc du retour et s'estompent graduellement durant la réintégration ou la réadaptation.

 

 

Les stades du retour

 

La structure suivante n'est pas absolue et ne correspond pas à ce qui est vécu par tous les voyageurs et voyageuses à leur retour.

Elle aide cependant à comprendre le processus encouru et à rendre l'expérience du retour moins mystérieuse.

Ce processus implique des pertes, des gains et d'autres changements qui surviennent souvent selon l'ordre proposé dans ces étapes.

Le voyageur ou la voyageuse qui a dû déployer des efforts d'adaptation et de contrôle pendant son séjour à l'étranger espère qu'en revenant à la maison il ou elle pourra enfin faire relâche et se laisser aller à être soi-même.

En général, plus la perception d'une réintégration facile et automatique est ancrée, plus longue et difficile sera la réadaptation. Voyons comment cela pourrait se passer pour vous, voyageur ou voyageuse.

 

1. La préparation du retour

 

Il est facile de présumer que les étapes du retour débutent à l'aéroport.

C'est exact au sens pratique, mais aux niveaux psychologique et émotionnel, elles commencent durant les semaines qui précèdent votre départ du pays étranger.

Avant de le quitter, vous êtes occupé ou occupée à saluer des gens que vous ne reverrez peut-être jamais et à visiter des endroits que vous n'aurez plus l'occasion de revoir.

Ceci demande une préparation et la coordination de plusieurs agendas dans un laps de temps restreint.

Vous pensez peu à votre chez-vous et, quand vous le faites, vous anticipez très positivement les moments qui suivront votre retour.

Vous imaginez de joyeuses retrouvailles avec votre famille, vos amis et amies, des repas à vos restaurants préférés, des sports que vous n'avez pu pratiquer depuis des mois, etc. Au plan émotionnel, vos sentiments peuvent être ambivalents.

D'une part, vous exultez de revoir bientôt vos proches ; d'autre part, vous vous désolez de quitter définitivement les gens qui ont fait partie de votre vie outre-mer.

 

2. La lune de miel

 

La lune de miel, ce sont les semaines qui suivent votre arrivée chez vous.

 

Ces semaines sont près de la perfection : les choses se déroulent en général comme vous l'aviez souhaité.

Les gens sont contents de renouer avec vous et vous êtes heureux, heureuse de les rencontrer.

 

C'est une période euphorique.

D'un endroit à l'autre, vous êtes le centre d'attention, une sorte de visiteur-vedette. Vous engendrez des réactions partout sur votre passage, les gens s'intéressent à vous, veulent vous entendre, vous posent des questions et regardent vos photos.

Ces contacts sont si chargés d'émotions et de candeur que vous ne remarquez pas les changements qui ont pu se produire chez les autres, dans votre milieu, ou en vous-même.

Vous n'avez pas le temps de penser à ces changements, ni de songer à ceux et celles que vous avez laissés au loin et que vous ne reverrez peut-être jamais.

Vous en profitez plutôt pour faire tout ce qui vous manquait durant votre voyage : voir des films, manger des mets québécois, pratiquer des sports et parler enfin dans votre propre langue.

Les gens s'ouvrent à vous sans attente, sans rien demander.

Vous êtes exempt ou exempte de préoccupations financières, ménagères ou scolaires.

Dans vos pensées, vous êtes encore très loin des études, des prêts et bourses ou des tâches comme le ménage de la salle de bain !

Votre vie ressemble alors à des vacances.

N'étant pas installé ou installée de façon stable à aucun endroit, vous n'êtes pas confrontée ou confronté à certaines réalités de la vie et les décisions sont remises à plus tard.

 

En un sens, pour vous, le voyage se poursuit.

 

 

3. Le choc du retour

 

La lune de miel ne peut se prolonger indéfiniment.

 

C'est quand la réalité de votre vie « habituelle » vous rattrape que survient le véritable choc du retour.

Ce contact avec la réalité advient habituellement quand la tournée des visites est complétée et que les gens sont de nouveau habitués à votre présence.

Pour votre famille, vos amies et amis, la magie est passée. Ils ont vu vos photos de voyage et s'intéressent moins à votre expérience.

 Ils considèrent que le temps «régulier» est revenu et que vous devez faire face à vos obligations. Pour vous, ce n'est pas terminé.

Vous n'êtes peut-être pas convaincu ou convaincue que le chemin de vie que vous vous étiez tracé avant votre départ vous convient encore.

