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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 09:11

 

Je pars de Varkala par bus de nuit pour me rendre à Pondicherry.

 

Il y a une TV dans le bus et je crains le pire…et le pire arrive : 5h00 de films bollywood !!! 2h30 est la durée d’  1    film !

  Bus pour pondicherry 1 Bus pour pondicherry 3

Je ne dormirais pas beaucoup le son de la télé est à bloc : je ne savais qu’une aussi petite télé pouvais produire un son aussi énorme !

Les indiens aiment voir les films avec le son au taquet, même avec mon MP3 a fond je l’entends encore.

 

MERCI TOM POUR TES MUSIQUES !!! Qui m’ont souvent sauvé la mise !

 

On fait un arrêt pipi et j’achète une bouteille d’eau.

Je n’ai pas l’appoint : on  me rend la monnaie en argent et en chewing-gum.

  monnaie en chewing gum

Arrivée à Pondicherry le bus me lâche au milieu de nulle part : ça doit être une tradition en Inde !

 

Je dois prendre un tuktuk  car je ne sais pas où je suis et même en demandant autour de moi je ne suis pas plus avancée ! Ils ne savent pas se situer sur un plan ni vous diriger.

 

Un tuktuk me demande 120 R pour aller en ville. Je lui réponds que je ne payerai pas plus de 80.

Je ne sais pas où je suis mais je vais y aller au bluf et puis de toute façon ils arnaquent tout le temps.

 

Il me dit non et il s’engueule avec un pépé qui attend à l’arrêt de bus d’a coté.

Le pépé a certainement dû lui dire qu’il abusait avec les touristes.

 

Je commence à partir à pieds (petite stratégie qui fonctionne souvent) et il me dit que c’est bon pour 80.

Il m’emmène devant la Guest House et je lui tends 100 (je n’ai pas l’appoint) et il ne me rend pas la monnaie.

Je le traite de tout et surtout de voleur, je le menace d’appeler la police mais il s’en fou il se casse.

Ce n’est pas les 20 roupies qui me feront défaut mais je ne suis pas d’accord avec le principe.

 

Bienvenu à Pondicherry.

 

Pondicherry éclipse 2: si vous négocier c’est mieux d’avoir l’appoint, voici ma première leçon de la journée.

 

La Guest House est pleine et il m’en indique une plus loin mais avec le sac c’est galère, les voitures, le bruit, la fatigue…

Plein le cul !

Je trouve l’hôtel : plein !

 

En face il y a un autre

J’ai une chambre !!!!

 

C’est la chambre la plus petite et la plus sale que j’ai jamais eu.

Même en prison ils ont plus de place en cellule !

C’est pas grave c’est juste pour trois nuits.

                                             Pondicherry chambre cellule

Je pars prendre un petit déjeuné dans le café d’a coté et devant moi des photos de Paris, même la tour Eiffel est là.

  Pondicherry (3)

Je visite la ville qui est en bord de mer.

 

C’est propre et il y  même des poubelles !!!

 

Le bord de mer ressemble à la promenade des anglais avec les palmiers en moins.

 

Pondicherry Plage (7)  Pondicherry Plage (4)

Il y a le nom des rues sur les murs !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et certaines sont même en français !

Pondicherry rue (3)       Pondicherry rue

 Pas étonnant pour une ancienne colonie française me direz-vous mais étonnant quand ça fait 2 mois qu’on en a pas vu un seul sur les murs.

 

Je me croirais presque à la maison.

 Pondicherry arrivée 2

Je cherche un endroit pour diner mais ici c’est mission impossible de trouver un coin sympa, pas trop cher et avec des touristes : et oui je recherche le contact.

 

J’ai fait plusieurs endroits mais les terrasses sont désespérément vides…il est 19h.

Je vois un roof top (terrasse sur le toit) mais arrivé en haut : que des locaux…

 

Un jeune (local) m’invite à m’assoir à sa table, il a l’air plus ouvert que les autres avec son style européen mais la discussion tourne vite autour des relations intimes…

Alors aujourd’hui :  je suis fiancée et j’ai programmé un bébé pour l’an prochain !

 

Je devais manger mais vu la tournure que prend la discussion et le prix des plats je ne boirais qu’un coca.

Je me débrouille comme un chef pour me débarrasser de cet indien et je fais ça très poliment.

Il commande une GRANDE bière, j’attends qu’il en ai bu un peu et lui dit que je n’avais pas vu l’heure et que je suis en retard à mon RDV avec ma copine et que je dois y aller.

 

Il me demande comment est ma copine et je lui dis qu’elle a 60ans, ça le refroidi, et je me casse.

J’espère qu’il tient plus à sa bière qu’a l’envie de me suivre : et c’est le cas !

VIVE L’ALCOOL !

 

J’ai SUPER FAIM, le petit dèj est loin...

Les restos du Lonely Planet ont changé ou fermé.

 

Je marche, et j’en trouve un avec terrasse et plein de lumières de toutes les couleurs.

Des touristes !!! j’ai trouvé le nid !!!!

 

Un poulet à la moutarde et ratatouille s’il vous plait !

Trop bon.

Ils sont tous en groupe et n’ont pas l’air ouvert à la discussion ou au contact.

Pourquoi quand je suis en groupe je rencontre plein de gens et quand je suis seule je n’en trouve aucun ?

 

J’ai fini de manger quand une femme s’assoit pas très loin de moi.

Elle commande et je crois détecter un french accent !

Je lui pose la question et on sympathise. Elle s’appelle Christelle.

 

On se met à la même table et on s’entend bien.

Lors de son premier voyage en Inde elle a vécu une expérience similaire à la mienne à Delhi.

 

Elle est géniale !

 

Je suis heureuse de m’être fais une copine.

Il pleut, « je rentre sous la pluie » dans ma cellule qui me sert de chambre.

 

Aujourd’hui c’est botanique.

Aucune description, aucun effort d’identification, pas de panneaux ou d’explications…

Les jardins botaniques n’ont rien de botanique, c’est des jardins publics comme dans toute l’inde !

 

Il y a une famille de singes que j’observe un moment.

La mère après avoir mangé une banane qu’un couple d’amoureux lui a donné, prend une bouteille d’eau qui a été jeté au sol et boit le reste de l’eau à la bouteille comme un humain : c’est HALLUCIANNANT.

 

Je n’ai pas le temps de dégainer mon appareil photo.

  Pondicherry parc 1 (4)                   Pondicherry parc 1 (7)

Je prends mon temps et parcours ce parc où il y a moins de bruit que dans la rue.

Je traverse la ville à la recherche d’un Book Shop pour échanger mes livres mais c’est pas terrible et très restreint le choix de bouquins en français, je dirais même que ça fait de la peine d’être aussi peu représenté à l’étranger (surtout dans une ville Francophone !!!).

 

Je vais au cours de Yoga dont Christelle m’a parlé hier et auquel elle assiste.

La prof parle français et les deux petites présentent aussi ; nous aurons donc un cours dispensé en français.

C’est un mélange de danse classique, de respiration, de stretching et de yoga.

Ca me rappelle les cours de danse classique c’est trop bien.

 

J’ai enfin fais du Yoga en Inde !

 

A la sortie du cours on part chercher un coin pour manger.

On lève la tête et c’est une éclipse de lune qui se produit au dessus de nos têtes !!!!

 

                                     Pondicherry éclipse 2

Demain on va à AUROVILLE.

J’ai dans l’idée de m’y installer pour échapper à l’effervescence de la ville qui commence à me peser lourdement, donc de prendre toutes mes affaires.

 

Je rentre à la Guest House et laisse un mot sur le comptoir pour qu’ils me réveillent demain à 7h30.

 

La nuit porte conseil, je ne prends pas toutes mes affaires car si ça ne me plait pas je me retrouverai avec 25 kg de sac sur les bras.

 

Je pars déjeuner au café d’à coté où règne une odeur mélangée de café et de pain au chocolat.

J’aime cette odeur familière de bar au petit matin et elle me manque…

 

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Auroville

 Auroville (2)

Auroville est une communauté à 11 km de Pondicherry, qui tend vers le partage, et l’évolution de l’être humain.

On arrive à l’entrée et on veut prendre un café mais ici pas d’argent, que des cartes de paiement spéciales Auroville.

 

Donc, pas de café, on ne les verra que passer.

Auroville

On cherche l’accueil des touristes.

 

On va voir pour des Guest Houses disponibles pour une éventuelle installation et découverte de cet endroit.

Le mec est sympa, relax mais il est perché de chez perché…

 

On a les adresses des Guest House disponibles et dans nos prix.

 

Je pars fumer dans un chemin (car ici aussi c’est interdit) et je me fais emmerder par un vieil indien bourré.

 

Sur le moment je crois qu’il me dit que c’est interdit de fumer mais il me demande une clope et après il me parle en indien et je comprends rien alors je lui dis de partir mais il reste, comme d’hab…j’insiste et il finit par se casser.

Même ici, dans ce lieu de méditation et de relaxation : on se fait emmerder.

 

On part voir le Matrimandir, cœur de la cité.

C’est un énorme dôme doré entouré de verdure.

 Auroville Matrimandir

On ne le verra que de l’extérieur car aujourd’hui c’est fermé et il faut réserver un jour avant pour y entrer.

 

Le matrimandir est superbe, c’est un lieu magnifique, de l’extérieur…

Le site est lumineux.

 

On part avec notre carte d’Auroville à la main pour visiter les Guest House.

 

Quel périple !!!!!

 Auroville (4) Auroville (6)

La forêt, l’humidité, la chaleur,  les moustiques, pas de panneaux d’indication, pas de noms, beaucoup d’erreurs de topograpie et le site s’étend sur une dizaine de km2 !!

 

On fait tout à pieds (total de la journée : 20 bornes !)

 

Les maisons sont bâtit avec tout ce qui va avec : un grand mur de clôture !!

 

Malgré notre sourire et notre bonne humeur nous n’aurons pas de « bonjour » ou de sourires.

Les résidents d’Auroville sont bizarres, ils ne sourient pas, ne disent pas bonjour et sont très froid ce qui les rend fortement désagréables.

 

C’est ça la communauté ?

Ça ressemble plus à la série « Lost » qu’a autre chose.

 

C’est étrange.

On ne restera pas ici, on a vu, on a rencontré, on a marché et maintenant on se casse.

 

Les gens n’ont plus rien a voir avec ce que « mère » avait pensé au départ.

 

D’ailleurs j’ai un gros problème avec ce « Mère » qu’ils répètent à tout bout de champs, elle s’appelle Mirra Alfassa (Mirra Richard) mais il faut l’appeler « Mère » !

Ce terme « mère » a une connotation d’emprise, de contrôle et de soumission.

Je n’aime pas ça, tout comme leur communauté.

 

Certes l’idée de départ était bonne, cette femme a fait beaucoup de bien autour d’elle et surtout à Pondicherry mais le système a pervertit ses idées en business qui semble bien huilé.

 

Heureusement que je n’ai pas pris toutes mes affaires !!

 

Pour ce changer les idées et rigoler un peu on décide de se faire un : ciné.

 Pondicherry ciné

On arrive une heure avant la séance alors on part en expédition pour prendre un verre dans un endroit calme et où l’on peut s’assoir.

Rien sur plusieurs KM2 !!!

 

On trouve un resto, que des locaux, ce n’est pas un problème.

 

Le problème est que c’est carrément du racisme la façon dont on nous a traitées.

 

Seuls les locaux sont servi, nous, on nous regarde, on rigole de nous et quand j’ai l’audace d’interpeller un serveur il me tourne le dos et s’en va.

 

On nous parle comme a des merdes : on nous fait bien comprendre qu’ici ils n’aiment pas les touristes.

 

C’est le seul resto à la ronde et j’ai très soif ; alors je me sers dans le frigo un coca et on est repartit.

 

Le ciné c’est 60R (1 euro).

 

Choix : un film à l’eau de rose ou un film de baston ?

On choisit le film d’amour.

 

Presque personne dans la salle !!!

 

On aurait dû miser sur la baston.

 

Pas d’ambiance et je suis sure qu’il y a des puces sur les sièges car ça gratte !!

 

On ne restera pas jusqu’à la fin, je vous rappelle que les films durent 2h30 ici et ça fait beaucoup.

Mais l’expérience était intéressante, les voir danser, chanter,…et le tout à regarder avec des boules Quiès.

Je vous assure que même avec les boules Quiès vous entendez super bien !

C’est impressionnant comme le son est fort, d’ailleurs je me demande comment ça se fait qu’il n’y ai pas plus de malentendant en Inde ?!

 

Je suis épuisée.

On devait aller au yoga mais je n’irais pas : je suis trop fatiguée.

 

Pour la première fois depuis le jour où je suis arrivée en Inde: tout m’agresse.

Les klaxons, la foule, les odeurs, les gens…les ordures

Pondicherry ordures (3)  Pondicherry ordures (2)

Je rentre à l’hôtel pour me reposer.

 

En chemin j’achète un bloc de fromage (ou se qui s’apparente le plus à du fromage) à pâte molle et des fruits de la passion que j’englouti.

 

Je suis fatiguée et n’ai plus de patience.

Et nous revoilà (Christelle et moi) à la recherche d’un endroit où on pourrait aller se reposer de cet enfer indien.

Darjelling nous semble bien, le hic c’est à l’autre bout du pays et l’accès est souvent compromis par les grèves alors on va pas se taper 40h de trajet pour être refoulées !!!

 

Je ne sais pas où aller.

 

Je suis dans une ville dont j’ai fait le tour, j’ai une chambre qui s’apparente plus à une cellule qu’a une chambre, je n’ai pas de prochaine destination intéressante à moins de 40h de trajet et Auroville c’était nul…le moral n’est pas au top !

 

La totale c’est que dans le café où je me suis arrêtée pour boire un café il y a une chanson de Noel bien triste à mon gout et ça enchaine sur « we wish you a merry Christmas » version techno !

J’hésite à me suicider en traversant la route ou en buvant de l’eau du robinet !!!!

Il faut que ça change….

 

On est le 14 décembre et je ne sais pas où je ferais noël et ça me perturbe…je ne sais pas pourquoi ça me perturbe autant ?

 Pondicherry papa noel

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

 

Mais surtout IL FAUT QUE J’ARRETE D’ANGOISSER !!!!!!

 

Avec Christelle on décide d’aller à Calcutta mais on a un problème de transport, tout est plein, on verra ça demain.

 

Je reste une journée de plus sur Pondi (et oui, maintenant je suis une habituée !) je devais y rester 3 nuits mais ça fait déjà une semaine et je n’ai pas de destinations qui m’intéresse et surtout j’apprécie beaucoup Christelle et j’aimerai bien passer Noël avec elle.

 

En attendant on achète les tickets pour manger à l’ashram (20R).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ashram je vous mets un lien car on a pas le droit de prendre de photos.

 

L’Ashram est un lieu communautaire où plusieurs bénévoles se relaient pour le faire fonctionner.

Il a été construit par « mère » pour les pauvres.

 

Il faut se présenter entre 20h et 20h30.

On y est à 19h40 et je dois avouer que je suis un peu gênée de me présenter devant un lieu qui a été créer pour les nécessiteux mais s’ils ont vendu les tickets c’est qu’il restait de la nourriture.

 

On quitte ses chaussures.

 

Comme à la cantine on fait la queue, on donne son ticket, on prend son plateau et des dames et des messieurs vous servent, et vous aller vous assoir.

 

Au menu : Dal, riz, truc sucré qui ressemble à de la compote, lassi et 2 tranches de pain.

 

On mange en silence SVP !!!

Assis par terre ou sur des chaises au choix !

C’est super bon !!

 

A coté de moi une femme prie devant le portrait de « mère » avant de manger son dal, lassi et 2 tranches de pain : c’est peu.

Ça me touche.

Là je suis en Inde.

 

Quand on a fini de manger on apporte son plateau à la plonge.

 

C’était une belle expérience.

 

On a payé notre repas 20R contre 200R habituellement alors on peut se permettre un verre dans un des hôtels grand luxe, sur terrasse s’il vous plait.

Du toit on voit le bord de mer et ça ressemble vraiment à la promenade des anglais !!!

 

Ma nouvelle copine est super !

Je l’apprécie beaucoup et j’aimerai que demain on trouve un train pour calcutta.

On parle de tout sans taboo et c’est génial. C’est quelqu’un de très cultivé.

Vesna, Coco, Véronika et maintenant Christelle : que des femmes supers !!!

 

Le lendemain, direction le cyber café (café des arts).

Ce café est un nid à français, c’est sympa et Eva la jeune gérante est ADORABLE !!!!

 Pondicherry café des arts

J’y passe la journée et je charge mon article du blog.

 

 

Il pleut à verses !!! Je crois que mon ordi ne va pas aimer….

 

4h de mise en page plus tard, je poste enfin mon article sur l’inde !!!

En fait il fait 5 articles.

 

Christelle revient de la gare et m’annonce que le train pour calcutta est plein.

On a épuisé nos alternatives pour échapper à la ville.

Nos chemin vont se séparer, demain je pars sur Varanasi via Chennai, je n’ai pas envie de rester sur Pondicherry.

 

On se fait un resto grand luxe. Je suis habillée comme une pouilleuse (en tenue sport, basquets et sac à dos) mais c’est raccord avec l’inde.

 

C’est très bon, le cadre très joli, de la baguette et des rillettes en apéro, agneau et légume, et glace au chocolat en dessert !!!

Ça fait plaisir de se faire plaisir de temps en temps, c’est important pour le moral.

 

Christelle me fait part de son découragement de rester sur Pondicherry 10 jours de plus et moi de ne pas être avec des gens sympa comme elle pour noel !

 

Elle aurait aimé aller à la maison de montagne (Kotagiri) de son amie mais elle ne veut pas y aller seule !