Par exemple, vous pouvez remettre en question vos choix amoureux, votre plan de carrière et hésiter entre commencer une nouvelle vie ou continuer celle que vous aviez avant. Pendant que vous souffrez et que vous vous questionnez, les gens croient que vous allez bien.

 

Alors commence la période des jugements.

 

Vous portez un regard systématiquement critique sur ce qui vous entoure et pensez avec nostalgie au pays où vous avez vécu.

Cela dépasse les immanquables comparaisons entre deux cultures.

 

Il semble y avoir une détermination à trouver la vie à l'étranger meilleure que celle de sa propre culture (voir les mythes dans l'encadré).

Vos souvenirs de voyage, même les moments les plus difficiles, deviennent magiques, sans doute parce qu'ils sont inatteignables, alors que ce qui est accessible ici perd sa valeur.

 

Des souvenirs, parfois anodins, sont idéalisés et ce qui est vécu ici est déprécié. Vous vous rappelez avec nostalgie les yeux d'un pauvre croisé là-bas et méprisez la jovialité du commis au dépanneur du coin.

Ceci semble paradoxal devant le statut de personne ouverte, patiente et tolérante que vous vous donnez.

 Ce manque d'objectivité peut devenir agaçant pour vos proches, surtout quand ils sont visés par vos jugements.

En fait, ces petits procès ne sont pas attribuables à des éléments de votre culture, mais à l'état émotionnel instable dans lequel vous vous trouvez, car vous réagissez plus à votre tristesse qu'à ce qui vous entoure.

Le pays visité vous manque et vous êtes ambivalente, ambivalent face à votre avenir ici. Cette distance permet un regard critique sur son milieu, ce qui implique un réaménagement des valeurs ou une consolidation de l'identité.

Par exemple, après avoir vu d'autres habitudes de vie ailleurs, certaines personnes vont diminuer leur consommation et inciter leurs proches à recycler davantage.

 

Cette période de transformation au cours de laquelle vous réalisez à quel point vous avez changé est marquée par la perception de vivre en marge.

 Vous ne vous identifiez plus comme avant à votre culture d'origine et vous savez très bien que vous n'appartenez pas à celle du pays visité, ce qui vous donne la perception d'être apatride.

Pendant cette redéfinition de valeurs qui marqueront votre identité, vous vous sentez comme un hybride culturel : divisé entre deux cultures, sans vraiment vous reconnaître dans l'une ou dans l'autre, vous vous complaisez à ne pas trouver votre place.

Vous aimez la présence d'étrangers, vous vous percevez comme un être à part, alors que vous êtes perçu ou perçue par vos proches comme étant des leurs.

 

Alors survient le doute.

Empreint ou empreinte de tristesse et de déception, vous remettez en question vos choix et vos décisions de revenir chez vous.

Vous vous cherchez et songez à retourner vous trouver ailleurs.

Ces doutes peuvent être paralysants, et l'idée de repartir, bien que tentante, n'est pas réaliste.

Au mieux, c'est une solution temporaire.

Ce cul-de-sac survient à un moment où plusieurs choses doivent être faites si vous désirez vraiment vous établir ici à nouveau, ce qui crée une pression.

 

À vivre en marge et dans le doute, vous faites face à des symptômes propres au choc du retour.

Cette lutte devant le quotidien se traduit par un manque de concentration, par de la tristesse ou une lourdeur émotionnelle, par un sommeil difficile ou excessif, par un manque de motivation pour des tâches ordinaires, par une ambivalence affective ou par de la peur.

Entamer une session universitaire de plein fouet dès votre retour d'un long séjour peut être laborieux et réussir à vous plonger dans une matière abstraite relève parfois de l'exploit.

Comment se concentrer sur un document de droit ou d'informatique quand on a l'impression d'arriver d'une autre planète ?

 Le combat pour vous réorganiser malgré tous ces symptômes peut renforcer l'idée que vous n'êtes pas normal ou normale et que quelque chose ne va pas.

 

Paradoxalement, même si vous ne vous sentez pas bien, vous ne souhaitez pas nécessairement aller mieux !

 

Cette résistance est due au fait que vous avez l'impression qu'en vous intégrant ici, vous renoncez à votre expérience. Et cette pensée vous paraît répugnante.

Pour vous, redevenir à l'aise dans une vie qui vous semble ordinaire équivaut à la fin de la personne excitante que vous croyez être devenue.

En réalité, aimer à nouveau sa vie chez soi ne signifie pas nier son vécu d'outre-mer.

 En relâchant vos résistances, la réintégration est possible et l'idée de repartir peut être reportée à plus tard.

 

« L'aventure n'est pas un endroit mais un moment. »

 

 

4. La réintégration

 

Habituellement, c'est lentement et sans que vous ne vous en aperceviez que la réintégration s'installe.

Le stress, la résistance, le doute et l'isolement propres à l'étape du choc du retour ont une fin. Tranquillement, vous arrivez par vous sentir chez vous.

 Sans renier votre fabuleuse expérience, vous avez perdu l'envie de repartir.

Vous êtes moins nostalgique et admettez plus facilement que plusieurs choses sont très bien ici.

Comment ce changement est survenu ?

 

Avec le temps.

 

 Probablement plus de temps que prévu, ce qui cause une bonne partie des difficultés.

Vous et vos proches croyiez que vous alliez être bien dès votre arrivée et que vous pourriez reprendre rapidement vos vieilles habitudes.

Mais ça ne va plus parce que vous avez changé, ou plutôt parce que vous ne voulez pas redevenir cet ancien vous.

Vous devez donc vous donner le temps de trouver ce qui vous convient vraiment.

Avec les semaines qui ont passé, le monde qui vous entoure est redevenu familier et vous vous êtes organisé une vie qui contient ce que vous avez rapporté de votre voyage.

Une routine sécurisante s'est installée, avec les réflexes de la vie courante.

La critique, le stress et l'irritabilité ont fait place à une paix et à une confiance en vous différente.

Votre attitude est plus objective et dégagée face aux souvenirs de votre périple et vous retrouvez un intérêt pour des sujets qui n'ont pas de lien avec la vie à l'étranger.

Vous ne vous sentez plus coincée, coincé entre deux cultures.

 Sans entêtement, vous sélectionnez des valeurs acquises au loin et vous les adaptez à la vie nord-américaine.

Le deuil à traverser est accompli dans un choix libre de valeurs, de souvenirs et de relations des deux mondes connus.

Par exemple, la patience remarquée dans certaines grandes villes de pays orientaux pourrait être une qualité à intégrer avec l'efficace gestion du temps occidentale.

 

Avec cette stabilité émotive et ce discernement, les relations reprennent leur cours, parfois avec des changements.

La distance, le temps, les nouvelles valeurs et les intérêts ont des répercussions dans les relations, ce qui n'empêche pas votre famille et vos bons amis et amies de pouvoir enfin vous reconnaître.

 

Le temps nécessaire avant de se sentir «revenu» ou «revenue» est très variable et peut aller de un à dix-huit mois (Dumas, 2000).

Certaines personnes doivent s'ajuster dans certains secteurs de leur vie, soit dans leur travail, leurs études ou leur vie personnelle.

Au bout de tout ce processus, le résultat est le même.

En tant que voyageur ou voyageuse, vous ne vous sentez plus hors du présent et vivant dans cet ailleurs, mais en harmonie avec le fait de penser parfois à un autre monde alors que votre vie est ici.

Vous êtes passée ou passé de « là-bas OU ici » à « là-bas ET ici ».

C'est donc avec un décalage important, de façon subtile et inattendue que vous retrouvez le sentiment d'être enfin revenu ou revenue chez vous.

 

« Maintenant, je dois avancer, créer des choses, vivre une aventure, mon aventure, ici-même, pleinement. Mais je ne m'endors jamais sans rêver à l'Arabie. » R. Blythe, Akenfield

 

 

Les croyances reliées au choc du retour

 

Là-bas je vivais, ici je meurs.

 

Les gens d'ici qui ne sont pas sortis sont "plates", les étrangers et ceux qui ont voyagé sont intéressants et ouverts.

 

Je n'avais pas de problèmes à l'étranger. Ici, il y a plein d'affaires qui ne marchent pas.

 

J'ai vécu à... des choses que je ne pourrai jamais vivre ici.

 

C'est ennuyeux au (à) Québec.

 

J'ai développé là-bas des capacités qui dorment ici.

 

Ici, il faut toujours penser à l'argent.

 

Personne ici ne peut me comprendre. Les gens ne s'intéressent pas vraiment à ce que j'ai vécu.

 

Je n'ai plus de chez-moi. Je ne suis chez moi nulle part.

 

Là-bas, j'étais libre et je ne dépendais de personne. Ici, on est pris dans un système. J'ai plein d'obligations.