 

-      Je suis avec quelqu’un que j’apprécie mais je ne veux pas retourner sur mes pas (kotagiri : 20 km d’Ooty où j’ai vu les plantations de thé)

-      Je veux avancer mais je ne sais pas ce que je trouverai pour noel.

 

Je reviens sur ma position de ne pas revenir sur mes pas.

C’est décidé je pars avec elle dans la montagne !!!

 

LE PROBLEME EST REGLE !! Il nous aura quand même fallu 5 jours pour prendre une décision alors qu’on avait la solution sous le nez depuis le départ !!!!

 

Demain on rencontre son amie Laurence pour qu’elle me voie et on prend les tickets de bus pour Kotagiri.

 

La gare routière, ah !!!! Toute une symphonie de klaxons…

Je ne supporte plus…

 

On va chez Laurence pour qu’elle me voit !

 

Laurence nous fait un SUPER smoothie pour le gouter :

-      Papaye (elles n’ont pas toutes le gout de vomi !)

-      Noix de cajou

-      Fruit de la passion

-      Banane

-      Graine de lin

-      EPINARDS !!!!!!!!!!!!!!!!!!

C’est à tomber par terre !

 

Je raconte mon histoire à Laurence et toutes mes aventures.

 

Je lui dis aussi qu’il me reste le Taj Mahal et Varanasi à voir dans le nord et qu’après il faut que je redescende ici pour partir au Sri Lanka.

En gros, ça me fait traverser le pays (que je n’aime pas) de part en part pour voir deux villes.

 

Elle me conseille de prendre soin de moi et de ne pas me forcer à faire les choses et surtout de ne pas m’imposer des trajets aussi éprouvants que ceux que j’ai pu faire.

Elle me dit que le Taj Mahal restera le Taj Mahal que je le vois ou non, je n’ai aucune obligation.

 

Je crois qu’elle n’a pas tort, je ne remonterai pas dans le nord de l’inde et je partirais directement au Sri Lanka après Kotagiri.

 Merci Laurence pour tes conseils et pour la maison a Kotagiri.


On prend le bus pour Kotagiri.

 

Adieu Pondicherry.

 

Arrivée à Kotagiri :Les gens ici sont adorables, ils sourient, ils disent bonjour et ne nous harcèlent pas pour 3 roupies !!!!

 Kotagiri sur la route de chez Benoit (3)

Daisy une employée de la maison qu’on loue nous prépare un thé puis on part au village.

30mn de marche et en dénivelé s’il vous plait.

Heureusement que c’est un raccourci !!!

 Kotagiri caro dans le Thé

C’est agréable.

Je vois des vaches dans les champs de thé qui nous entourent.

Est-ce qu’elles font du thé au lait ?

 kotagiri vache dans le thé

On rentre de nuit (18h30) avec la pénombre et la Ptzel.

Daisy semble soulagée de nous voir rentrer. Elle a peur qu’on se perde ?

 

Je défais mes tresses qui ne ressemblent plus a rien.

 

3H plus tard…Je ne pensais pas mettre autant, quand j’arrive dans la chambre pour me voir dans le miroir je me chope un méga fou rire !

 kotagiri afro kotagiri afro (2)

La famille Jackson compte un nouveau membre.

 

C’est affreux ma coupe afro !

Ça vaut bien une photo souvenir ! « we are a family »

 

Pour nous rendre au village il nous faut traverser un champ de thé dans lequel on voit au loin des femmes qui le cueille.

On leur fait de grands signes de « bonjour » et elles nous répondent !

 

Au retour les femmes sont prés du chemin qu’on emprunte pour traverser le champ. Elles me disent de venir pour prendre des photos.

Je sens l’arnaque arriver ; une photo et après c’est « 10R my friend ».

 

PAS DU TOUT !!! Elles veulent juste se voir sur l’écran de l’appareil photo.

Et en plus elles me demandent de cueillir le thé avec elles.

 kotagiri femmes thé (4) kotagiri femmes thé (3)

Je suis tellement heureuse d’avoir retrouvé des relations humaines qui ne sont pas basées sur l’argent !

Je suis à la montagne, il n’y a pas autant de bruit qu’en ville, il fait bon voir froid le soir, on aura du feu dans la cheminée pour noël…je suis heureuse.

 

Je me débarrasse de ma coupe afro en un lavage de cheveux.

 

Christelle est descendue au village et elle a appelé un ami de Laurence : Benoît.

Le Benoit en question a une Guest House grand standing et fait resto, il est français et il est installé en inde depuis un bon moment.

 

Il nous propose demain de venir avec lui pour une rando en forêt et d’aller voir une tribu de cueilleurs de miel.

Sans hésiter je dis oui.

Le RDV est à 8h15 et en plus il passe nous chercher. Le top !

 

Christelle est rentrée du village après la nuit et Daisy était vraiment inquiète.

Elle l’était quand on est rentré de nuit le premier jour.

 

J’ai juste compris qu’il y avait des chiens sauvages (son anglais est aussi approximatif que le mien) mais je comprendrais tout demain matin.

 

Daisy explique pourquoi elle était inquiète hier soir et Christelle me fait la traduction.

 

Les bêtes sauvages en question ne sont pas que des chiens errant, il y a :

-      Des bisons

-      Des tigres

-      Des panthères

-      Des ours

-      Des léopards

 

Et en plus ils sortent vers 17h quand il fait encore jour et que la nuit s’approche.

Rien que ça !!!!!!!

 

Elle aurait pas pu nous le dire quand on est arrivé ?!?!?!

 

Elle nous montre les trous dans le béton du jardin et nous dit que c’est un bison qui a fait ça et que la dernière fois elle a vu un ours sur le chemin !

 

La voiture arrive.

Il y a Benoit, Romana (une hôte de Benoit), Rita (employée de Benoit ; traductrice, guide et GPS pour l’occasion) et nous deux.

On grimpe dans une jeep, c’est une première !!

 Kotagiri Jeep

Le trajet est plein de secousses qui me font bien rire, c’est l’aventure…

 

Direction le villagede kodanad avec ses chasseurs de miel.

 

Je m’attends à une rando de quelques heures dans la brousse, arriver dans un village où ils sont en pagne et accompagner les hommes dans leur chasse à la ruche sauvage, style : "vie ma vie" dans la jungle.

 

Le trajet dure 2h au travers des plantations de thé et entrecoupé de transport de locaux.

Avoir un véhicule ici est d’utilité publique !

 

On stoppe net.

 

Devant nous deux énormes bisons sont en train de traverser la route !

Plus de deux tonnes de muscles sont paisiblement en train de se dandiner devant nous…

 

Les 500 kg qui restent broute gentiment sur le coté de la route, le petit n’a pas l’air pressé de suivre ses parents…

Je suis subjuguée par cette vision de danse avec les loups version indienne que je ne sortirai l’appareil photo qu’après qu’ils aient traversé. Je n’aurais qu’une photo trouble du bébé.

 kotagiri bison kotagiri bison (2)

Je suis heureuse d’être dans une jeep plutôt qu’à pieds !

 

Wahou !!! je me demande comment les Indiens d’Amérique arrivaient à tuer ces bestiaux avec de simples flèches ?!

 

On atteint le village.

Je suis surprise qu’on puisse l’atteindre en voiture !

J’ai encore une fois mal compris !

Ce n’est pas un village isolé, ni primitif, c’est tout simplement un village sympathique.

 

On part en rando.

Deux hommes nous accompagnent, un avec une machette et l’autre sans rien (d’ailleurs je me demande pourquoi il vient ?).

 Kotagiri Kodanad l'homme a la machette

C’est super beau, ça me rappelle Mafat (La Réunion).

 Kotagiri Kodanad (7)   Kotagiri Kodanad (8)

On est sur un chemin tracé pendant moins d’une heure puis on bifurque sur la droite.

Plus de chemin, c’est abrupte et escarpé.

Des cailloux, de la terre et des feuilles.

 

L’homme à la machette est passé devant pour ouvrir le chemin, suivi de Rita et moi, le reste du groupe et l’autre homme clôture le tout.

 

Une demi-heure de descente ou l’on se rattrape aux branches en s’assurant qu’elles sont bien ancrées au sol et qu’il n’y a pas d’insectes en tout genre dessus.

 

Les insectes ici sont nombreux et de taille plutôt balaise.

Je n’irais pas jusqu’à dire que les fourmis ont des dents mais c’est pas loin.

 

Le point positif c’est que dans cette foret il n’y a pas d’insectes venimeux, il n’y a que des ours, des bisons, des tigres…

 

On peut donc s’accrocher au branches mais si on va pisser un coup faut guetter de pas se faire bouffer !!!

Je comprends maintenant l’utilité du 2ème homme…

 

A la fin de notre descente un court chemin nous emmène sur un mur d’une cinquantaine de mètres, isolé de toute intempérie, qui surplombe une falaise et qui nous offre une vue imprenable sur la vallée.

 Kotagiri Kodanad (2)

Le mur est couvert de peintures rupestres représentant la chasse, les hommes et les animaux.

Elles sont très bien conservées.

Je me sens comme Indiana Jones qui découvre le saint graal.

Savoir que ses peintures ont des milliers d’années c’est tout simplement émouvant.

 Kotagiri Kodanad peintures rupestres (7)  Kotagiri Kodanad peintures rupestresKotagiri Kodanad peintures rupestres (3)

Au sol, du sable.

Je me demande à quelle sorte d’animal appartient l’énorme excrément qui se trouve devant moi ?

Réponse de Rita : UN OURS !

Bénédiction qu’il y ait du sable au sol !!!!

 

Me voilà partie à la recherche d’empreintes de Nounours.

Victoire : j’en trouve une qui n’a pas été piétinée.

Le lieu n’est pas touristique mais il est quand même visité.

 Kotagiri Kodanad patte d'ours

Elle fait la taille de la paume de ma main.

Puis je porte mon attention sur d’autres un peu plus loin.

Elles sont toutes petites : des bébés !!!

Kotagiri Kodanad patte d'ours (2)

A ma joie succède une peur qui me saisit toute entière.

 

J’étais euphorique de faire cette découverte mais c’est à ce moment précis que je réalise que j’ai minimisé le danger.

Quand on vous dit qu’il y a des animaux sauvages vous êtes méfiant mais si vous me ressemblez, vous ne prenez réellement conscience du danger que lorsque vous en avez la preuve.

Et là je dois dire que la perception de voir débouler toute la famille NOUNOURS n’est plus aussi joyeuse que lorsque je me les imaginer paisiblement dormir ici.

 

Et je vous rappelle qu’on est 7 humains et qu’il n’y a qu’une machette (et mon leatherman…).

 

Dans ces moments-là on regrette de ne pas avoir arrêté de fumer, de ne pas avoir fait plus de sport quand on en avait l’occasion, d’avoir raté l’épisode de « man Vs wild » où il parle d’ours, et surtout de penser qu’exception faite des bisons, tous les animaux féroces présents dans cette foret savent monter aux arbres !

 

Et oui, on envisage toujours le pire quand on panique.

Pour moi ce fut une panique cérébrale maitrisée et non communicative.

 

Rien d’effrayant ne nous ai arrivé et on a croisé aucun ours ou autre gros matou.

 

Ils viennent ici car sur la paroi il y a des dizaines de ruches naturelles.

C’est la première fois que je vois des ruches sauvages.

Ça ressemble à de grandes lamelles qui varient du blanc au marron foncé selon l’avancement de la ruche.

Et parfois certaines tombent, ce qui fait le régal de la famille Nounours qui me fait tant peur.

Kotagiri Kodanad miel (3) ca c'est une PETITE !!!

De temps en temps certain du village viennent prendre du miel, ils descendent en rappel le long de la paroi pour atteindre les ruches.

 Kotagiri Kodanad miel (7) Kotagiri Kodanad miel

Elles sont énormes ! Regarder la taille de l’être humain qu’il y a en bas au milieu de la photo et les ruches en haut !

 Kotagiri Kodanad miel (6)

Tant de choses en un même lieu c’est extraordinaire.

 

Ce lieu est comme un sanctuaire.

 

On rentre.

Tout ce qu’on a descendu, il faut le remonter !!!

C’est plus facile que la descente.

J’ai dit plus facile, pas moins fatiguant !

 Kotagiri Kodanad le groupe

Le retour se fera en queue de peloton pour prendre des photos et être seule pourdigérer toutes ces merveilles que je viens de voir ainsi que la beauté de la nature.

 

Arrivé au village, le repas nous attend.

Boules de farine de millet, sauce, légumes, galettes et omelette.

Un festin !!!!

Kotagiri Kodanad repas boule de millet

Les boules sont grosses comme des pommes et collent aux doigts.

Le mélange avec la sauce est divin.

Ce repas est excellent.

 Kotagiri Kodanad repas

A la fin du repas on nous emmène sur un bout de terre à coté d’un grand arbre où se trouve sur un carré des petites statues et des galets.

C’est le cimetière du village.

 Kotagiri Kodanad cimetière

Ils sont tous enterrés là en position assise.

Et pour chacun une statuette ou un galet (selon les moyens).

Ça n’a rien de triste au contraire l’arbre est magnifique, et c’est le cycle de la vie : la mort donne naissance à la vie.

 

Le retour nous réserve une visite que je n’aurais pas espérée : une distillerie d’huile essentielle d’eucalyptus totalement artisanale.

 

C’est une petite cabane entourée de champs boueux enclavée dans le creux de la vallée.

Elle fume comme si elle prenait feu et elle est noire comme le charbon.

 Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie (3)  Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (9)

Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie

En son cœur un foyer alimenté par les feuilles distillées et séchées que l’on utilise pour distiller les nouvelles qui serviront à leurs, tour une fois séchée, de combustible.

Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (4)

Les cendres forment des stalactites noires et légères sur le plafond.

Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (16

L’alambic diffuse une fantastique odeur d’eucalyptus.

 

Le tout dégage une épaisse fumée qui s’accroche à la cabane et s’envole pour parfumer la campagne.

 Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (5)

 

Les surprises ne sont pas épuisées : on part voir le couché de soleil sur la colline.

 

On traverse des champs où broutent les buffles et où se trouve un temple qui leur est destiné.

Une fois par an deux hommes rentrent entièrement nu dans le sanctuaire pour déposer des offrandes.

C’était pas aujourd’hui, dommage…

 Kotagiri sur la route de Kodanad temple buffle

Le spectacle du coucher de soleil n’aura pas lieu, trop nuageux.

 

On dine dans un resto improvisé où la dame n’a ouvert que pour nous. Elle nous fait des dosas (sorte de crêpes accompagnées de sauces plus ou moins pimentées).

Elle est très belle cette dame.

 Kotagiri sur la route de Kodanad Dosas

On est assis près du feu sous un préau. La nuit tombe et le seul éclairage qu’on a est une petite lampe qui se trouve à l’entrée de sa maison.

 

Il fait froid mais j’ai tout prévu, pull et coupe-vent : merci Maman de m’avoir appris tout ça en randos !!!

 

On rentre, demain midi on va manger chez Benoit à son resto.

 

Cette journée n’était pas celle que j’avais imaginée mais elle est vraiment importante pour moi.

C’était merveilleux d’avoir un contact avec des locaux et avec la nature.

C’est comme ça que j’aurais voulu tout mon voyage en Inde.

C’ETAIT MAGIQUE !!!!!

 

Merci Benoit et Kodanad de m’avoir réconciliée pour un moment avec l’Inde.

 

Le lendemain on se rend à pieds chez notre hôte, 7km, on est à la montagne c’est pas pour faire du gras !

La maison est superbe et Benoit est sympa.

 

Au menu :

-      Poulet

-      Frites

-      Légumes

-      Chapati

-      FROMAGE de chèvre et bleu d’auvergne que je prends en photo pour envoyer à Yohan

 Kotagiri chez Benoit FROMAGE

On part sur Conoor. C’est une ville comme les autres : sale et bruyante.

 

Benoit nous emmène voir les locomotives à vapeur qui tractent le petit train des montagnes.

C’est trop bien, on se croirait dans un musée sauf que là c’est un garage qui fonctionne encore !

Les wagons ressemblent à ceux que je prenais quand j’étais petite et que j’allais voir ma Mamie.

 Conoor locomotives à vapeur (4)

Le jour de Noël, on se traine jusqu’à ce que Daysie nous apporte le petit dèj : compote de fruits, patates en sauces, omelette variée, chappaties.

Trop bon notre petit dèj de noel.

On traine au soleil.

 

Je ne sais pas pourquoi j’angoissais autant de passer noël puisque je ne suis pas très fêtes de fin d’année, peut-être parce que c’était le 1èr en dehors de France…

 Kotagiri Noel

JOYEUX NOEL : un jour comme les autres…et parmi tant d’autres.

 

On se prépare pour quitter notre havre de paix : Kotagiri en direction de Chennai via coimbatoire.

 

Il n’y a pas de soute à bagages, nous nous retrouvons debout dans un bus local avec nos énormes sacs à nos pieds.

On fera 1h30 de trajet debout et 1h assise.

 

Gare routière de Coimbatore.

On prend le bus et je mets mon sac en soute ! Quel bonheur d’étendre ses jambes…

 

De tout le trajet je ne descendrais pas du bus et je dormirai 4 ou 5h : une première !!!!

 

Arrivée à Chennai (madras) 6h du mat.

Je récupère mon sac qui n’a pas bougé de la soute à bagage et on s’éloigne un peu de la gare pour prendre un rickshaw, mais avec nos gros sacs sur le dos même à 10 bornes de la gare on reste des touristes !!!

 

C’est un abruti !! Le seul qui ne sais pas où se trouve notre hotel c’est lui !

Il demande à tout le monde.

Au départ de la course c’était 150R après 200 (il se rend compte que c’est plus loin que ce qu’il pensait) et à l’arrivée 220R : voleur !!

Il n’aura que 200R.

 

7h30 petit dèj.