 

Quand j'étais là-bas, chaque minute était intense et pleine de vie. Depuis que je suis de retour, c'est long et plate.

  

 

 

Les facteurs affectant l'intensité et la durée du choc du retour

 

1. La décision. Le retour est-il souhaité ou non ? Moins le retour au pays d'origine est choisi, plus il est difficile.

 

2. L'âge. Le retour peut être plus facile pour des personnes plus âgées, qui ont vécu plus de transitions.

 

3. Le degré de différences entre la culture hôte et la culture d'origine. Plus il y a de différences entre les deux cultures, plus la réintégration est longue (ex. : la France ressemble plus au Québec que la Thaïlande).

 

4. Les autres expériences de retour. La première fois serait plus difficile.

 

5. La durée du séjour à l'étranger. Bien sûr, plus le voyage est long, plus le pays hôte peut être difficile à quitter. La réintégration au pays d'origine peut-être plus ardue.

 

6. Le degré d'interaction avec la culture étrangère. Plus on était impliqué dans cette culture, plus il est difficile de la quitter.

 

7. L'environnement au retour. Le support de la famille et des amis facilite la réintégration.

 

8. Les interactions avec les proches de son pays d'origine durant le séjour à l'étranger. Les échanges par lettres et par téléphone permettent d'entretenir un lien durant son absence.

 

 

  

 

 

Quels sont les moyens de faciliter la réintégration ?

 

1. Prévoir une période d'adaptation au retour.

 

Informez-vous d'avance pour être conscient ou consciente de la possibilité d'avoir à vivre un réajustement au retour. Aussi, préparez-vous mentalement à la différence de température. Arriver dans la grisaille de novembre ou le dégel d'avril après des mois de soleil et de ciel bleu peut affecter l'humeur.

 

2. Se donner du temps.

 

Il est normal qu'un processus de changement soit long. Le rapport au temps a peut-être changé durant le voyage, ce qui peut être une belle valeur à garder.

 

3. Avoir des plans.

 

Revenir avec rien devant soi augmente l'impression de vide et de déconnexion.

Prévoyez d'abord une période de repos : vous ne revenez pas de vacances mais d'une expérience exigeante.

Après ce répit, un plan pré-établi vous donnera une direction pratique, surtout si vous vous sentez désorienté ou désorientée.

Engagez-vous dans un travail, dans la poursuite de vos études ou dans une autre expérience, de préférence locale.

Ce type de projet n'est pas une fuite mais représente un but auquel vous pouvez vous accrocher, tout en retombant graduellement sur vos pieds.

Il est préférable que ces plans soient malléables. Par exemple, explorez la possibilité de prendre moins de crédits de cours, mais de tout de même vous inscrire à quelques-uns.

 

4. Avoir de l'argent.

 

Les voyageurs et voyageuses sont souvent fauchés à leur retour.

Certains dépensent toutes leurs ressources durant le voyage et reviennent quand il ne leur reste plus rien.

Dans notre société, la vie est basée sur la consommation et elle coûte cher. Presque toutes les activités coûtent inévitablement quelque chose.

Ne pas pouvoir suivre vos amis et amies dans leurs sorties ajoute au choc et au sentiment d'isolement.

 

5. Adapter les nouvelles valeurs.

 

Il est possible de transposer des valeurs acquises à l'étranger à la vie d'ici, concernant par exemple l'alimentation (manger des produits plus naturels), la gestion du temps (profiter de la vie) et les priorités (éviter la performance à tout prix).

 

 

6. Parler à des gens qui s'intéressent à votre expérience.

 

Quelques semaines après votre retour, votre famille, vos amies et amis en ont assez d'entendre parler de ce pays qu'ils n'ont jamais vu.

Ils ne peuvent partager pleinement votre expérience et ont leurs propres préoccupations.

 Il est préférable alors d'assouvir votre besoin, bien légitime, d'échanger sur ce que vous avez vécu avec des gens qui s'y intéressent, comme d'autres Québécois et Québécoises qui ont voyagé, des étrangères ou étrangers en cours de séjour ici, ou encore des immigrants ou immigrantes.

 

7. Redécouvrir sa région comme touriste.

 

Puisque, effectivement, vous vous sentez étranger, étrangère chez vous, profitez de votre statut de «rapatrié» ou de «rapatriée» pour voir votre région avec de nouveaux yeux !

Avec votre nouvelle perspective, votre intérêt aiguisé pour mieux connaître l'histoire et observer la nature, ça ne peut qu'être intéressant.