Rien n’ouvre avant 10h.

On marche.

C’est mendiant sur mendiant et détritus sur détritus.

 

On se sépare, RDV ce soir 18h à la Guest House.

 

Je prends un café et je pars à la recherche d’un Lonely SRI LANKA.

J’en trouve un après 3 magasins de livres, je le planque derrière d’autres bouquins car il faut d’abord que j’achète mon billet d’avion.

 

Je me rends dans différentes compagnies aériennes et c’est partout pareil : ou c’est plein ou c’est 12 000 R !!!

Je vais réfléchir.

 

C’est très sale, je retrouve l’inde que j’avais quitté avant Kotagiri.

Ici, même les rats crèvent tellement c’est pourrit.

Si c’est vrai, j’en ai croisé une paire en décomposition.

 

Je croise un camion poubelle !!!! Une apparition ? Le progrès ? Une prise de conscience ? Ou un nouveau parti politique ?

Photo !!!!!

 (je vous la poste plus tard, petit probleme informatique...)

 

J’ai un problème, je ne peux pas acheter un billet d’avion sur un site autre que français car la caisse d’épargne (ma banque) me demande de confirmer mon achet en retranscrivant le code que je recevrai par SMS !

Je n’ai pas de téléphone !!! Je ne peux donc pas confirmer quoi que ce soit et donc je ne peux pas acheter mon billet d’avion !

J’ai envoyé plusieurs mails à ma banquière mais elle ne me répond pas (elle doit être en congés mais dans ce cas elle aurait pu transférer ses mails et ses appels !!! bonjour la conscience professionnelle !!!)

 

Le billet est passé de 60 à 160 euros+les frais de dossiers soit : 208 euros !!!!

 

Merci la caisse d’épargne !

 

Je le prends, je veux quitter ce pays que je ne supporte plus dés DEMAIN !!!

Le site me dit qu’il y a un problème avec ma carte et qu’il a besoin d’une confirmation.

Je quitte le cyber café sans mail de confirmation de mon billet d’avion.

 

Demain, quoi qu’il arrive, à 11h30 avec la compagnie Kingfisher je m’envole pour le Sri Lanka, je le sens…

 

Pour diner on fait chacune de son coté.

Pas parce qu’on est fâchées mais parce qu’on a pas envie de la même chose : elle veut rentrer à l’hôtel et moi je veux manger dans la rue.

On ne c’est jamais fait la gueule malgré quelques désaccords et on a passé beaucoup de moments de rigolade.

Et on a tout de même passé 20 jours ensemble !!

C’est pas rien ! c’est la première fois que je voyage aussi longtemps avec quelqu’un.

 

Je trouve une vendeuse ambulante de dosas et omelette.

Comme à Trivandrum.

 

Elle me rend la monnaie et je la donne à un homme qui est dos à moi.

 

Il est sale comme on peut difficilement ce l’imaginer en France.

Je l’observe depuis que je suis arrivée. Il est assis par terre en train de trier les ordures. Il fait ça très méticuleusement.

Je m’approche de lui et lui tend les 5R (7ct d’euros).

 

Il ne réalise pas de suite que je lui donne quelque chose.

Il tend la main, découvre la pièce, lève la tête et me regarde comme si j’étais sa bonne fée.

Son regard s’illumine et il me sourit.

 

Cet homme triait ces ordures, il travaillait, ne demandait rien et c’est pour ça que je lui ai donné de l’argent.

Je ne lui ai pas donné grand-chose et c’est vrai que j’aurai pu lui donner 10 ou 20 ou 30R mais aurait-il continué, par la suite à trier ces ordures, ou aurait-il harcelé les touristes pour une pièce ?

Avec du recul, moi-même, n’ai-je pas engendré le comportement qui m’insupporte juste avec 5 roupies ?

Je ne sais pas, peut être aurais-je du l’inviter à manger des dossas mais la femme du boui-boui aurait-elle accepté.

Sur le moment j’ai fait ce que je pensais être bien.

 

Au fait, je viens de réaliser que j’ai mangé à coté d’un monticule d’ordures et que je ne m’en suis même pas rendu compte !!!!

Il est temps que je quitte ce pays…

 

On commande un taxi pour l’aéroport 5h30.

Demain on se CASSE DE CE PAYS POURRIT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

5h le réceptionniste était censé nous réveiller…et bien non ! Heureusement que Christelle a mis son réveil.

 

Une énergie formidable est présente dans cette chambre ce matin-là ! On est tellement heureuse de partir de ce pays que ça nous électrise.

 

5h30 on est prête et on saute dans le taxi.

Il roule comme un connard !

 

Pour rentrer dans le périmètre qui entoure l’aéroport il faut montrer son passeport.

Pour rentrer DANS l’aéroport il faut sa carte d’embarquement et son passeport : là ça coince !

 

Je n’ai pas ma carte d’embarquement puisque je n’ai pas eu de mail de confirmation. Il faut que j’aille me faire enregistrer pour savoir si mon billet est validé mais le comptoir est dedans et moi dehors : entre nous un flic.

 

Il ne veut rien entendre, je ne peux pas rentrer avec Christelle.

Il est 6h30 et elle a son avion à 8h45. Elle me dit qu’elle a le temps de prendre un café avec moi.

On retraverse les contrôles avec notre café pour aller à l’extérieur de l’enceinte pour fumer.

 

Il faut sérieusement que je pense à arrêter…

 

On se sépare et je m’excuse pour mes sautes d’humeur, elle me souhaite un beau voyage et elle rentre dans l’aéroport. Je ne la reverrais plus.

 Kotagiri Noel Katell et moi

Je demande à plusieurs personnes (dont des flics) où se trouve l’endroit pour imprimer les billets.

Après moultes allers/retours je trouve un comptoir Kingfisher (ma compagnie aérienne, qui accessoirement fabrique des bières !)  extérieur !!!

Je suis sauvée.

 

Le monsieur est souriant et gentil !

Y’en a qu’un dans cet aéroport et je suis contente d’être tombée sur lui!

 

Il sourit et me montre le sticker de Ganesh que j’ai collé sur la dernière page de mon passeport (on nous l’a donné à Mysore quand on a acheté du safran avec COCO).

Et VICTOIRE !!!!!!   Je suis enregistrée j’ai mon billet d’avion !

 

YOUPI TRALALALALERE. Méga fiesta à l’intérieur de moi !!!!

Coco, tu avais raison : Ganesh nous protège !!!

 

Il est 7h, mon vol est à 11h30.

 

Christelle décolle à 8h50, il me reste donc une heure à partager avec elle avant qu’elle ne traverse la douane.

Je me représente au flic de l’entrée, avec PASSEPORT et BILLET D’AVION, mais il refuse de me laisser rentrer car mon avion ne décolle que dans 4h et il ne laisse rentrer les gens que 3h max avant le décollage !

 

CONNARD !!!!

Et une fois rentré tu ne peux plus ressortir : INTERDIT.

VIVE L’INDE !

 

On a des lois à la con en France et on a une quantité de policiers abrutits (je sais j’ai bossé avec certains) mais en Inde…ça bat des records !!!!

 

Je me pose et j’attends patiemment 8h l’heure à laquelle je peux rentrer dans le lieu de ma libération !

C’est terrible, j’ai vraiment l’impression de me sentir comme un détenu à 10mn de sa sortie de prison.

Je sature de ce pays, je les hais !

 

8H sonne, je me représente devant la police, je retente et JE RENTRE !

 

Petit café et j’aperçois une femme complètement voilée. Voici le meilleur moyen de ne pas se faire emmerder en Inde !

 

Un militaire d’une cinquantaine d’année se dirige droit sur moi, je me demande ce qui va m’arriver…

Son collègue de mon âge, plutôt charmant pour un indien, reste en retrait.

Je flippe un peu car ça donne vraiment l’impression d’une intervention imminente…

 

Il arrive devant moi, me demande d’où je viens et ou je vais sur un ton très mielleux…c’est juste pour me draguer !!!

 

Je dois dire que ça me soulage, j’ai vraiment cru que j’allais subir un contrôle.

 

Je pars à la recherche d’un Lonely planet sur le Sri Lanka.

Magasin de livres : plein de guides mais pas un seul sur le SRI LANKA.

 

J’enregistre mon sac 22kg ! Quand même…

J’ai une étiquette de la compagnie (style étiquette à bagage) que je mets dans ma poche, et une fiche « immigration » à remplir. Je remplis tout sauf l’adresse en Inde, j’en ai pas.

 

Avant de se mettre dans la file d’attente de l’immigration il y a un contrôle de papiers (encore) et le mec me dit sèchement « indian adress ! » je lui réponds que je ne suis pas résidente en Inde et que je n’ai pas d’adresse ici.

 

Il voit que j’ai marqué Police sur ma fiche (et oui, ça sauve les miches et on est moins emmerdé que si l’on marque : « sans emploi ») il se radoucie et me demande gentiment de marquer ma dernière adresse d’hôtel.

 

Je passe l’immigration.

Magasin de livres : plein de guides mais pas un seul sur le SRI LANKA.

 

J’arrive à la douane. Je suis mise de coté car il faut que j’accroche l’étiquette que j’ai dans la poche et qui m’a été donné par la compagnie.

 

Je me dis que c’est ridicule, c’est mon sac à main, il reste avec moi.

Mais si je veux passer il faut que je m’exécute.

 

Le sac passe au Rayon.X et moi sous le portique de détection de métaux.

Il ne sonne pas, je trace.

 

Je suis attrapée au vol pas une femme de la douane qui me pose sur une estrade, me passe la « poêle à frire » (détecteur manuel de métaux) et j’ai droit à une fouille par palpation.

J’ai vraiment une tête de bandit ?

 

Je regarde et c’est la même chose pour tout le monde.

Je récupère mon sac sur lequel il y a l’étiquette avec un joli tampon de la douane comme quoi tout est OK.

Je m’apercevrai plus tard que j’avais oublié des allumettes et des liquides (produits pour les mains) et qu’ils n’ont rien dit.

 

Je constate que c’est donc tout en apparence mais dans le fond ils ne sont pas très consciencieux…

 

Magasin de livres : plein de guides mais pas un seul sur le SRI LANKA.

Je crois que les indiens n’aiment pas le Sri Lanka, de toute façon, a part eux-mêmes je sais pas ce qui les intéressent ?

Et je regrette de ne pas avoir acheté celui que j’avais vu.

 

Je demande à un douanier si je peux échanger mes roupies indiennes (qu’il me reste) au Sri Lanka contre de la monnaie locale.

La réponse est oui, je lui demande s’il en est sûr, sa réponse est oui, il me dit même qu’il y a beaucoup de bureaux de change à Colombo (là où j’atterrie).

 

J’attends l’heure d’embarquement et je suis heureuse.

 

Je suis une des premières à me faire enregistrer.

 

J’arrive sur le tarmac devant l’escalier de mon avion qui m’emmènera loin d’ici.

 

Je décolle mon pied droit une dernière fois du sol indien, puis mon pied gauche. J’ai enfin quitté ce continent que je déteste.

 

L’avion décolle et je suis heureuse.

 

J’en ai les larmes aux yeux, vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureuse de quitter ce pays que je déteste et qui me pompe autant d’énergie.

 

Certaines personnes m’ont posé une question intéressante :

 

« Pourquoi es-tu restée aussi longtemps dans un pays que tu n’aimes pas ? »

 

J’ai répondu que c’était pour voir si je ne me trompais pas sur l’Inde, parfois la première impression n’est pas la bonne, et je voulais découvrir un maximum de choses même si je devais en souffrir car peut être que je faisais erreur sur l’impression que j’en avais.

 

Aujourd’hui j’analyse la situation différemment.

 

Je pense que j’avais besoin de souffrir, besoin d’être en galère (peut-être même qu’inconsciemment je les ai provoquées) car j’avais besoin de me prouver à moi-même que j’en été capable, que je pouvais le faire et le surmonter SEULE, j’avais besoin de me tester pour trouver mes limites et m’en servir comme points de repères.

Car tous les autres points de repères je les ai perdus en quittant tout ce que j’avais.

 

J’avais besoin de me trouver, de commencer à savoir et à apprendre qui je suis. A être plus sûre de moi, à avoir confiance en moi et à me reconstruire.

 

Ne dit-on pas que l’on nait dans la douleur ?

 

Je pense que ce pays que je déteste tant m’aura apporté une chose primordiale : j’ai fait la rencontre de moi-même et je suis sur la voie de ma construction qui aboutira à mon épanouissement.

 

Une autre question m’a été posée avant de partir de France par un ami d’enfance :

 

«Beaucoup de gens n’osent pas faire ce que tu entreprends, tout lâcher et partir à l’aventure.

Lorsque tu y seras, pourras-tu me dire ce qu’il y a de l’autre coté du miroir ? »

 

Je pensais que la réponse serait complexe et très longue mais en fait elle est très simple :

SOI-MEME !!!!

 

Et c’est la chose la plus dure à gérer : se retrouver face à soi-même.

 

Etre face à ses peurs, ses faiblesses, ses jugements et ses aprioris, ses defaults, ses manques, ses noirceurs tout ce qu’on se cache à soi même par facilité, par crainte, par confort ou par faiblesse.

 

Ce voir tel que l’on est réellement bon et mauvais, sans fioritures et avec honnêteté pour ce combattre et pouvoir avancer dans la quête d’un SOI meilleur et en accord avec notre nature.

 

Se surprendre à être quelqu’un de formidable ou exécrable, bon ou mauvais, heureux ou triste en faisant de son mieux pour se trouver et s’accepter dans un monde aussi complexe et aussi simple que nous.

 

Tout change, tout évolue, tout éclate et se reconstruit: c'est la beauté et la noirceur du MONDE.

C'est ce qui fait que j'aime la vie et qu'elle en est d'autant plus intéressante.

 

Je me rends compte qu’après 4 mois de réflexion je n’ai toujours aucune idée de ce que je veux faire comme boulot mais j’en apprends tous les jours sur qui je suis.

 

Peut être qu’un jour j’apprendrai ce pour quoi je suis faite.

Peut être que je ne le trouverai jamais mais pour l’instant je ne veux plus me rendre malade avec ça, j’ai envie d’être heureuse et de profiter de ce que la vie m’offre comme un cadeau : le présent.

 

On survole le Sri Lanka, le paysage est superbe, je sens que je vais aimer ce pays…

A suivre…

 

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Published by carodi - dans INDE
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 11:56
Depuis le début de mon aventure je n’ai plus aucune notion du temps.
Les jours de la semaine n’ont plus aucun sens pour moi et les journées sont tellement différentes les unes des autres qu’elles s’enchainent dans un tourbillon de souvenirs.
     
Je ne suis rythmée que par mes envies, mes besoins et ma montre qui m’indique la date du jour. La nuit et le jour sont présent mais le sommeil n’est pas toujours là, d’ailleurs au moment où j’écris ces mots il est 5H11 et je n’ai pas dormi, je n’avais pas sommeil et c’est pas la première fois que ça m’arrive (la dernière fois j’ai trié mes photos avant de les mettre sur le blog). Même la faim n’ai pas régulière.
C’est perturbant au début mais c’est plutôt reposant d’écouter son corps et ses envies sans contrainte.
Pour conclure :
Malgré tous les points négatifs, l’aventure que je vis est géniale.
Je souhaite simplement avertir ceux qui souhaiteraient vivre cette expérience.
On ne se lance pas là-dedans sans réelle motivation car c’est trop de galères à supporter. Si l’on n’est pas sûr de son choix, qu’on prend ça à la rigolade, pour passer le temps ou pour fuir les problèmes qu’on peut avoir c’est comme faire un enfant pour que son couple qui bat de l’aile aille mieux !
C’est se rajouter des problèmes alors qu’on n’arrive pas à régler ceux qu’on a déjà.
Même en étant forte au départ, l’expérience vous brise et vous fait voler en éclats.
Elle balaye toutes vos convictions, vos fondamentaux, tout ce que vous croyiez inaltérable, et ne vous laisse aucun point de repère.
C’est un des buts : se reconstruire sur d’autres bases. Mais cette reconstruction est tellement difficile et demande tellement d’énergie que l’on reste fragile très longtemps.
En gros il faut être conscient que c’est un jeu dont on apprends les règles au fur et à mesure mais que c’est pas une partie de billes.
Mais franchement, une fois qu’on a fait l’Inde en solo, le reste du Monde c’est Disney Land !!!
Félicitations à ceux qui ont lu cet article en entier vous venez de lire l’équivalent de 43 pages de Word.
J’espère que vous comprenez mieux ma vision du pays et pourquoi je ne me sens pas à l’aise ici malgré les belles rencontres et de beaux moments.
J’espère aussi que vous n’avez pas les fesses carrées d’être assis depuis si longtemps et que la lecture n’a pas était trop soporifique.
 
Pour la partie lecture présente dans chaque article :
j’ai lu trois bouquins en Inde :
   
 un qui a été une révélation:
"Le guerrier pacifique" de Dan Millman
                                          P1050930 
Ce livre est tout simplement ENORME !!!!
Tout est interressant et constructif, c'est une découverte de la vie et une aide au développement personnel intense.
 
MERCI YOAN pour ce cadeau.
Je l’ai transmis à un autre Yohan qui lui m’a fait découvrir les romans policiers en me transmettant « les visages » de Jesse Kellerman
J’avais toujours boudé ce genre de romans jusqu’à présent (on se demande pourquoi ?)
c'est le deuxième que j'ai lu.
P1060469   P1060471
- le troisième était sur le Dalaï Lama mais un peu indigeste à mon goût.
 
P1050811
 
 
A bientôt et bonnes préparations des fêtes de fin d’année que je passerai pour la première fois de ma vie : au soleil.
MERCI A TOUS CEUX QUE JE RENCONTRE
Merci à vous tous pour TOUS vos messages de soutien.
Je ne prends pas toujours le temps de vous répondre individuellement et c’est un tort mais je vous assure que ça me fait un bien immense de vous lire, même si ce n’est que 3 mots: ça me motive.
J’ai et j’aurais toujours plaisir à vous lire même si parfois je suis ingrate en ne vous répondant que peu ou tardivement.
 
MERCI A TOUS J
e pars pour Pondicherry alors comme à chaque fois:
A SUIVRE  .... 
 
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Published by carodi - dans INDE
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 11:49

Je quitte le nord du pays et direction Anjuna dans la région de Goa via Mumbay.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Goa

 

J’attends le bus (préparation mentale, c’est le plus long trajet que je vais faire…).

 

Ah, j’allais oublier un détail qui a son importance et qui rentre dans le tableau merveilleux des surprises de l’Inde.

Ici ils pètent, rotent, se curent le nez jusqu’au cerveau, se raclent la gorge jusqu’à en sortir un mollard de l’espace, crachent, et ça à 50cm de ta gueule !

Hommes comme femmes.

Un conseil de survie : ne jamais longer le bus sous les fenêtres sous peine d’être recouvert d’une substance collante, ne jamais laisser la vitre du bus ouverte quand on est derrière le chauffeur (pour la même raison),  mais vous comprendrez vite quand vous y serez !

 

1400km, une escale de 5h, 2films bollywood, 48h de bus (2jours et 2 nuits) plus tard :

Me voici arrivée à Anjuna : la plage des premiers hippies.

Je n’ai pas dormi et n’ai pas mangé de repas chaud et consistant depuis 2 jours.

Une douche et c’est reparti !!!

 

Je suis surprise de l’effet que produit sur moi le bus longue distance.

Autant de temps assise sans pouvoir sortir m’aurais rendu tendue, énervée et fatiguée mais c’est l’inverse qui se produit. Je ressors de là apaisée, détendue, les idées claires, et sans un brin de colère ou d’énervement.

Quand on a est coincée il faut faire avec et accepter qu’il faut passer par là pour avancer (ou payer 10 fois plus et prendre l’avion)  donc c’est un choix que l’on fait et on en accepte les conséquences : ça ne sert à rien de s’énerver.

 

Je me balade vers la plage. Il y a une crique très significative des photos que les touristes peuvent prendre. D’un coté une plage aménagée et relativement propre qui fait bien sur les photos de vacances. Alors on va de l’autre coté pour prendre ce joli coin sur pellicule. Et on met les pieds sur un tas d’immondices pour avoir un beau souvenir. C’est pas grave, on verra rien de tout ça sur la photo.

  GOA Anjuna coté gauche   GOA Anjuna coté droit

J’aurais dû prendre d’avantage de photos comme celle-là mais quand vous êtes observée comme un singe en cage et que vous ne vous sentez pas trop en sécurité vous sortez pas un appareil photo qui vaut quelques centaines d’euros pour prendre un tas d’ordures !

Mais je ferais un effort pour faire plus de photos réalité maintenant que le choc est passé.

 

Des vaches qui font les belles et se dorent au soleil sur la plage ; y’a qu’ici et sur la côte d’azur qu’on peut voir ça !!

  GOA Anjuna débarquement de vaches 3   GOA Anjuna débarquement de vaches 1

Sauf que sur la côte d’azur l’eau elle est pas de la même couleur que le sable !!!! c’est pas encore ici que je mouillerai le maillot…

 

Je découvre une nouvelle arnaque sur les plages d’Anjuna.

Comme je vous l’ai dit, deux jours de bus ça valait bien une douche de la tête aux pieds en arrivant.

J’ai encore les cheveux mouillés quand j’arrive à la plage un vendeur ambulant (comme il y en a plein) et dont je ne m’intéresse pas à son activité, s’avance vers moi et me dit que j’ai du savon dans l’oreille.

Je m’essuie l’oreille mais il me dit qu’il en reste, il se propose de me l’enlever.

Un vendeur gentil ?

Je sens un morceau de métal toucher mon oreille et je retire ma tête aussitôt.

Il me dit qu’il a réussi à m’enlever ce que j’avais dans l’oreille et me présente une boule de cérumen aussi grosse qu’une groseille et il me dit qu’il m’en reste encore.

Je ne sais pas à qui est cette cire d’oreille mais c’est pas la mienne, je me suis passée le coton tige correctement après ma douche : comme m’a appris ma maman quand j’étais petite.

Il s’avance vers moi pour retenter l’expérience, je le repousse et lui dit en anglais de me laisser tranquille car son truc s’est une connerie et qu’il arete de me prendre pour un pigeon.

Il insiste lourdement  et m’attrape le bras; je me débat et je le repousse violemment et lui lance quelques mots doux en français.

C’est la seule fois où je me serais vraiment énervée (pour l’instant), il avait qu’à pas m’attraper le bras après tout !

Bref, fallait y penser à l’arnaque de la cire d’oreille !

J’apprendrai plus tard que les personnes qui ont attendu la fin de leur pratique se sont fait gentiment retirer 600 roupies (10 euros) sous prétexte que leur curage d’oreille est pratiqué par un homme qui a fait des études pour ça….

C’est fort de café !!!

Ne juger pas trop vite ses personnes qui se sont fait arnaquer, si je n’avais pas pris ma douche un quart d’heure avant je n’aurais pas eu conscience de l’état de mes oreilles qui ici peuvent se salir et se remplir monstrueusement en peu de temps et j’aurais peut-être cru que la boule de cire était vraiment la mienne.

 

Ce lieu ne me plait pas et en plus de tout ça, le seul truc qu’il reste des hippies c’est qu’on essaye de nous vendre de l’herbe à tous les coins de magasins.

                                                             Hampi

Je fais la rencontre de Yohan, un français, qui part pour Hampi dans la soirée.

Il me dit que ça a l’air super beau et que c’est plus sauvage qu’ici.

Je prends note.

Ça fait du bien de parler dans sa langue maternelle avec quelqu’un d’intéressant, qui aime lire et voyager.

 

Dans la même journée que moi est arrivée à la guest house : Vesna, une slovène.

On sympathise et c’est fou comme nos vies se ressemblent.

Mon anglais c’est amélioré mais reste approximatif. Elle parle couramment l’anglais et ce qu’il y a de formidable c’est que je comprends la presque totalité de ce qu’elle me raconte. Malgré mon langage de petit nègre elle comprend aussi.

Ce qu’il y a de fantastique c’est qu’il y a comme une connexion qui s’est faite et qui rend nos conversations intuitives : elle finit mes phrases et moi les siennes.

C’est rare (vous me manquez les copines) et ça me fait un bien immense.

 

On veut partir d’ici où il n’y a rien à faire. Je lui propose Hampi.

VENDU !

Enfin pas tout à fait… il nous faut acheter nos billet de train ou de bus.

Le premier choix sera le train et on demande à la gérante de la guest house de nous réserver les tickets.

Ça, ça fait partie des points positifs de l’Inde : tu peux t’y prendre au dernier moment, y’aura toujours un moyen d’acheter des billets de transport dans n’importe quel endroit.

La gérante à qui on avait annoncé qu’on restait 4 nuits se retrouve avec 2 filles qui veulent quitter le navire 2 jours avant, ce qui lui fait une perte virtuelle de 4nuits au total.

Ça n’a pas l’air de l’enchanter et comme de par hasard il n’y a pas de place dans le train. J’ai vraiment pas de bol avec les trains, je me demande si j’arriverai à en prendre un en Inde ?

On lui demande pour le bus de nuit et elle nous dit qu’elle va se renseigner mais que c’est pas sûr qu’il y ai de la place.

On reste dubitative puis nous vient à l’esprit qu’elle ne veut peut être pas qu’on parte aussi tôt, ça lui fait perdre des sous.

On se rend dans une agence de la rue adjacente et on demande 2 places pour Hampi en bus.

Pas de problème, on a même le choix du bus !!!

On retourne à la guest pour lui dire que c’est pas la peine qu’elle réserve. Elle nous dit que de toute façon elle a téléphoné et il n’y avait plus qu’une place et que tous les bus sont plein !

Et après ça vous voulez que je considère les indiens de quelle façon ?????

On s’en fou on lui dit qu’on s’est débrouillé et qu’on se casse.

                                                                 Mumbay bombay bus (3)

Nous voilà dans le bus où nous attend une super couchette ! c’est pas des blagues, après avoir pris que des bus pourris (locaux) en position assise, je me retrouve dans un bus à touristes alors même si les portes de la couchette ne ferment pas et qu’on est obligé de les tenir avec de la ficelle, c’est quand même le grand luxe ! On y rentre à 2, je peux étendre mes jambes et je suis en position allongée !

 

Dans tous les bus de nuit le chauffeur et toutes les personnes qui le désirent fument à l’avant du bus.

Le bus est parti depuis quelques heures et toujours pas de pose pipi. On décide de ne pas attendre encore une heure un éventuel arrêt qui peut être ne se produira pas avant 3 heures et on ferme la porte de la couchette, on ouvre notre fenêtre et on s’allume une clope.

On a juste le temps de tirer une taffe que quelqu’un se met à frapper à la porte comme s’il y avait urgence.

On défait ouvre (c’est-à-dire on défait le nœud qui nous sert de verrou) et devant nous se tient le mec qui nous a poser les sacs dans la soute à bagages.

Il nous regarde comme si l’on venait de tuer quelqu’un et nous hurle dessus dans un anglais ressemblant plus à de l’espagnol (ils roulent les R) qu’a la langue de Shakespeare.

Il nous demande si l’on est en train de fumer. La clope à la fenêtre, on lui répond éhontément : NON.

On fait comme eux : on ment.

Il s’énerve.

On remet les cigarettes qui se sont éteintes avec le vent, dans nos paquets et on lui montre qu’elles sont éteintes. On lui dit qu’on ne fumera plus mais qu’on ne comprend pas pourquoi c’est autorisé à l’avant du bus et pas dans les cabines puisque la fumer se répand de la même manière voir moins puisque là on a fermé la porte et ouvert la fenêtre.

Ils continu à hurler et on a du mal à comprendre pourquoi il est encore énervé et ce qu’il raconte.

Puis tout d’un coup je capte une phrase : « give me 10000 each. » je ne peux pas dire à Vesna qu’il veut qu’on le paye car on parle en Anglais toutes les deux et il comprendrait que j’ai compris.

Je fais celle qui capte rien, Vesna fait pareil et le manège dure 10 mn.

C’est long 10 mn avec un type qui vous gueule dessus…

Il se lasse et s’en va.

J’explique à Vesna qu’il voulait de l’argent (120 euros chacune soit 240 euros ce qui est l’équivalent de 2 mois de salaire ici !!!) elle n’avait pas compris mais avait saisi que si on continuait à faire les idiotes il se lasserait et partirait.

Elle a peur qu’il appelle les flics, alors je prépare un discourt agrémenté (en dernier ressort) d’une petite photo de mon ancienne carte de police.

« Excusez-nous monsieur l’agent, on savait pas que c’était interdit, on a vu le conducteur et ce monsieur qui nous a crié dessus, fumer dans le bus. On ne pensait pas que c’était interdit dans les cabines puisqu’il n’y a pas de panneaux indiquant le contraire et je vous le répète, je les ai vu fumer dans le bus ! »

Ce qui n’est que la vérité en plus !

Le tout servi sur un ton bien naïf et mielleux avec une tête de petite fille sage et quelques billets d’avance dans ma poche au cas où.

 

Mais en y réfléchissant bien il n’a aucun intérêt à appeler les flics car ce qu’il a fait est illégal et j’aurais juste à dire :« il nous à menacé et demandé de l’argent » (c’est aussi la vérité) pour qu’il finisse en taule.

 

Ça n’empêchera pas ce même homme de réveiller tout le bus chacun à son tour pour nous proposer du Whisky.

 

On arrive à 5h30 du matin à Hampi.

On se rend à la rivière pour la traverser afin d’aller de l’autre coté où se trouve les guest house.

La ville d’un coté, les touristes de l’autre, comme ça ils n’ont pas d’autre choix que de traverser la rivière tous les jours pour aller en ville et au passage laisser l’argent pour la traversée.

On nous informe que le premier bateau qui fait la traversée est à 7h00.

On attendra.

  Hampi TEMPLE 1  Hampi arrivée 1

On arrive à cette berge où l’on y accède en descendent des dizaines d’escaliers qui doivent avoir des centaines d’années.

Des ruines bordent les berges de la rivière. Tout est calme, pas un bruit. Il n’y a que la nature et nous assises sur ses marches. Une lumière de crépuscule donne la sensation qu’on est sorti d’une machine à remonter le temps et qu’on assiste à la création du monde.

Autour de nous un paysage de rocher gigantesques, incroyablement poli et d’une couleur rosée parsèment la plaine et se tiennent imbriqués les uns sur les autres de façon irréelle.

 Hampi de l'autre coté de la rivière 4 Hampi de l'autre coté de la rivière 3

Des cocotiers, des fleurs, des roseaux, des poissons qui sautent et font des ronds parfaits dans l’eau lisse comme un miroir, un vent un peu frais porte une odeur de nature et les premiers chants d’oiseaux remplissent l’air ambiant.

C’est splendide, le temps c’est arrêté et a fait place à une plénitude que je n’avais plus ressentit depuis longtemps.

Un état de grâce où tout est exactement là où il doit être.

J’aimerai tellement vous faire ressentir ce que j’ai vécu à ce moment-là mais c’était tellement intense et magique que les mots ne suffisent pas.

J’ai eu la sensation qu’il c’était écoulé quelques minutes mais une heure était passée quand le ciel c’est coloré de rose.

Les rayons de soleil sont apparus avec les premières personnes descendues à la rivière pour faire leur toilette et leur lessive.

  Hampi arrivée 4  Hampi arrivée 7

Pour la première fois en Inde je suis heureuse et sereine.

On observe la vie qui s’anime autour de nous en ce commencement de journée.

Je n’oublierai jamais ce matin-là. C’est comme si la vie m’avais fait un cadeau pour me montrer à quel point elle est belle.

Hampi Rizière 3  Hampi cailloux qui sourit

(la photo avec le coucher de soleil entre mes mains en forme de cœur a était prise sur les berges de cette rivière).

                       Hampi l'Amour est un soleil (2)                     Hampi l'Amour est un soleil

On rejoint Yohan (le français rencontré à Anjuna) et on fait la connaissance de Vincent et Coco (suisses francophones).

On ne le sait pas encore mais on va passer 10 jours ensemble !

 

Les jours qui suivront, seront balades dans les rizières environnantes pour profiter du merveilleux paysage que nous offre ce site magnifique et visites de TOUS les temples de Hampi.

Hampi Rizière 1  Hampi temple Krishna 1

 

Une bonne dizaine de temples, c’est très beau mais je crois que j’ai mon compte de temples pour les mois à venir…

  Hampi temple   Hampi temple Ganesh 2 Hampi Temple (4)

Avec Coco, Vincent et Yohan, on décide d’aller à Mysore et Vesna part pour le Kérala.

Le départ est demain dans la soirée (en bus de nuit).

Pour notre dernière soirée Vincent nous fait une démonstration de danse du feu (je ne sais pas le nom exact : chaines en fer avec à chaque extrémité un tissu imbibé de pétrole qu’on enflamme et que l’on fait tournoyer dans les airs)

Il est très doué et fait sensation.

Il fait une démonstration impeccable devant tous les touristes présents qui sont épatés par sa prestation et le couvrent d’applaudissement.

  Hampi vincent et le feu 5       Hampi vincent et le feu 6

Je laisse le groupe et part me coucher. Je ne suis pas très bien.

Je n’ai jamais était malade durant tous les voyages que j’ai pu faire jusqu’à présent.

Il faut un début à tout.

Je passe une nuit de folie (mais pas comme celles que j’aime…).

Vesna avec qui je partage la chambre, partagera elle aussi la salle de bain. Et c’est à tour de rôle que l’on se libère du surplus.

 

Yohan a été malade la semaine dernière et Vincent le sera dans 5 jours.

 

Tous les touristes vous le diront quand on voyage en groupe et qu’on discute on parle inévitablement de ce genre de tracas.

Ils vous diront également que même si l’on se sent mieux il ne faut jamais faire confiance à un pet !

 

Et c’est ainsi que la première question du matin se transforme inévitablement en :

 

La question:  « Comment ça va aujourd’hui ? »          

La réponse :  « mieux mais c’est toujours pas ça »     

 

Traduisez 

Question:       « tu fais toujours caca mou ? »

 Réponse :      « y’a plus d’urgence mais j’ai toujours la diarrhée »

 

Alors c’est régime plâtre : riz, naan, chapati et coca cola pour ne pas mourir étouffé.

 

C’est d’ailleurs comme ça qu’on reconnait un touriste indisposé mais en état de sortir de sa chambre : il mange pour plâtrer et boit du coca, ou il est paniqué et cherche désespérément des toilettes l’air concentré car il se demande s’il a correctement évaluer sa faculté à arriver à temps dans ce lieu sacré que sont les WC.

 

On se sépare de Vesna et on arrive à Mysore.

Dès notre arrivée le réceptionniste de l’hôtel nous met en garde contre certains chauffeur de rickshaw qui sous prétexte d’une visite d’un marché spécial, d’un coffee shop, d’une fabrique d’encens…vous embarque et vous font dépenser de l’argent à tout va.

Un couple de français nous avertira dans le quart d’heure qui suit de la même chose.

Je suis heureuse d’être en groupe !

Cette pratique est présente partout en Inde mais apparemment c’est le jeu préféré ici.

Les gens le vivent de façon différente.

Par exemple un couple est parti dans un coffee shop et pendant que l’homme fumait ils ont tripoté sa femme emmenée dans une autre pièce.