 

8. Se définir par autre chose que le voyage.

 

Une tendance réductrice est de se présenter, ou d'être présentée ou présenté par les autres, comme « celui qui est allé en Afrique » ou « l'amie qui a étudié en Asie ».

Vous êtes autre chose que votre voyage. Vous avez tout un passé et tout un avenir qui existent hors de cette expérience.

C'est à vous de vous brancher sur d'autres parties de ce que vous êtes ou sur d'autres morceaux de votre vécu.

 

9. Consulter.

 

Un voyage n'est pas une thérapie et partir ne règle pas les problèmes qui, de toute façon, réapparaissent au retour.

Les difficultés qui peuvent être encourues par la réadaptation constituent un motif valable pour consulter. Il existe des ressources pour consulter, seul ou en groupe.

Plusieurs des organismes qui envoient des gens à l'étranger, tels que l'Agence canadienne de développement international (ACDI) ou Jeunesse Canada Monde, fournissent un appui sous forme de rencontres de groupe au retour.

 

10. Écrire dans son journal de bord.

 

Plusieurs voyageurs et voyageuses ont la bonne idée de consigner leurs pensées et leurs expériences dans un journal personnel durant leur périple à l'étranger.

Malheureusement, ils ou elles le mettent de côté au retour dans leur milieu.

Pourtant, à la lumière de tout ce qui est mentionné dans ce texte sur le choc du retour, il est évident qu'en quelque sorte, l'aventure se poursuit mais à l'intérieur de soi !

 

 

Rédigé par :

 

Marcel Bernier, psychologue  

 

 

Références

 

Blythe, R. (1972), Akenfield, Pantheon, Allen Lane Editions.

 

Dumas, B. (2000), Comment se passe la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes après une expérience à l'étranger, Chicoutimi.

 

Storti, C. (1997), The art of coming home, Yarmouth (Me.), Intercultural Press.

 

Collectif (2001), Le guide du routard humanitaire, Paris, Hachette.

 

 

 

 

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Published by carodi - dans Le RETOUR en France aprés 1 an et 8 mois
28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 15:31
Ouvéa avec Olivia (272)     
On quitte ce paradis et on rentre sur Nouméa.
Je prends des photos d’avion mais c’est pas jojo.
Ouvéa avec Olivia (364) Ouvéa avec Olivia (363)
Arrivé à Magenta, on se dirige dans la salle de réception des valises et une employée nous dit que les valises sont à Ouvéa et qu’on ne les aura que demain !
 
Oui, sauf que ce soir je prends l’avion pour rentrer en métropole !
 
2 couples partent dans 3h sur l’ile des pins et ils vont réclamer leurs bagages à l’accueil, je fais de même, avec moins d’agressivité qu’eux, en expliquant que j’ai un vol international ce soir.
 
L’employé nous dit que nos bagages seront là à 17h00 au lieu de demain.
Puis 12H10 au lieu de 17h00.
Cool, car je commençais à me demander comment j’allais faire mon sac sans mon sac, car j’ai la moitié de mes affaires chez Olivia.
 
J’emmène Olivia à son travail.
On passe devant le commerçant qui fait du Poé, courge sucrée nappée de sucre glace, et il est fermé.
Olivia reconnait la dame et lui demande quand est-ce qu’elle ouvre.
 
Elle nous dit qu’on peut rentrer si c’est juste pour du Poé et en plus il est tout frais !
J’en prends 2.
J’achète un sandwich et je pars le manger à coté de l’aéroport en attendant 12H.
 
Je me présente aux bagages et explique à l’employé mon cas.
Il me dit qu’il n’y aura pas nos bagages car ils sont dans le jus depuis 4 jours à cause de la tempête et que les bagages prioritaires ne sont pas les nôtres.
On attend et on verra.
 
Les 2 couples arrivent et commencent à être agressifs.
Je suis emmerdé moi aussi mais c’est comme ça, qu’on s’énerve ou pas ça ne changera rien et quand on voit le travail qu’ils ont, on peut être un peu compréhensif.
 
Ils ne sont pas organisés mais ils sont dépassé par les évènements et ils croulent sous les bagages, bref, ils ne font pas semblant de bosser !
 
Un employé métropolitain arrive et il me demande ce que j’attends, je lui explique la situation.
2 options, soit mon sac est dans l’avion qui va atterrir, soit il ne l’est pas et il arrivera directement ce soir à Tontouta (aéroport international de Nouméa). Avant mon départ.
 
J’aimerai la première solution car faire mon sac dans l’aéroport c’est pas ce que j’apprécierai le plus.
 
On attend et l’avion atterrit.
 
Le métro arrive avec mon sac !!!!!!!
Je suis tellement heureuse et la phrase qui suit sort naturellement :
« je vous aime !»
 
Ça fait rire tout le monde et moi aussi mais je suis tellement soulagée de pourvoir faire mon sac avant de prendre l’avion que ça se voit.
 
Il revient avec le sac d’Olivia.
Je vais la chercher au travail.
 
On rentre, je fais mon sac.
 
Elle me dit que ce soir, sa collègue avec qui c’était bien passé, rentre en métropole et qu’elle a un taxi payé par son boulot et qu’elle m’en fait profiter !
Super, j’ai pas ce souci en plus.
 
Mon sac est prêt à rentrer à la maison mais pas moi.
 
On arrive chez sa collègue et il y a du monde à la soirée d’adieu.
Le taxi arrive, il y a un couple, sa collègue avec son mari, sa petite et moi.
 
Je dis au revoir à Olivia avec un petit pincement au cœur.
Merci Jacques de m’avoir mis en contact avec Olivia, je suis heureuse d’avoir rencontré cette femme formidable.
 
Le trajet pour aller jusqu’à l’aéroport : 50km qui me paraissent une éternité.
Finallement le taxi est payant: 2 000fr par personne, c'est toujours moins que la navette et je n'ai pas à regretter le bus car à cette heure là il n'y en a plus.
 
Je paye et reste avec eux (ils ne m’ont pas parlé de tout le voyage) et je garde la petite pendant qu’ils achètent les sacs pour alléger leurs valises.
 
Au bout de 30 mn lorsqu’ils reviennent je les laisse avec leur couple d’amis et pars faire la queue pour m’enregistrer.
Un peu raz le bol d’être transparente.
 
Je vais fumer une clope dehors.
C’est l’une des rares fois où je ne suis pas à 100% heureuse d’être dans un aéroport.
 
Un curé passe devant moi, il a la trentaine, a l’air joyeux et un peu rondouillard comme tous les curés de ma connaissance.
 
Mardi 23
 
Il est 00H30, on approche de l’heure de départ.
Je passe la douane.
 
J’achète du toblerone, quitte à être triste autant se consoler avec du CHOCOLAT!
 
Je vais attendre l’embarquement.
le retour (1)  le retour (2)
Ça y est, on embarque.
Je m’assoie (j’avais demandé le hublot) et qui est mon voisin ?
Le curé !
 
Pour celles qui comme moi rêvent de rencontrer l’âme sœur dans un avion : tu repasses !
Il est sympa.
 
Je regarde des films, mange, partage un morceau de toblerone avec mon voisin et dors 4h sur les 8h30 de vol.
 
Et au petit matin une vue sur OSAKA !!!!
La première fois que je vais poser le pied sur le sol Japonais.
Mauvaise organisation Caro !
 
Pour éviter les escales interminables sur un trajet qui au minimum fait 32h (Nouméa/Montpellier) j’ai pris un vol avec de courtes escales.
 
Je le regrette maintenant car ce n’est pas demain que je pourrais de nouveau voir le Japon et à y réfléchir (maintenant) j’aurais dû profiter et prendre une escale de quelques jours.
Mais ce qui est fait EST FAIT.
 
J’ai 1h devant moi et je me dis que c’est assez pour visiter au moins les boutiques et voir les articles étranges que propose le Japon.
 
On descend à la porte voisine de celle à laquelle on doit embarquer.
Trop bien, ça me laisse du temps.
 
Et bien non !
On est envoyé à l’autre bout de l’aéroport pour passer la douane, l’immigration…le tout en prenant un train et en faisant la queue derrière des centaines de personnes !
 
C’est la course !
Même pas le temps de faire les boutiques…
Je ne comprends pas pourquoi refaire tout ça alors qu’on est en transit et qu’on sort de l’avion.
 
Il me reste 30mn avant l’embarquement et je suis à l’autre bout de l’aéroport.
J’essaye de filmer mais entre le manque de sommeil et le manque de temps ça ne donne rien de bon.
Je trouve un bureau de change et je demande à changer mes francs pacifiques en euros.
Ils prennent 50% de commission !
 