Un homme  l’a bien vécu, il a parlé avec tout le monde et il ne lui ai rien arrivé.

 

Je suis quand même contente d’être en groupe.

 

On visite le palais et le centre-ville.

Mysore couleurs 5  Mysore portraits 2

Les mecs se cassent de leurs cotés et nous du notre.

Un moment entre filles à parler de choses importantes et d’autres qui le sont moins : C’EST GENIAL !!!

Coco, merci d’avoir été là pour me faire respirer dans les moments où j’avais besoin de féminité ! Et d’avoir partagé autant de bons moments ensemble.

 

On ne restera que deux jours à Mysore.

 

On s’en va pour Ooty, l’air de la montagne et ses plantations de thé.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ooty

 

On est logé au YWCA à ne pas confondre avec le YMCA.

L’un est pour les femmes l’autre pour les hommes. Dans celui-là, c’est mixte mais c’est quand même catho à fond les ballons.

Des croix, des crucifix, des vierges, des petits jésus partout et sur notre table de chevet : the holy bible !

Ah, si ma grand-mère peut me voir d’où elle est, elle doit bien rigoler et remercier son dieu de m’avoir envoyé dans un endroit pareil.

 

Je trouve cet endroit sinistre et ces longs couloirs me font penser à une prison. J’étais pas loin, c’était un ancien couvent !

Je partage la chambre avec Coco.

Les femmes de la réception nous regardent parfois bizarre, on se demande si elles pensent qu’on est lesbiennes !

 

Il fait très chaud la journée et très froid le soir mais je superpose les 2 pulls que j’ai et le coupe-vent pardessus et c’est impeccable.

Mais les autres se caillent les miches.

 

                                                   Ooty Thé 8

On part faire la rando à travers les champs de thés.

C’est super, on marche pendant quelques heures et on fait de super photos.

A certains endroits on a pas le droit de prendre de photos, pourtant malgré que le site soit superbe, le paysage est le même de l’autre coté. C’est peut être pour les gens.

Je me demande si toutes les cueilleuses que l’on voit au loin sont toutes majeures ? je ne sais pas et je ne le saurais jamais.

  Ooty Thé 19 Ooty Thé 3 Ooty Thé 40

On traverse un village et on s’arrête devant un boui-boui crasseux. Je crois que c’est là qu’on va manger, j’espère que non, mais oui c’est bien ici.

La pièce est toute petite et on la porte est tellement basse qu’on se plie en deux pour rentrer.

On tient difficilement tous dans cette pièce (le groupe est constitué d’une quinzaine de personnes, dont certains grand gaillards, ça prend de la place ces hommes !).

On a du journal en guise de nappe (super je sais le temps qu’il a fait avant-hier !) et une feuille de papier sulfurisé verte en forme de feuille de bananier en guise d’assiette.

  Ooty Thé 27                Ooty Thé 24 MEILLEUR TALI

Mais cette proximité rend le lieu chaleureux.

On nous sert le repas, un tali, sur notre feuille de papier.

C’est le meilleur tali que j’ai mangé en Inde depuis que je suis arrivée !!!

Le tchaï l’est tout autant.

J’en reviens pas qu’un lieu qui de prime abords me repoussait et que j’ai ensuite trouvé joli fasse une aussi bonne cuisine que ça.

Il ne faut jamais se fier aux apparences est un dicton qui se confirme ici.

 

Nous reprenons notre marche et notre attention est attirée par une fête où se joue de la musique.

Devant une maison sont réunis beaucoup de personnes, hommes femmes enfants, sont assis, l’air heureux et écoute cette musique entrainante.

  Ooty Thé 35                           Ooty Thé 32

Certains sont invités à entrer, curieuse je fais partie du groupe qui rentre.

Nous pensons que c’est un anniversaire ou un mariage mais le premier rentré dans la pièce qu’on lui a indiqué nous informe que c’est un enterrement et que la défunte git sur son lit entourée de fleurs avec des pièces sur les yeux et la bouche.

On l’avait pas vu arriver celle-là !

 

Les gens nous demandent de les prendre en photo et de leur montrer le résultat, juste parce qu’ils ont envie de communiquer ou de se voir en numérique mais pour moi ce qui est important c’est que je retrouve un échange et un partage sans notion d’argent !

  Ooty Thé 37

Sur le chemin du retour on réservera un taxi pour se rendre à Cochin. Les trains étant pleins et les bus peu confortables on fait le choix du taxi, en plus ça nous revient au même prix que de prendre le bus (on est 4).

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/K%C3%A9rala

Nous descendons la montagne, quittons l’air frais et retrouvons une température qui frise les 30°c.

Le taxi est prudent pour un conducteur indien. Sur la vitre arrière est écrit en anglais Jésus est avec nous !

On manquera de se tuer 3 fois ! Dont une où j’ai vraiment cru qu’on aller y passer.

On s’habitue à tout en Inde, même au fait d’éviter au dernier moment un camion qui vous enrhume vu la distance à laquelle il passe.

Mais là c’était vraiment une chance immense.

 

Je ne crois pas plus en dieu qu’avant par contre je vais me renseigner si y’a pas un moyen de voler les vies d’un chat parce que moi j’ai épuisé le stock des miennes !

Pour les sceptiques et ceux qui pensent que j’exagère dans tout ce que je vous raconte et que je romance, je vous ferais une petite vidéo de la conduite à l’indienne et vous verrez que je n’exagère rien.

 

Arrivé à Cochin on part à fort Cochin (nom de l’île en face de Cochin), on prend le ferry et on pose nos affaires dans les chambres.

Fort Cochin ferry

Un grand MERCI à Yohan qui a eu la brillante idée de prendre son Lonely Planet.

 Merci Yohan de nos avoir trouvé des solutions et d’avoir eu la patience et le courage qu’il nous manquait à tous dans les situations de merde !!!!

Sur ce coup là c’est encore Yohan qui nous a secouru !

 

On mange pas, on verra plus tard, par contre pour se remettre de nos émotions et parce qu’on l’a bien mérité puisqu’on est en vie : UNE BIERE PATRON !

On cherche le bar (partout où je suis passée, les hôtels et restaurants vendent de l’alcool mais ici la vente d’alcool n’est autorisée qu’à un endroit : le bar) et on le trouve.

On finira par passer la soirée entière à boire sans manger : voilà l’histoire de la première cuite de mon voyage.

Ça fait du bien de se lâcher avec des gens sympas et en qui j’ai confiance.

On discute, on se raconte des choses inavouables en état de sobriété, on pleure on rigole, et on partage nos vies à cœur ouvert.

Du bonheur en bouteille de bière et rhum/coca.

Merci pour ce moment de lâchage.

 

Le réveil fut agréable et j’ai même pas eu mal à la tête !

On part à la conquête de fort Cochin en rickshaw !

C’est mignon tout plein et on ne subit pas l’assaut constant des vendeurs aux aguets.

On flâne dans les boutiques.

Fort Cochin 3   Fort Cochin 2

Je les laisse un moment pour visiter la synagogue la plus vieille d’Inde.

Je suis jamais rentré dans une synagogue, je l’ai gardé une paire de fois les samedis matins à Cannes mais j’ai jamais franchis la porte.

Dedans c’est comme les églises et les mosquées : c’est re-décoré façon kitch à l’indienne !

 

C’est cool, depuis mon départ il y a 3 mois, je serais rentrée pour la première fois dans :

-      une mosquée

-      un temple chinois

-      un temple tamoul

-      un temple indou (Krishna, ganesh, shiva…)

-      un temple jaïn

-      une synagogue

il m’en manque quelque uns mais le compte est bon.

 

On va voir au bord de l’eau les gros filets de pêche en carré suspendus.

C’est immense et il faut une dizaine d’homme pour remonter le filet. Après le tri des algues et jacinthes d’eau qui envahissent les eaux, ils n’en retirent qu’une dizaine de petits poissons.

Un si gros filet pour si peu de résultat…

  Fort Cochin filet pêche chinois 2

 

On part voir un Katakali: théatre

C'est l'histoire d'une démone qui veut séduire un prince, elle se transforme en belle courtisane mais le prince la démasque alors elle reprend sa forme initiale et le prince la tue.

Nous assistons au maquillage des acteurs (1h30 ne ralez plus messieurs quand on reste enfermées dans la salle de bain pedant 1/2 heure...)

Fort Cochin théatre Katakali 20 Fort Cochin théatre Katakali 38 Fort Cochin théatre Katakali 47

On quitte fort Cochin et on se rend à Alleypey en TRAIN !!! youppi je vais enfin prendre le train.

Le groupe c’est réduit il ne reste que Yohan et moi : Coco rentre sur Goa pour prendre son avion et retourner en Suisse, Vincent est bien malade et après une visite à l’hôpital il reste se reposer un jour de plus sur Cochin et rentrera sur Goa.

 

Le train est une expérience à vivre. Rien que pour l’ambiance qu’il y règne.

Ooty SNCF 1                  Ooty SNCF 3

La gare est incompréhensible pour le touriste lambda car tout est écrit en Indi et c’est la croix et la bannière pour avoir un billet.

Mais on l’a ! La victoire ne l’ai qu’à moitié : on l’a acheté dans une agence de voyage…

La prochaine fois je fais ça toute seule : PROMIS.

Nous voilà sur le quai entouré de gens qui dorment par terre, qui mangent, et attendent le train.

Je regarde les trains et comprends pourquoi il est difficile d’avoir une place : c’est plein à craquer !

Ils kiffent la SNCF en Inde ! en ce qui me concerne je réitère : je ne me plaindrais plus de notre SNCF.

Avant même que le train arrive, ils sont tous sur les starting blocks !

Le train rentre en gare et c’est le coup d’envoit. Ils se ruent vers les portes, ça se pousse, ça se bouscule, les vieux comme les petits tous participent…

Notre porte est plus calme que les autres (un coup de bol) mais je me fais quand même poussé par une mémé.

On trouve nos sièges mais le hic c’est que rien d’autre qu’un minuscule porte bagage à une hauteur impressionnante.

C’est à se demander s’ils n’étaient pas bourrés le jour du vote des mesures.

  Fort Cochin garre des trains 1

Une fois les sacs calés on profite du voyage dans ce train d’un autre temps.

Vendeurs de tchaï, de cacahuètes, d’eau, de toute nourriture diverse et de magasines en tout genre se succèdent.

 

Les gares n’étant indiquées qu’en indi il faut demander à vos voisins (des locaux) de vous prévenir quand votre gare de destination approche.

La sortie du train se fait de la même façon que la montée : dans la bousculade.

 

On part manger et malgré la présence de Yohan, grand gaillard, les hommes continus à m’interpeller et à me faire signe.

C’est désespérant et c’est surtout usant.

 

A Alleyppey l’activité principale est la balade sur l’eau à travers les backwaters.

Ce sont des canaux qui traversent la végétation tropicale.

On se rend à l’embarcadère et on négocie la balade. C’est reposant et 4h de ballade au rythme d’un petit moteur diesel c’est très agréable.

Alleppey backwaters 28                           Alleppey backwaters 29

J’y ferais une de mes photos préférées : les barques en noir et blanc.

  Alleppey backwaters 40   Alleppey backwaters 12

Yohan repart dans le nord et moi je vais plus au sud.

Je me retrouve de nouveau seule.

 

Trivandrum diminutif de Thiruvananthapuram, si les noms des villes étaient faciles à retenir ça serait pas marrant !

 Trivandrum bus

C’est ma destination pour trouver un ashram (lieu de formation et d’accueil) qui propose des cours de massages.

Je vous rappelle au passage que ce voyage me sert aussi de reconversion. Je suis pas là que pour rigoler…

Et là surprise : rien.

Je ne trouve pas celui dont j’ai relevé l’adresse et sur internet pas d’infos.

Par contre Vesna est à 50 km d’ici !!!

Demain je pars à Varkala  rejoindre ma copine!!!

 

Je vais à la gare des trains et obtient un billet pour Varkala.

Je vous avais dit que j’y arriverais toute seule !

La prochaine fois je tenterai une longue distance.

 

"Varkala ici Varkala". C’est ce que m’a dit ma voisine quand on s’est approché de la ville. Finalement je l’ai ma  voie de gare de la SNCF !!!

 

Je sors de la gare et comme toute bonne gare, qu’elle soit de train ou routière, vous êtes assaillit par une nuée de chauffeurs.

Le premier arrivé est souvent le gagnant.

Je négocie et fais chuter le prix initial de moitié, jusqu’ici rien d’anormal sauf que quand on arrive devant le véhicule, ce n’est pas un rickshaw mais une vieille voiture super stylée qui rappelle l’époque de la colonisation des anglais.

Le bonhomme n’a pas l’air plus étrange que les autres.

P1060540 (ce n'est pas lui, celui là il était cool)

Je monte à l’avant coté passager. Sa conduite est sportive pour un homme qui doit avoir 60 ans et je trouve qu’il serre plus qu’à l’habitude les piétons et autres véhicules.

Je fais une photo de l’intérieur du taxi et il me demande si je peux faire une photo de nous deux.

Ma foi, pourquoi pas ?

Il arrête le véhicule en plein milieu de la route coupe le contact et lorsque je vais pour prendre la photo il tente de m’embrasser.

Je le repousse et l’insulte en français. Je me rends compte qu’il est complètement bourré ! Je ne sais pas comment j’ai pu rater ça !

 

Je m’en veux beaucoup. Là ce n’est pas grave, il est 14h00, c’est un des lieux les plus touristiques de la cote, et il y a beaucoup de monde.

Mais si ça avait était dans d’autres circonstances ça aurait pu être plus grave.

Je serais plus vigilante dorénavant.

Il reste une centaine de mètres sur une voie à sens unique pleine de touristes.

Je ferai ce morceau de route en lui faisant bien comprendre que si jamais il retente quelque chose je lui pète un bras.

 

J’arrive au Sunrise guest house. Ma chambre est un petit bijou!

Elle est PROPRE, avec des draps PROPRES, une douche PROPRE, des serviettes de toilette PROPRES et c’est une vraie chambre de fille : elle est toute rose avec des fleurs et des tableaux ! et le top du top c’est un matelas qui n’est pas aussi dur que la pierre. Je vous avoue que j’aime dormir sur un matelas ferme mais y’a des fois où j’ai eu des matelas aussi dur que le sol.

Je reste pour 10 jours !!!! Je sors les affaires de mon sac à dos, je les dépose sur une étagère. Rien que le fait de savoir que je ne vais plus faire mon sac tous les jours et que mes affaires sont rangées sur une étagère, ça me remplit de joie !

  Varkala beach (mon lieu de vacances)   Varkala beach (mon lieu de vacances) 2

Je retrouve Vesna.

On se raconte tout ce qu’on a vécu en 10 jours. Elle rentrera chez elle en Slovénie 2 jours plus tard.

Tient ta promesse de te remettre au Français et je tiendrai la mienne d’améliorer mon anglais.

 

Je me retrouve seule et j’en profite.

J’ai changé de coiffure, je me suis fait faire des tresses mais comme tout ce qu’ils font ici : c’est ni fait ni à faire.

                                            ma nouvelle coiffure

Alors je ne sais pas combien de temps elles tiendront et surtout si ça me gonflera pas avant d’avoir des tresses que j’aurais peut-être mieux fait moi-même (c’est pas dit que je me les refasse pas moi-même).

 

Je me suis reposée et écrit cet article mais mon journal de bord reste encore à retranscrire.

Quand je vous dis que j’avais moins de travail que quand j’étais salariée…

 

Une bonne nouvelle : j’ai réussi à troquer mon guide pourrit du National Géographic contre une édition de 2009 du Lonely planet !

Une étagère et un bouquin ça fait le bonheur de Caro !

Je rencontre Veronika une allemande avec qui je partage quelques jours: c'est génial toutes les belles rencontres de voyageurs que je fais !!!!!!

  P1060539

 

 

 

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Published by carodi - dans INDE
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 10:33

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rajasthan

 

Nous arrivons au Rajastan, le paysage devient plus aride et j’aperçois des chameaux travailler dans les champs en guise de bête de labour.

Le bus va trop vite, je n’arrive pas à sortir mon appareil à temps mais lors d’une pause j’arrive à le prendre en photo en train de tirer une charrette.

                                                chameau

    Des chèvres et des vaches mangent les cartons et autres détritus au sol : merci les vaches de faire le tri sélectif !!

Peut-être que le lait sort directement en briques ?!?!

  Udaïpur chèvre 2   GOA Anjuna le plastique c'est fantastique 1

Arrivée sur Jaipur (la ville rose) 16H30.

36h de bus pour environ 1300km (un nouveau record perso), 2 jours de transport, je suis sale et je pue, je n’ai pas dormi et je n’ai pas fait de repas non plus (2pommes, des amendes, un coca, deux thés, un paquet de chips et quelques gâteaux secs) et je commence sérieusement à avoir les fesses qui ont pris la forme de mon siège et qui me piquent terriblement.

Mais étrangement je n’ai ni faim, ni sommeil et je suis d’un calme terrifiant.

 

Je ne suis pas sortie du bus qu’un chauffeur de tuktuk m’interpelle.

Je lui dis : plus tard.

Il suivra le bus jusqu’à qu’il s’arrête.

 

Il propose de m’emmener et commence à causer.

Je le recadre de suite en lui disant que pour l’instant je ne lui parle pas, je viens de me taper 2 jours de bus, que je ne veux pas de ces services et que s’il veut espérer me conduire quelque part qu’il attende que j’ai fumé ma clope.

 

Il fera ce que je lui dis, j’en ai marre de me faire balader alors maintenant c’est moi qui décide et si j’ai envie de lui dire d’attendre ou de dégager je le fais car j’en ai ras le bol d’être prise pour une pompe à fric sans y mettre mes conditions.

Maintenant c’est avec moins de sentiments et de pitié que je réagis, je ne veux plus me faire bouffer.