Je lui dis que je les changerai en France.
A ce moment-là j’entends un appel au micro :
 
« the passenger Missis DUON Coine from Nouméa for Amsterdam … »
 
Je pense que c’est moi!
Et oui, c’est moi !
Hé Hé !!! C’est la première fois que je suis appelée dans un aéroport !
Bon faut avoir l’oreille car la prononciation…
 
Je me presse à l’embarquement et je vois tout le monde assis et les barrières fermées.
 
Petit coup de stress car à ce moment là je me dis que tous ont embarqué et que je suis vraiment la dernière.
 
Mais non, je présente mon passeport et ma carte d’embarquement et l’hotesse me dit qu’on embarque dans 20mn !
 
OUF !
 
Je fais un petit film que voici et fume une cigarette, je n’ai pas le temps de retourner voir les boutiques.
 
 
Un petit tour aux WC et c'est unpeu plus "high tech" que chez nous.
le retour (6) le retour (8) 
Avec la notice :
 le retour (9)
On monte dans l’avion et c’est repartit pour 11h30 d’avion.
Je suis assise à coté d’un couple asiatique.
 
C’est long, je ne dormirais pas, par contre je mange !
 
Il fait jour, on est partit d’Osaka dans la matinée.
On survole, ce qui apparait sur le moniteur de vol, la Russie du nord.
 
Une grande étendue de RIEN !
Mais c’est beau.
Une terre plane, parsemée de quelques étendues de glaces et de neiges.
C’est beau : photo.
 le retour (14) le retour (10)
On atterrit à Amsterdam, ce sol européen.
 le retour (20)
Et c’est la même course qu’à Osaka !
Le passage d’immigration en moins.
 
Je saute dans l’avion et à coté de moi un homme d’affaires la cinquantaine, français.
  
Je n’ai pas tout à fait le look adéquat de l’européenne, je suis encore en mode : tong, pantacourt et BRONZAGE.
 
Ils sont tous en vestons et manteaux, il fait froid.
 
On discute avec mon voisin et en survolant un paysage je vois un petit village avec une église : je sais qu’on est en France.
Même sans savoir que j’y allais je pense que j’aurais été capable de reconnaitre mon pays.
 
Ça me fait quelque chose.
 
On atterrit à Charles de Gaulle.
Un avion gigantesque avec inscrit République Française va décoller!
 
Je demande à mon voisin s’il connait cet avion, réponse « oui, c’est l’avion du président ! » ah, je me sens un peu nulle…
 avion président
Il est quand même énorme cet avion et après recherche sur internet j’ai trouvé ça :
 
- Constructeur : Airbus
 
- Équipage : 2 pilotes
 
- Mise en service :11 novembre 2010
 
- Coût unitaire : 260 M€
 
- Dérivé de : A330-200
 
- Dimensions : Longueur 58,82 m Envergure 60,30 m Hauteur 17,39 m
 
- Masse et capacité d'emport : 60 Passagers contre 150 dans le civil, ils ont de la place les bougres !
 
Bref, j’ai croisé à Paris sous un ciel bleu et un beau soleil, le président dans son avion en partance pour la chine : « Welcome home ! »
 
Je fais la connaissance d’une fille qui vient de Nouméa et je revois mon curé.
Au revoir et la bise au curé.
 
Je sors avec ma nouvelle copine fumer une clope et un sans domicile fixe est là.
Je suis tellement crade et mal sapée avec mes tongs à l’article de la mort, que même lui ne me demandera rien.
 
Je laisse la copine attendre sa famille et je pars voir le tableau des départs.
 
Mon vol est dans 4h.
 
Je m’installe face aux bureaux d’enregistrement et pose mes jambes sur mon sac.
8h30 + 2h + 11h30+ 2h + 1h15 =26h
Je suis en vrac et j’ai les jambes super gonflées, on dirait la cousine d’éléphant man !
 le retour (21)
Je fini mon toblerone face à la boulangerie Paul dont j’ai rêvé longtemps mais bizarrement leur sandwich ne me disent rien.
 
Je fais une vidéo sur mon retour, Paris par beau temps c’est quand même génial.
 
Je demande à un employé si je peux enregistrer mon sac avant l’ouverture de mon vol et la réponse est oui !
 
Je fais un peu "tâche", on est le 23 avril, et je suis en tongs pantacourt et super bronzée.
Les parisiens tirent la gueule comme d’hab !
 
J’enregistre mon sac et passe la douane.
 