    GENTIL:  c’est pas un métier comme à dis un sage nommé GREG.

 

Alors je ne suis pas odieuse, loin de là, mais plus ferme.

Après tout, fallait pas me chercher !!!

Et je peux dire qu’en faisant comme ça et en ne me positionnant plus comme victime d’un système dont je n’ai pas encore les codes et bien j’apprécie et commence à découvrir l’Inde.

 

La tristesse et la peur ne m’ont pas fait avancer mais la colère oui.

Le bouquin que je lis a vraiment raison sur beaucoup de points…

 

J’arrive à l’hôtel où je négocie le prix de la chambre au maximum mais on est en plein festival des lumières « diwali » c’est demain.

  illuminations diwali 26 oct (2)

Bref je découvre ma chambre avec joie !

Une douche propre, des toilettes propres, et un lit qui a l’air de l’être tout autant !!!

C’est ROYAL !!!

Quel bonheur de prendre une douche de la tête aux pieds avec une eau limpide qui ne sens rien, puis sortir de là en sentant bon le propre !!

Un vrai bonheur, je jubile !!!!

 

Je donne mon linge à laver, après tout je suis là pour profiter alors je fais une pause lessive.

Puis je me dirige vers le troisième étage (je suis au 2ème) où se trouve le restaurant.

 

Et quelle fut ma surprise lorsque je découvris une terrasse sur le toit, décorée de style indien mais pas trop kitch, avec une pergola, des chaises en fer forgé ornées de coussins de tissu rouge, des bancs, des fleurs et des poteries : tout simplement magnifique !

 

Je prends une bière et m’assoie à une table à coté de deux messieurs (50 et 60 ans) routards qui parlent français.

C’est un bonheur que de pouvoir discuter dans sa langue maternelle et d’avoir une conversation construite avec des touristes.

Ils se baladent à moto et je me régale de discuter avec eux.

 

Aujourd’hui j’aurai appris que je peux subir 36h de bus et rester zen, me débrouiller pour sortir d’une ville pourrie, et surtout que je reprends les choses en mains.

Je sais aussi que je peux apprécier l’Inde si je fais abstraction des ordures et des odeurs.

 

FETE DE DIWALI

Un serveur qui hier m’a ouvertement demandé un pourboire et que je n’apprécie pas forcément parce qu’en plus il est très mauvais serveur, vient nous marquer le front du troisième œil avec un ongan très parfumé et il nous offre une fleur en disant « happy diwali ».

En partant il nous demande encore des sous, il manque pas d’air celui-là, il est mauvais dans ce qu’il fait, il nous fait de la lèche et il demande des sous : il a tout gagné : le seul à qui je ne donnerai rien c’est lui !

 

Il est 18h je pars faire un tour en ville afin de voir à quoi ressemble la fête de « diwali ».

C’est un mélange de noël et nouvel an.

C’est familial mais ils se retrouvent dans les temples pour la prière et déposent des lampes à huiles et des bougies.

Tout est illuminé et il y a des feux d’artifices de partout et toute la nuit. Les enfants font péter des pétards et vous disent « happy diwali ».

                                                illuminations diwali 26 oct

Je marche et une femme me dit « happy diwali » et je lui réponds la même chose. Elle me demande d’où je viens et lorsque je lui dis France elle part appeler son frère qui veut m’emmener chez lui la porte à côté, je ne veux pas car je ne suis pas rassurée lorsque j’aperçois, assis sur une toile de jutte, un couple de français.

 

Je me détends et dis bonjour. Je leur demande s’il va nous vendre quelque chose et ils me disent que non, le monsieur est un gitan d’origine indienne qui parle un peu français, il fait des spectacles de poupées indiennes et il veut juste passé un moment avec nous pour Diwali.

Il me propose de m’assoir. Toute la famille est là, sa femme ses enfants, les enfants de sa sœur, son frère, bref : 6 adultes et presque autant d’enfants.

C’est une pièce d’environ 10 mètres carré qui sert à tout, extrêmement sale et j’essaye au maximum de ne rien toucher.

fete diwali jaipur famille spectacle poupées (2)   

Je n’ai pas le temps de réagir que je me retrouve avec du riz soufflé et une friandise dans la main droite. Je m’empresse de changer la nourriture de main car celle-là est sale, je viens de lui serrer la sienne !

 

Le couple me dit de changer de main et de tout manger avec la main droite car c’est impoli de manger avec la main gauche, j’avale tout rond mon riz et le morceau de bonbon pour éviter qu’ils ne touchent ma main droite.

Je leur dit alors que je ne veux pas me servir de ma main droite car je serre la main a beaucoup de personne et c’est alors qu’ils me donnent une astuce.

En Inde les femmes ne serrent pas la main aux hommes, c’est que les femmes touristes qui y ont droit : « c’est pour toucher de la blanche » (sauf dans les hôtels qui s’adaptent à nos mœurs) , alors ils me conseillent de dire bonjour en Indi à tous, c’est-à-dire en joignant les mains et en disant Namasté comme ça je n’aurai de contact avec personne !

Je ne les connais pas mais je les aime déjà.

 

On discute avec cette famille moitié en français moitié en anglais, puis il nous fait un spectacle de marionnettes, avec la musique s’il vous plait, et on se retrouve à 10 dans une petite pièce crasseuse mais je suis heureuse de vivre ce moment.

                                                fete diwali jaipur famille spectacle poupées

Le couple lui donne 40R (70ct d’euros) et j’en fais autant, c’est quand même Diwali et il nous offre un éléphant en tissu très travaillé à chacun, je suis touchée de l’attention.

 

Avant de partir il me demande si demain je viens avec son frère pour l’école de musique, je lui dis non. C’est peut être dommage, je rate peut être quelque chose mais je sens qu’il va me demander de l’argent pour les pauvres petits enfants alors je préfère rester sur une bonne impression.

Et devinez quoi ?

Il me demande de ramener des sous ou autre chose pour les enfants.

Les indiens des gens intéressés ?

 

Je pars à la recherche d’un resto : rien

Je finis par manger (avec la main droite ! à ne pas oublier) une galette de blé avec des haricots en sauce assez épicée dans un bouiboui dans la rue.

Sur la route de l’hôtel je passe devant un temple où le monsieur de l’entrée me dit que je peux visiter.

J’enlève mes chaussures et rentre. C’est plein de lampes à huile, de bougies et de lumières.

Je fais mon petit tour et vais pour sortir quand il me demande si j’ai pris la nourriture qui était proposée, je lui dis non.

 

Il me dit que je dois gouter. Il revient avec un morceau de pain de mie sur lequel il me met un mélange d’oignons et d’herbes et une boulette de légumes : c’est délicieux.

 

Je le remercie et me dirige à nouveau vers l’hôtel.

Je prends une boisson gazeuse avant de rentrer et un homme et une fillette se trouve à la caisse.

La petite à l’air intriguée par le fait que je ne sois pas indienne.

Son père lui dit de dire « happy diwali » et elle me le dit très timidement alors je lui tends l’éléphant reçu en cadeau précédemment et elle est toute heureuse.

Je rentre siroter mon Fanta sur la jolie terrasse de l’hôtel en regardant les feux d’artifices qui exploseront toute la nuit jusqu’au petit matin et les jours suivants.

Moi qui aime les feux d’artifices et qui n’ai pas pu en voir un sans uniforme depuis environs 12 ans je rattrape le retard et je suis copieusement servie.

 

Le lendemain vers 16h je décide de partir à pieds pour visiter le centre- ville.

Je marche en suivant mon plan mais j’ai beau tourner et tourner je ne trouve pas le centre-ville !

                                           jaipur pan     

C’est pas possible, ils l’ont enlevé entre hier et aujourd’hui, je demande où je suis, sur mon plan, à un flic ce qui est aussi concluant que de le faire avec une vache !

Il ne sait pas lire une carte, quant à moi qui me targuait d’avoir un sens de l’orientation terrible, et bien sans le nom des rues sur les murs et les intersections qui ne sont pas marquées sur le plan ; tu repasses pour le sens de l’orientation !

Bref, 1H40 de marche après et un harcèlement constant des rickshaw (tuktuk), me voici rendu à mon point de départ (ça je sais le retrouver !) et je décide de tracer tout droit : BINGO !!!!!

Le centre ville est là !!!

Il fait presque nuit mais j’étais partie dans le but de trouver le palais des vents alors je le trouverai.

C’est marrant comme le moindre petit truc peu devenir une obsession quand on galère pour le trouver…

Je jette mon plan qui ne me sert à rien et décide de me fier à mon intuition et de me laisser porter par mes pas. Ce qui s’avérera concluant plus d’une heure après.

  Jaipur palais des vents 1   Jaipur palais des vents 4

J’ai trouvé mon graal de la journée. Il fait nuit et j’arrive au moment où il s’allume de plein de couleurs produites par la lumière qui traverse les vitraux. C’est superbe.

La ville est magnifique et je regrette un peu de ne pas l’avoir trouvée plus tôt (de jour).

 

Je rencontre Viky, un homme de mon âge, devant sa boutique de tissus. On discute et il m’invite à boire un fanta dans sa boutique.

Comme à chaque fois c’est toujours intéressé (celui-là il veut une copine) mais je compte bien profiter un peu de tout ceux qui croient que ça coute rien de brancher sans cesse les blanches.

Alors tout en ne faisant rien espérer et en étant très claire sur le fait que je ne suis pas intéressée (c’est pas de ma faute s’ils continuent quand même malgré le fait que je dise que je suis mariée) je profite de ce qu’on me propose tout en attendant le moment où il insiste pour être mon petit ami, que je lui dis NON plus sèchement et qu’il lâche l’affaire. Quand j’ai le temps et que je veux connaitre les coutumes je fais l’effort de discuter sinon je rembarre poliment.

C’est marrant je pensais pas que j’apprendrais dans un de mes voyages à profiter des gens qui veulent profiter de moi !

 

Donc, il me demande si j’ai visité le temple de Krishna, ma réponse est non, il me propose d’y aller avec lui car il doit s’y rendre pour prier dans quelques minutes, proposition acceptée.

On doit se laver les mains avant de rentrer et si l’on s’approche des icônes on doit tourner autour dans le sens des aiguilles d’une montre. Des prêtres chantent et reçoivent des offrandes (surtout des sous).

  Jaipur Khrisna 1   Jaipur Khrisna 2

Certains croyants se couchent au sol face contre terre les bras en direction de Krishna. C’est assez effrayant la dévotion de ses personnes ainsi que celle de tous les croyants d’ailleurs.

En Inde en particulier la croyance est une part importante de la vie et c’est assez inconcevable pour la plupart des indiens que je n’appartienne a aucune d’entre elles.

 

Encore une particularité et une occasion de me distinguer dont je me serais bien passé.

 

Il me propose de me ramener à mon hôtel.

Voilà le moment dont je vous parlais, je le remercie de m’avoir fait visiter le temple mais lui dit que je rentre à pied pour profiter de l’animation de la ville.

 

 

Je décide de rentrer à pieds. Avec la fatigue (ça fait plus de 5h que je marche) et le monde je ne retrouve plus mon chemin.

L’idée de prendre un rickshaw est inenvisageable, je préfère avoir mal aux pieds, galérer, et me perdre que de prendre un de ces voleurs.

Il faudrait que je sois vraiment en difficulté pour m’en remettre à eux. Certes ma conception du mot difficulté n’est plus la même qu’en France et elle a pris quelques degrés de plus…difficulté=point d’épuisement presque total et être au milieu de nulle part seule et sans lumières. En me relisant je constate que ça ressemble beaucoup au mot : danger…

J’arpente les rues pleine de monde, de lumières et de bougies (nous sommes pendant Diwali ne l’oublions pas) lorsque soudain à 50 mètres quelque chose prends feu devant une boutique.

Un mouvement de foule fuyant l’évènement et courant dans ma direction ne me laisse pas le choix que d’en faire autant.

 

En un instant j’étudie les possibilités :

1-         Rester figée et me faire piétiner par des indiens en panique

2-        Courir dans la même direction qu’eux et risquer de me faire rattraper et piétiner par ces même indiens en panique

3-        Sauter la barrière pour passer de l’autre côté de la rue où il y a moins de monde et où il n’y a pas de panique.

 

Solution n°3 : je laisse le flot humain se déverser dans l’autre sens. Je suis maintenant à environs 150m et ils courent encore. Les indiens, de ce que j’ai pu constater jusqu’à présent ne paniquent pas pour rien et ne idée me vient subitement : et si il y avait des bouteilles de gaz à proximité du feu ça expliquerai la panique. Je n’ai pas le temps de développer cette idée que le feu est éteint et que tout reprend son cours normal.

En passant devant la boutique je ne constate aucune bouteille de gaz ni même une quelconque raison de paniquer : c’était juste une charrette, avec rien autour, qui a pris feu.

Je suis abasourdie par leur comportement : ils sont vraiment très con ses indiens !

 

 J’arrive à une intersection et demande mon chemin à une policière (là je demande pas où je suis sur la carte, simplement où est mon hôtel, qui je le sais n’est pas loin) elle m’indique de prendre tout droit.

Je ne reconnais pas la route, peut-être parce que lorsque je suis arrivée c’était le jour et que maintenant la rue ressemble à un parc d’attraction nocturne !

Mais je pense que je me trompe. Un homme me demande où je vais et dans le doute de ma direction je lui dis le nom d’un hôtel proche du mien mais pas le mien.

Effectivement les flics ne sont pas bons en orientation !!!

C’est pas cette rue.

On discute et il me propose de me poser à mon hôtel en moto.

Pourquoi pas, après tout je suis épuisée et j’ai mal aux pieds.

Mais pour ça il faut traverser la rue car elle se trouve de l’autre côté.

 

On effectue ce qui peut s’apparenter à un numéro d’équilibriste, il m’attrape la main et on se faufile entre les voitures, les motos, les vélos,  les tuktuk on les évite ou c’est eux qui nous évite (je ne sais pas trop), on stoppe au milieu de la rue (se faisant raser par tout ce qui roule) et on repart, il ne faut en aucun hésiter une seconde et évaluer la vitesse et la trajectoire de dizaines de véhicules en même temps pour se jeter entre deux roues sans se faire écraser, et enfin on se retrouve sain et sauf de l’autre côté de la rue. Je peux enfin lâcher les 3 doigts qui m’ont aidé à survivre (je sais pas ce qu’il a fait pour perdre les 2 autres et je m’en fou).

 

Après ça, que je considère comme un exploit, je me dis que ce n’est pas ce soir que je dois mourir !!!! Mais qu’il me faut toutes les vies d’un chat pour finir mon voyage…

 

 « ça peut vous paraitre très naïf et puéril de suivre un inconnu dans la rue, mais tout peut arriver en Inde ! une confiance limitée, une évaluation des risques d’agression et un penchant aigüe pour repérer sans cesse un échappatoire en cas de danger font que je pense pouvoir me permettre ce genre de promenade, en plus ceux qui veulent vous épouser : ils sont collant mais peu agressifs »

 

Nous voilà parti sur une moto, sans casque (pas bien…faut pas le faire : Rien à cirer !!!!), à la conquête de Jaïpur by night.

C’est une sensation que je n’avais jamais éprouvé avant : avoir le vent qui vous souffle au visage, voir partout sans avoir la vision restreinte par le casque, et une sensation immense de liberté et d’aventure (désolée les jeunes de vous avoir fait chier avec le port du casque ! C’est tellement mieux sans.)

 

Pour m’épater il me fait visiter la ville entière avec tous ses palais et ses monuments avant de me déposer à l’hôtel voisin (curieuse mais pas complètement conne la Caro) où je lui dis merci pour cette balade. Il demande si l’on se reverra : la réponse est NON, c’est la même à chaque fois et ils le savent avant de poser la question mais ils la pose quand même. 

 

Le lendemain je pars visiter le fort Amber où l’accès est momentanément interdit car le roi du Bhoutan est en visite avec sa famille.

Jaipur Fort Amber 4  Jaipur Fort Amber 6

Des flics de partout et tout est en effervescence. J’ai bien choisi mon jour !

J’avais échappé à la visite de Sarko à Cannes et me voilà coincée à cause d’un autre monarque !

Bon lui il est moins mégalo (pourtant il a réellement du sang bleu !) et se déplace avec moins d’hommes.

Au fait, vous avez tout mon soutien pour surmonter l'abattage médiatique que vous subissez pour les élections.

  Jaipur Fort Amber 5   Jaipur Fort Amber 8

Bon, après une heure d’attente à boire du tchaï (thé, épices et lait le tout bien bouillit ce qui as pour effet de former une peau de lait à la surface : c’est super bon) et à discuter avec mon chauffeur de tuktuk, le roi s’en va et laisse la place au petit peuple.

 

Faisant partie de ce petit peuple je me dirige vers le fort.

C’est super beau, tous les murs, les pierres, les sculptures sont travaillées avec tant de minutie et de précision que certaines pièces sont presque parfaites.

 

Je découvre les JALI. C’est des blocs de marbre sculptés pour laisser passer la lumière et qui remplacent les fenêtres pour que les femmes qui vivaient là puissent voir ce qui se passait à l’extérieur sans être vu des hommes.

                                                     Jaipur Fort Amber 14 JALI

Des murailles entourent le fort et en son centre trône un jardin taillé façon Versailles et devant l’entrée : un lac.

Une centaine de galeries disposées tel un labyrinthe circulent dans le fort le transformant (en partie) en fourmilière.

Jaipur Fort Amber 21    Jaipur Fort Amber 15

Une vraie gamine : je prends toutes les galeries pour savoir où ça va, j’y passe des heures.

C’est de petits couloirs bas de plafond, très étriqués et sans fenêtres.

Des fois c’est sans issue mais je me dis qu’à l’époque c’était peut-être un tunnel secret qui a servi à faire échapper une femme promise au Maharaja mais dont elle n’était pas amoureuse et a refusé le mariage. Elle est condamnée à mort pour son affront et s’enfuit en pleine nuit par ce tunnel avec l’homme dont elle est amoureuse. Ou peut-être que ça servait à faire passer des produits de contrebande…

Une vraie gamine je vous ai dit…

 

Après ce petit jeu récréatif je me retrouve dans la cours centrale ou se déplace entre les arbres un éléphant peint comme dans « mange, prie, aime ».

Jaipur Fort Amber 25  Jaipur Fort Amber 29

Il est scellé d’une nacelle pour transporter les touristes en quête d’un peu de magie ancestrale du temps des Maharajas.

Je suis toujours aussi fascinée par la facilité dont les éléphants se déplacent. Déplacer des tonnes avec une telle aisance me sidère. J’ai tant de mal à me déplacer avec mon gros sac à dos que j’en serais presque jalouse.

Je le regarde descendre le fort, et c’est vrai que ça a quelque chose de magique cette vision ancestrale.

 

On part voir le palais flottant Jal Mahal.

C’est unique, je n’ai jamais vu ça, c’est comme s’il était subitement sorti du lac comme par magie.

C’est comme dans les contes pour enfants, c’est féérique.

Jaipur palais flottant 4    Jaipur palais flottant 5

Malheureusement je n’ai pas d’explications concernant ce palais car le chauffeur de tuktuk parle peu anglais et le peu qu’il parle j’ai du mal à comprendre alors ce palais restera une énigme (jusqu’à ce que je consulte internet) ce qui laisse place à mon imagination et aux belles histoires.

 

Le lendemain je prends le bus pour Jodhpur (la ville bleue) et je suis toujours la seule blanche.

Je fais la rencontre d’un couple musulman (environs 50 ans) originaire de Californie.

Ils parlent couramment l’arabe et c’est très pratique dans un pays où pour l’instant il y a une majorité de musulmans.

Ils me prennent en amitié et font attention à moi comme si j’étais leur fille, quand le bus fait un stop ils me demandent si j’ai faim ou soif, quand il repart ils s’assurent que je suis bien dedans, ils sont rigolos et adorables.

On arrive à Jodhpur et je me sépare de ce charmant couple pour trouver une guest house.

 

Cette ville est plus agréable que Jaïpur, je la trouve plus jolie.

Jodhpur fort 2

Beaucoup de maisons sont peintes en bleue c’est d’ailleurs pour ça qu’on l’appelle la ville bleue.

Il y a trois raisons à ça : ça éloigne les moustiques, ça garde les maisons au frais (comme le blanc) et c’était la couleur de la première caste qui s’est installée ici.

 

Je pars visiter le fort Mehrangarh qui surplombe la ville. On a une vue d’ensemble et je peux même voir mon hôtel (ça vous vous en foutez mais quand on est sur place on aime bien se repérer et visualiser un endroit dans une ville où toutes les rues se ressemblent est important) à côté de la place de l’horloge.

  Jodhpur fort 4

Le fort est impressionnant par sa grandeur et on ne peut s’empêcher de penser au temps qu’il a fallu pour le bâtir et à tous les hommes qui ont monté tous les blocs de roches en haut de la colline. Un travail de titans.

Des jalis (souvenez-vous, c’est ce qui remplace les fenêtres), quelques vitraux, des murs incrustés de pierres et de miroirs, des reliques, des armes, des bijoux…tout ce qu’on peut trouver dans un musée.

A l’entrée on paye le ticket pour la visite mais aussi quasiment le même prix pour prendre des photos, c’est une taxe sur les appareils photos. Alors je suis surprise de voir que l’on ne peut pas prendre de photos à beaucoup d’endroits.

                                                                                                               Jodhpur fort 5

Je commence à m’habituer doucement au fait qu’on prend vraiment les touristes pour des vaches à lait ! Mais nous ils sont loin de nous considérer comme sacré !

 

Je visite à proximité le temple blanc et son jardin, et je fais un passage au palais où réside encore de la famille  « royale  ».

Je demande qu’est-ce qu’on peut visiter du palais et le guichetier me réponds l’entrée et une ou deux pièces. Je le regarderai seulement de l’extérieur.

  Jodhpur palais maharajah 2

    Visite d'un jardin superbe.

Jodhpur jardin 1  Jodhpur jardin 2

Je visite le centre-ville qui est assez petit et ça me convient très bien.

 

Je sais que sur la place de l’horloge il y a un restaurant où un vieux monsieur fait des omelettes soit disant succulentes.

                                                               Jodhpur 5   

Je le cherche tout autour de l’horloge, je fais plusieurs fois le tour mais je ne le trouve pas.

Je demande à un commerçant où il est, il me répond qu’il faut que je sorte de la place et que c’est de suite à droite.

Je passe la porte et tourne de suite à droite mais ne voit aucun restaurant quand soudain un vieil homme m’interpelle et me dit : « hello, do you want an omelet ? »

J’éclate de rire, je le cherchais et c’est lui qui m’a trouvé !!!!

Ça aussi c’est l’Inde : tout est possible !!!! J’aime ces moments.

 

Il m’explique qu’il n’a plus son restaurant car il ne pouvait plus payer les charges alors maintenant il partage un bout du magasin de son ami qui vend de l’alimentaire.

Je m’assois sur un mini tabouret (comme ceux dont on se sert quand on veut attraper quelque chose en haut d’un meuble qui est trop haut pour nous) en plein milieu de la rue.

Un autre tabouret sert de table. Je le regarde faire mon omelette et il fait ça avec tellement de cœur que cet homme est une leçon de vie à lui tout seul.

                                                                  Jodhpur OMELETTE MAN

Il a perdu son resto, il travaille sur 3 mètres carrés, il a l’âge d’être à la retraite depuis longtemps, il n’a que 5 tabourets, il travaille du matin au soir et pourtant il donne l’impression d’être l’homme le plus heureux de la ville. Il vous parle comme s’il vous connaissait depuis toujours, il a une énergie terrible, il a le sourire, il aime faire son travail et ça se voit.

Peu importe les aléas de la vie il la prend du bon côté et tant que les poules pondront des œufs il sera heureux de faire des omelettes (qui sont trop bonnes !).

  Jodhpur OMELETTE MAN 1

Je rentre et je croise dans l’entrée de l’hôtel voisin du mien le couple de californiens !

Je suis heureuse de les voir et c’est pareil pour eux.

Ils m’expliquent qu’ils partent demain pour Udaïpur en taxi car ils n’y a plus aucune place en train ou en bus.

    sur la route d'udaïpur les californiens Yusuf et kay

Ils savent que je vais aussi à Udaïpur et me propose d’éviter la galère en partagent leur taxi.

En plus ils m’offrent le voyage puisque le prix qu’ils soient tous les 2 ou avec moi ne change pas et qu’ils auraient fait le trajet de toute façon.

Comment refuser un trajet en taxi gratuit, qui vient vous prendre devant votre hôtel, un trajet où l’on peut demander de s’arrêter quand on veut pour faire pipi et se retrouver avec des gens super sympas avec qui je peux discuter de tout ?!?!

 

Le RDV est pris pour 9h.

Le grand luxe !!!

Je leur offre un petit truc pour les remercier de cette attention, ils sont tout émus !

On s’arrête sur le trajet pour boire un tchaï dans des pots en terre.

Je suis surprise de voir que tous les pots utilisés jonchent le sol, ils sont à usage unique. Je demande pourquoi ils ne les lavent pas pour les réutiliser et ils me répondent que c’est à cause des différentes castes.

Les classes supérieures ne posent pas leurs bouches sur un verre qui a déjà servi car un intouchable (classe inférieure) aurait pu boire dedans avant lui et ça ce n’est pas concevable alors dans le doute : on boit et on jette.

 

On voit un temple dédier à la MOTO !!!

sur la route d'Udaïpur temple pour moto

Sur la route il y a beaucoup d’accidents et pour protéger les motards  ils ont créé un temple à l’endroit où y’en a un qui c’est craché.

Une vieille moto trône au centre avec plein de fleurs et de symboles porteur d’énergie positive.

 

En parlant de symboles bénéfiques et porteurs d’énergie positive je souhaiterai vous faire connaitre l’un d’entre eux.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Svastika

 

Il représente pour nous l’inverse de ce qu’il représente ici : le SVASTIKA

                                           Svastika 1

C’est un symbole de bonheur et de prospérité.

 Il a tellement une connotation négative pour les occidentaux que c’est surprenant et assez dérangent de le voir partout au début.

Mais c’est comme tout : on s’y fait.

                                      swastika ganesh

On s’arrête à Rantpur pour visiter les temples Jaïn (religion qui respecte toute vie et n’écrase pas un insecte) http://fr.wikipedia.org/wiki/Ja%C3%AFnisme

C’est magnifique, plein de détails sculptés et de statues.

Mais une partie de ce spectacle est gaché : je revis l’amère expérience du touriste.

Je suis avec Kay, la californienne musulmane, elle est habillée comme les indiennes avec un sari et un voile sur la tête, elle a la peau couleur caramel et parle comme eux.

Nous sommes cote à cote quand nous franchissons les marches du temple.

  Rantpur temple jaïn 1

Je me fais arrêter par la sécurité ils me demandent d’ouvrir mon sac, me demande d’où je viens, me prennent ma bouteille d’eau et me font payer pour rentrer.

Je n’ai pas eu le temps d’interpeller Kay et subjuguée par la beauté des lieux elle n’a pas vu que je me faisais interpeller.

                    Rantpur temple jaïn 8                      Rantpur temple jaïn 4 

Tous les locaux rentrent sans payer, sans se faire fouiller, sans se faire poser la moindre question !

Lorsque je retrouve Kay dans le temple elle me demande où j’étais passée et je lui explique. Elle est choquée, mais qu’à moitié, elle sait que c’est comme ça et c’est pour ça qu’elle a troqué son jean/tee-shirt pour un sari et un voile.

 

A la sortie je vais aux toilettes et là aussi, je dois payer sinon je ne peux pas sortir, alors je paye.

Lorsque le mari de Kay apprend ça il est scandalisé et veut retourner les voir pour récupérer l’argent.

Il me dit que ce n’est pas normal qu’eux ils ne payent pas pour aller aux toilettes et il en a marre de voir comment ça se passe quand ils ne sont pas avec moi et qu’ils n’interviennent pas.

Vu comment il est en colère je me met devant lui et lui dit que c’est pas grave, que c’est que quelques roupies et que c’est comme ça, c’est un sport national en Inde : ENTUBER LES TOURISTES EN NE LEUR LAISSANT PAS LE CHOIX !

 

Il se calme et me dit qu’il est désolé que ça se passe comme ça.

Je le suis aussi.

Vous comprenez mieux pourquoi je suis tant en colère contre les Indiens, on est des touristes certes, mais ce qu’ils font c’est du VOL !!!

Et c’est partout tout le temps et pour tous les touristes ! Et quand vous voyagez seule c’est encore plus galère, comme si c’était marqué sur votre front que personne viendra à votre rescousse et que vous devez vous dépatouiller seule. Ils comptent sur le fait que vous vous fatiguerez avant eux.

 

Là ce n’est qu’un exemple mais je peux vous en sortir un millier d’autres qu’ils m’arrivent tous les jours.

Alors à la fin on c’en fou complet qu’ils crèvent de faim, qu’ils soient pauvres et qu’ils ne mangent qu’une fois par jour. A la fin quand on a arrêté de les haïr, et que la colère s’estompe, on est indifférent à leur sort et on en a rien à foutre de leur vie.

Je ne crois pas que je sois mauvaise mais les indiens m’ont appris à ne plus être empathique.

Je fais ma vie en ne leur laissant que peu de marge de manœuvre concernant la négociation, je me plis lorsque il le faut (j’ai pas envie de visiter les gardes à vues), j’aide les personnes qui me semblent vraiment en détresse et ces personnes là sont celles qui ne vous demanderont jamais rien ; mais je ne peux pas sauver la terre entière et je ne suis pas responsable de la misère du Monde.

 

Udaïpur est une ville à taille humaine et pleine de palais, de demeures style indien, et de restaurant et guest house avec terrasses sur le toit.

                                                Udaïpur coucher de soleil 1   

C’est aussi la ville où a été tourné « OCTOPUSSY » un James Bond qui est passé en boucle dans certains hôtels.

J’arpente les rues et visite.

J’ai dis au revoir à mon couple de californiens, je ne les reverrai pas (en Inde).

Je croise un groupe d’enfants avec des chèvres en laisse, ils me demandent de les prendre en photo et de leur donner de l’argent. Je refuse.

Voilà le résultat dû au tourisme : beaucoup pensent que le touriste n’est là que pour donner des sous pour tout et n’importe quoi.

Alors les enfants sont les premiers à s’adapter ; comme c’est mignon de voir un enfant avec une chèvre alors madame, monsieur, vous me prendrez bien en photo et parce que je fais pitié vous me donnerez bien de l’argent…

 

J’ai envie de vomir tout le dégout que j’éprouve en voyant les relations humaines réduites à un échange d’argent…

La faute à qui ? pourquoi ? c’est réversible ? pourquoi ça me dérange tant ? pourquoi je le vis mal ? est-ce que tous les pays en voie de développement sont voués à cette décadence ?

Je déteste ce que je vois et pourtant j’ai envie de rencontrer des gens mais c’est compliqué de communiquer avec les personnes car celles avec qui j’aimerai avoir des contacts (personnes pas encore corrompues par le tourisme) ne parlent pas anglais et les seuls échanges que je peux avoir son des sourires alors je me contente de ces sourires qui ne demandent rien en échange.

 

C’est le seul pays que j’ai fait où les gens sont aussi vénaux alors que le Laos n’est pas plus riche, là-bas ils ne sont pas voleurs.

 

A Udaïpur il y a aussi les morts de faim qui veulent se faire une blanche alors ici aussi on repousse les avances.

C’est marrant comme une solidarité féminine s’installe. Au début je ne faisais pas attention mais maintenant lorsque je vois une fille se faire suivre ou emmerder par un mec je viens à sa hauteur et je suis prête à intervenir si elle ne s’en sort pas toute seule et je me suis aperçue que les autres femmes faisaient pareil pour moi : on se surveille !

 

Les personnes voyagent en groupe ne subissent pas ce désagrément supplémentaire mais demandez à une fille qui a fait l’Inde toute seule comment elle l’a vécu !

Et encore j’ai de la chance, je ne me suis pas fait tripoter et je ne me suis pas fait embrasser ou lécher la joue. OUI c’est arrivé à plusieurs filles et elles n’ont pas eu le temps de réagir.

Vous avez beau être habillé décemment (ici vous oubliez les shorts et les débardeurs) et ne pas avoir une attitude aguicheuse rien n’y fait.

Vive la condition de la femme occidentale en Inde.

Au début quand on me demandait quel âge j’ai, si j’étais mariée, des enfants, un boulot ? je répondais que j’ai 33ans, pas mariée, sans enfants et pas d’emploi.

Je passais pour la dernière des trainées et ce que ce soit des hommes ou des femmes.

Ici t’es pas fréquentable si t’es célibataire (en plus ça veut dire que t’es facile à mettre au lit) et sans enfants.

Alors maintenant : JE MENS tout le temps et je déteste ça mais ma tranquillité en dépends et j’en ai marre d’être vue comme une trainée parce qu’on a pas les même codes sociaux !

 

Je vous annonce que je suis mariée avec deux beaux enfants des jumeaux (facile à retenir c’est mon frère et ma sœur !) je ne suis plus sans emploie, ici je dis que je suis flic ça calme de suite (j’avais oublié que ça avait un avantage d’être flic ! vous emballez pas je remettrai plus cet uniforme…).

  Udaïpur baigneur 5    Udaïpur palais 2 Udaïpur portraits

Un peu de rigolade : dans le pays la communauté  musulmane est très présente et depuis le début de mon voyage je suis réveillée à 5h du mat par l’appel à la prière et je me redors aussi tôt.

A Udaïpur je suis logée juste à côté d’un temple voué à Krishna qui lui aussi a une façon bien particulière d’appeler à la prière.

En Inde les animaux (vaches, chèvres, …) sont en liberté dans les rues et parfois sont enfermés dans les cours des maisons.

Jusque-là c’est banal.

Le soir de mon arrivée à Udaïpur je me mets au lit vers 21h30 car je suis fatiguée du trajet.

Je dors comme un bébé quand à 23h00 je suis réveillée par des cris, de la musique qui sort de hauts parleurs poussés à un volume digne d’un concert ! c’est les fidèles de Krishna qui prient ! et ils prient longtemps ces gens.

Quand on est pas au courant des us et coutumes ça fait bizarre !

La chèvre du voisin hurle à la mort comme si on allez l’égorger, à 5h du matin les musulmans me réveillent, à 6h00 c’est RE-Krishna avec son concert de cris et de musique, c’en suit vers 7h00 le levé des rideaux métalliques de tous les commerces de la rue et cette maudite chèvre qui n’a pas arrêté de pleurer de la nuit !

 

J’ai une tête de déterrée et la mine des nuits sans sommeil quand la gérante de l’établissement me demande : « Good sleep ?  It’s very quiet here !» (« avez-vous bien dormi ? c’est très calme ici ») et bien je lui réponds que j’ai connu mieux !

Ils sont tellement habitués au bruit constant que ce n’est pas un problème pour eux.

Je n’oublierai jamais plus mes boules quiès et je ne prendrai plus jamais une chambre à côté d’un temple Krishna !

 

Une épreuve quotidienne m’attend : le repas !!!

Ah !! Les restos !!!!

Hampi Tali  (un tali: trop bon!!!)