Je me retrouve dans la salle d’embarquement dans laquelle j’étais il y a 3 ans à mon retour du Laos.
J’avais à l’époque confondu la porte d’embarquement avec mon numéro de siège ce qui avait eu pour effet de me faire rater l’avion car les micros ne marchaient pas à la porte 22F !
 
Je ne ferais pas la même erreur.
 
Je vérifie, et me pose devant la bonne porte.
 le retour (22)
Le temps passe vite, trop vite.
On arrive à 20h20 et je sens la joie de retrouver ma famille m’envahir, j’en ai les larmes aux yeux et dans le même instant j’éprouve une profonde tristesse, mon voyage est fini.
 
C’est étrange de se retrouver en France avec tout ce qui me parait familier.
 
J’atterris à Montpellier Fréjorgues.
 
Je prends un charriot pour mes sacs.
Devant moi la porte et je sais que derrière il y a ma famille.
 le retour (28)
Je passe la porte et je les vois.
le retour (30)
Ils sont tous là, tous les 4.
le retour (31) 
Je suis heureuse de les voir et triste en même temps.
 
Peut-être la fatigue ou le fait que tout cela me semble tellement irréel.
 
On rentre sur Nimes.
  
Ma mère en profite pour me faire faire le tour de Nîmes et me montrer ce qui a changé.
C’est horrible malgré les travaux, j’ai l’impression que RIEN n’a changé, et j’ai l’horrible sensation de n’être jamais partie.
Hormis le fait que je sois bronzée et fatiguée, c’est tout ce qui me rattache au voyage.
 
Un rêve, voilà ce que j’ai l’impression d’avoir vécu.
Et là je me réveille, j’ai beau essayer de le retenir de toutes mes forces; ce rêve est déjà partit.
 
On va se coucher.
 
Ah, dormir sans avoir l’appréhension qu’un insecte va vous réveiller en vous grimpant dessus : quel bonheur !
 
Voilà je suis en France et c’est fini.
 
 La magie de l'écriture fait qu'entre la dernière phrase que vous avez lu et celle là, il c'est passé quelques mois.
 
Je suis heureuse d'avoir retrouvé mes fringues et mes chaussures, ça change de la même garde robe que j'ai eu pendant 1 an et 8 mois mais la négativité des français me  GONFLE: violence, agression, peur de tout: ras le bol  !
C’est le seul discourt qu’ils ont à la bouche et je trouve ça extrêmement chiant ! 
Ils sont tous résignés !
 
 
J’ai l’impression de ne pas avancer, de n'avoir envie de rien sauf de REFAIRE MON SAC ET DE REPARTIR!
 
 
Malgré tout l'amour que me donne ma famille et mes amis: je suis profondément triste. Je ne trouve pas ma place en France.
L'administratif me ratrape, la sécu, les impots, le pole emploi... C'est horrible.
 
Je sais que la plupart d'entre vous qui me lisez êtes dans ce cas là et vous devez vous dire:
"quel culot elle a! elle se barre pendant presque 2 ans et à son retour elle se plaind".
 
Je comprends, mais comprennez aussi que de vivre autant de temps en presque totale liberté laisse des séquelles.
 
Lorsque je lisais le retour des voyageurs au long cours je me disais qu'ils exagéraient sur le "CHOC" du retour.
Je me disais qu'aprés avoir vécu autant de choses, j'avais une capacité à l'adaptation assez forte.
 
oui, ma capacité d'adaptation est élevée mais là c'est trop pour moi.
 
Depuis 2 mois que je suis rentrée en France je ne vais pas bien, je cherche du travail que je ne trouve pas.
 
Alors depuis 10 jours ce qui me remonte le moral c'est que j'ai pour projet de PARTIR à nouveau.
 
Je recherche dans les massages mais en france si tu n'est ni esthéticienne ni kiné, y'a pas grand chose (je ne veux pas pour l'instant me lancer dans la création d'entreprise) et en plus, mes diplomes de massages ne sont pas reconnus en France alors m'est venu une idée en farfouillant sur le net.
 
Reprendre les études, dans les massages et devenir Massothérapeute.
 
Il y a plusieurs écoles en france mais il y en aussi au QUEBEC!
 
Voilà ce qui me rend de bonne humeur: la possibilité de re-partir.
 
Ca va être, certainement, le parcours du combatant pour les démarches administratives mais une vie au Canada, POURQUOI PAS ?!!!!
 
A SUIVRE...
  Epi Folan (4) Lifou easo (1) Aprés
 
 
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Published by carodi - dans Le RETOUR en France aprés 1 an et 8 mois