Un grand moment. Si vous avez faim et que vous rentrez dans un resto c’est déjà trop tard…

En moyenne il faut compter entre le moment où vous vous asseyez et que le serveur vient prendre votre commande : 20mn

Le temps de demander des renseignements sur les plats proposés et préciser que vous ne voulez pas trop de piment dans votre assiette, traduire tout ça et vérifier que votre interlocuteur à bien compris : 10mn

L’arrivée de votre plat et de votre boisson se fera en presque 30mn.

Mais il vous faudra patienter d’avantage avant de manger car c’est souvent que le plat qui arrive n’est pas celui que vous avez commandé ou que le serveur vient vous voir 25mn après en disant : désolé mais on en a plus ! Et c’est repartit pour l’étude du menu.

Le plat arrive, vous le goutez et c’est waterloo dans votre bouche : aviez-vous demandez sans piment ? oui ! oh, le cuisto a dû faire une erreur…ou pas !

 

En gros, dans le pire des cas, et ça m’est arrivé, vous attendrez 2H00 entre le moment où vous vous asseyez et celui où vous prenez une première bouchée de votre repas.

 

Dans le meilleur des cas se sera 45mn.

 

Alors mieux vaut vous installer et commander avant que la faim ne vous saisisse. Attention ceci ne s’applique pas dans les restos à plat unique : pas de commande (hormis la boisson) donc servi rapidement et c’est un peu plus rapide dans les endroits très touristique.

Petit détail vérifiez la note si vous ne voulez pas payez le double.

 

Je vous rassure, une fois sur dix ça se passe bien !

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Published by carodi - dans INDE
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 10:12

Après mon séjour dans cette région où je n’ai croisé AUCUN touriste sauf un américain qui revenait d’un trek, je pars pour Jaïpur dans le Rajastan.

 

Il est 7h00 et me voilà installer à l’arrière du véhicule style Renault espace qui va jusqu’à Jammu (seule destination avec Delhi, en partance de Srinagar), avec que des hommes et je suis de nouveau le seul cul blanc et la seule femme.

 

Le chauffeur va vite, très vite ! J’ai souvent peur mais ça passe ; ici tu doubles quand tu veux, ou quand tu peux et même quand tu peux pas !

 

On s’est fait quelques frayeurs et failli faire un frontal avec un autre véhicule alors que nous roulions assez vite, heureusement qu’il a de bons freins, on s’est arrêté à même pas un mètre.

 

Sur cette route les accidents sont nombreux et nous voyons des panneaux indiquant les décès et les mises en gardes, on même vu un bus dans le ravin !

 

En cet instant, ma préoccupation n’est plus de savoir si je vais arriver à l’heure pour une éventuelle correspondance à Jammu pour Jaipur mais simplement d’arriver entière et ne pas faire partie du joli décor qu’est le kashmir !!!

 

Une belle inscription est sur un rocher : « expect the inexpectable » que je traduis par : « espère l’inespéré » mais que je saurai plus tard que ça veut dire : « toujours s’attendre à l’inattendu ».

 

On croise des singes que je ne peux pas prendre en photo car on roule trop vite, je vois des aigles survolant des paysages splendides avec en arrière-plan des montagnes enneigées : hormis le stress de la conduite c’est magnifique et je profite de ce répit.

Il ne sera que de courte durée.

 

Arrivée à la gare des trains de Jammu vers 15h30.

Je suis de nouveau la seule touriste : bon dieu, n’y a-t-il pas d’autres culs blancs qui voyagent ? Serai-je la seule dans cette partie de l’Inde ?

 

La découverte de la gare des trains est une expérience que je n’oublierai pas.

Alleppey garre routière (ceci est un exemple, j'étais trop perdu pour prendre des photos ce jour là!)

INCOMPREHENSIBLE pour un simple touriste.

Je me dirige vers un lieu où ils vendent les billets, un indou me dit gentiment qu’il faut aller de l’autre côté de la gare car ce n’est pas ici qu’on les achète, ici c’est que pour les réservations.

Je vais au guichet situé dans un autre bâtiment et fait la queue. Un indou me dit qu’il faut d’abord que j’aille au guichet voisin pour remplir un papier et que je sache quel train prendre.

Je vais au guichet voisin et regarde le tableau qu’il m’a indiqué pour le choix du train.

 

Et là, je vous dirai que ça a été comme la découverte de la lecture à l’école en CP.

Des chiffres et des lettres dans un ordre qui ne veux rien dire.

 

Me voilà devant un tableau incompréhensible.

Je fais la queue et au passage me fait doubler par quelques indous et une fois arrivée devant le guichet je demande un train pour Jaipur.

 

Je pensais toucher au but lorsque le guichetier après avoir tapoté sur son clavier me dit avec le sourire : not avaible, traduction plus de place !!!

Le train c’est mort !

 

Je sors fumer une clope assise sur mon sac. Il est 16h.

 

Je regarde autour de moi et je suis la seule touriste dans une gare où je ne comprends pas le fonctionnement, où il n’y a pas de places disponibles et où tous me regardent comme un singe dans un zoo !

 

Je décide de me poser pour réfléchir et d’attendre jusqu’à 16h30 le passage d’un éventuel blanc à qui je pourrais m’accrocher comme un pou à une tête.

 

Je regrette de ne pas avoir choisi l’option avion srinagar/jaipur pour 140 euros, mais c’est 10 fois moins cher en bus ou en train.

 

Puis je me dis qu’il y a un aéroport ici alors j’étudie les possibilités : thaïlande, laos, …

 

Puis je me dis que je devrais persévérer en Inde, peut être que je ne le vis pas correctement car c’est un trop gros choc et que je rate quelque chose.

 

Ma décision est prise je reste en Inde : aéroport direction Goa.

Il est 16h20.

Je mets un quart d’heure à expliquer à un tuktuk que je veux aller à l’aéroport, il ne comprend pas, je suis obligé de lui mimer l’avion, il me dit un prix et puis le multiplie par deux alors je prends mon sac et m’envais.

 

Je prends un tuktuk plus loin pour 200R mais lui au moins il a compris le mot aéroport !

Je le paye et on part vers ma libération.

Croyant ma galère terminée j’arrive devant l’aéroport : FERMER !!!!!!!!!

 

Reprend le tuktuk pour la gare routière cette foi. Arrivé devant la gare il me demande 200R de plus ! Je lui donne 100 et me casse malgré ces réclamations.

 

Caro en colère avance plus que Caro triste et perdue !

 

Nombreux vendeurs de tickets de bus m’accostent et me disent qu’il n’y a plus de bus pour Jaipur ils sont partis à 16h30 mais ils m’indiquent une gare au bout d’une rue sur la droite.

Sur place je suis vraiment à la gare routière LOCALE de Jammu.

 

Des bus, des locaux, et moi.

On me regarde comme une bête curieuse et m’observe comme si j’allai voler dans les airs ou faire quelque chose de semblable.

Je suis l’attraction de la journée !

 

J’arrive au guichet et demande un bus pour Jaïpur, ce n’est pas le bon guichet, faut aller à l’autre.

Vous souvenez vous des 12 travaux d’Astérix ?

Le monsieur de l’autre guichet me dit de revenir le voir à 20h et pas avant car pour l’instant il ne vend pas les tickets pour Jaïpur.

 

Il est maintenant 17h30, il me reste donc à attendre encore 2h30 !

Je m’assois sur un socle en béton qui fait le tour d’un poteau, mon gros sac à dos bleu devant moi et sur lui mon petit sac à dos rose.

 

J’observe la vie autour de moi ; enfin c’est surtout moi qu’on observe…

Quoi que je fasse je ne pourrai jamais passer inaperçue alors je fais avec et me dis que c’est peut-être pas une mauvaise chose dans le sens où si quelqu’un avait l’idée de m’embêter il serait certainement dissuadé par le fait d’être vu de tous !

 

Autour de moi la vie continue, les enfants rigolent, les gens rentrent et sortent des bus, un homme conditionne un gros sac de bonbons en de petits sachets plastiques qu’il scelle à l’aide d’une bougie, des hommes avec des plumeaux sur la tête passent, et trois touristes blancs marchant à vive allure me passent devant sans me voir et sans que j’ai pu dire quoi que ce soit et s’en vont, je ne les reverrai pas.

Je ne pensais pas que ça m’arriverai mais je recherche vraiment le contact avec un blanc.

 

Nous arrivons vers 19h30 et après avoir évalué l’état de ma vessie je décide de me délivrer d’une tâche que je ne pourrai pas accomplir dans le bus.

 GOA Anjuna j'attends un mini moi 2 (pour vous donner une idée de la charge)

Je suis seule et je ne veux en aucun cas laisser mon sac à un local pour qu’il me le garde et il est hors de question que je le pose au sol dans les WC…

Me voilà partie avec mon sac à dos de 20kg + le petit de 3kg.

 

C’est une expérience à vivre : faire pipi sans rien toucher, en ne respirant qu’un minimum car l’odeur est insupportable,  chargée de 20kg sur le dos et 3kg serré entre les dents pour avoir les mains libres afin de tenir le pantalon et parer à une éventuelle chute tout en essayant de ne pas se faire pipi sur les chaussures !

MISSION ACCOMPLIE !!! Heureusement que c’était des chiottes à la turque !

 

Je pars acheter mon ticket de bus.

Le vieux monsieur du guichet me reconnait et tout en remplissant un papier il discute avec son collègue, répond à un client, rend la monnaie, et me fait mon billet : qui a dit que les hommes avaient un cerveau mono tâche ?

 

J’insiste sur le fait que je vais à Jaïpur, il me confirme ma destination et je m’acquitte de 620R.

Ici les villes ont plusieurs noms et beaucoup se ressemblent alors pour éviter de se retrouver à l’opposé de votre destination mieux vaut écrire la ville sur un bout de papier pour qu’il n’y ai pas de confusion si vous avez une mauvaise prononciation.

 

Je choisi mon siège, se sera le n°3 derrière le conducteur coté vitre (c’est un meilleur appui pour la tête en vue d’un éventuel sommeil et je limite les secousses que j’avais eu à l’aller en étant au fond)

 

J’ai enfin le sésame pour quitter cette région de merde !

 

Le bus part à 20h30 soit dans 45mn.

 

Un sik qui a assister à la scène me conduit au bus et met mon gros sac à dos dans le coffre du bus ; oui, celui-là n’a pas de soutes, juste un mini coffre et des galeries.

Un placier me demande mon ticket et me demande de m’assoir ; je lui demande si j’ai le temps de fumer une cigarette (30mn ça me semble jouable…) il me dit oui mais j’ai la sensation qu’il est pressé que je m’assois.

 

Bref, je suis assise dans un siège certes à ma taille mais dans un espace relativement réduit.

 

Je viens de passer une journée qui m’a semblé durer une semaine.

 

Nous voilà parti.

La route me semble identique à celle prise pour venir ici en partance de Delhi ; je me dis que c’est moi qui y vois une ressemblance car elle est toute cabossée mais que ça ne peut pas être la même puisqu’on va à Jaipur et pas à Delhi qui se trouve à l’opposé.

 

Lorsque je vois le panneau Delhi 628km alors là je rigole moins, je me dis que je me suis encore faite avoir et que le guichetier m’a vendu un billet pour une ville où je ne veux en aucun cas remettre les pieds.

Je suis en colère, je suis même plus que ça !

 

Et puis, qu’est-ce que je peux y faire maintenant que je suis dans le bus (où je suis encore la seule touriste et la seule blanche) rien !

Alors je prends mon mal en patience et essaye de dormir.

 

Avez-vous déjà essayé de dormir en ayant la sensation d’être dans un mixeur ?

Ça tangue, ça saute, ça secoue…c’est tout simplement impossible.

Ma nuit est ponctuée de micro sommeils et des arrêts pipi du conducteur qui nous ouvre les portes pour nous détendre les jambes et prendre un thé.

Oui, il n’y a pas de toilettes dans le bus alors mieux vaut voyager en bonne santé car ça pourrait virer à l’enfer avec une petite indisposition gastrique…

 

Nous arrivons au matin sur Delhi après avoir pris quelques passagers hélé par le contrôleur la tête sortie du bus en criant DELHI.

Nous déposons la presque totalité du bus et j’observe quelques individus (5) qui ne sortent pas.

Je me dis à ce moment-là que peut être Delhi n’est qu’un arrêt et que nous continuons notre route jusqu’à Jaipur, mais sans grandes convictions lorsque soudain le contrôleur recommence à crier pour recruter des passagers en leur disant JAIPUR !!!

 

Un miracle dans ma série de galères !

OUI, le bus va bien là où je souhaitais !!

Une micro fiesta démarre dans mon cœur et me rebouste le moral.

 

Je pars à l’arrière du bus pour vérifier que personne ne parte avec mon sac et retourne m’assoir.

Nous sommes 6 dans un bus d’une quarantaine de places et l’un des occupants s’assoit à côté de moi !

Non mais je rêve ! Espèce de pignouf y’a pas assez de place dans le bus !

 

Après 24h de bus et d’évènements inattendus ma patience a des limites.

Je prends mes affaires et vais m’affaler sur une banquette trois places !

 

Je n’ai jamais eu autant de succés de ma vie avec les hommes, remarque ici les critères sont moins prétentieux : t’es blanche alors t’es faites pour moi ! Et ils insistent !

 

Nous faisons le tour de Delhi pour trouver des passagers, 2h le petit tour quand même !

Le côté positif c’est que j’ai un aperçu global de la ville et elle ne me plait toujours pas …

Panneau Jaipur 350km, il est presque 11h et je me dis que j’arriverai avant le nuit ; ça c’est cool.

 
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Published by carodi - dans INDE
7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 14:07

Namasté à tous !!!

                                                   jardin mongol (2)  

Cela fait bientôt 2 mois que je n’ai pas écrit un article, et pour cause, l’Inde a été un CHOC et j’ai une tonne de choses à vous dire.

 

L’Inde : http://fr.wikipedia.org/wiki/Inde

 

Cet article est très long et différent des précédents.

Je veux vous faire partager mon ressenti en vous décrivant les situations que j’ai vécu, un peu à la façon de mon journal de bord, alors installez-vous confortablement car la lecture va être très longue (et un peu fastidieuse parfois car je ne peux pas mettre une photo de chaque situation pour aérer le tout) .

5 articles d'une quinzaine de pages chacun.

J’espère que mes galères vous feront comprendre pourquoi je n’aime pas ce pays mais surtout qu’elles vous feront bien rire !    

 

ACTUELLEMENT:

Je me pose quelques jours (je prends aussi des vacances...j’en ai besoin) et j’en profite pour écrire un article sur le blog car comme vous l’aviez remarqué: il avait faim.

 

Ça fait 2mois que je suis en Inde et j’y suis encore pour un mois.

 

Je dois avouer que la première semaine je me suis vraiment demandé ce que je foutais là et j'avais une furieuse envie de me barrer.

 

Pour l'instant je suis mitigée entre "j'aime pas" et "c'est pas mal".

 

L'Inde est une DECHARGE à ciel ouvert (dans le sud c’est relativement propre) et c'est pratiquement tous des menteurs et des profiteurs, alors malgré quelques belles rencontres (y'en a quand même eu) et de beaux lieux, j'attends la fin de mon passage dans ce pays (10 janvier) pour avoir un avis.


Ici (Varkala) c'est un paradis pour touristes, c'est très beau (falaise, océan, plages...) et il n'y a rien à faire à part se laisser vivre.

C'est d'ailleurs pour ça que je me pose quelques jours.

 

Vous ne pouvez pas savoir le bonheur que j'ai éprouvé quand j'ai sorti toutes les affaires de mon sac et que je les ai posées sur une étagère.

                                                 P1060525

Je ne pensai pas qu'une simple étagère me comblerait autant...

 

-    Bouger tous les 3 jours (voir moins)      

-      Faire et défaire son sac (je commence à être super calée en Tétris),

-      Voir un maximum de choses en un minimum de temps et en ayant un guide pourrit (ne jamais acheter le National géographic, restez fidèle au Lonely Planet ou au Routard)

-      Prendre des bus sur une distance équivalente à Perpignan – Dunkerque (d’une traite avec 4 stops pipi) et ne pas pouvoir dormir dans ces même bus (parfois très inconfortables et en position assise) car la route est horrible et qu’il y a des ralentisseurs en pagaille tous les 50m

                                                    36 h de bus

-      Faire la lessive à la main au quotidien en se demandant si elle aura le temps de sécher avant le prochain départ (et cacher le fil d’étendage car dans certaines guest house c’est interdit de faire sa lessive)

                                                                 lac srinagar salle de bain

-      Lutter pour comprendre et se faire comprendre (et même lorsqu’ils semblent avoir compris c’est rarement le cas alors je compose avec les surprises)

-      Se diriger dans des villes où le nom des rues n'est que sur votre plan et pas sur les murs

                      rue de Srinagar 2                  rue de Srinagar

-      Trouver une guest house et négocier le prix qui souvent réduit miraculeusement de moitié

-      Trouver un resto et quand on l’a trouvé il faut choisir un plat qui n’est pas décrit en anglais et qui s’avère être super épicé

-      Vérifier la note de resto qui elle peut miraculeusement se multiplier par deux

-      Livrer une bataille sans fin contre tous les rikshaws (mini taxi et transport le plus utilisé en ville) et commerçants qui te prennent pour Rotchild et te traquent comme une proie

                                                 Trivandrum gare train attente rikshaw 2

-      Répondre sans agressivité (j’essaye mais le dernier de la journée prend pour les autres) à tous les hommes que l’on croise dans la rue et qui nous harcèle parce qu’on est blanche et seule (les filles voyagent seules en Inde me comprennent)...

 

Tout ça au quotidien me prends une énergie phénoménale alors vous comprenez pourquoi j’ai pris du retard et que je n’ai pas donné beaucoup de nouvelles, ni posté d’articles.

 

Pendant plus de 3 semaines je suis restée seule, je n’ai pas croisé de touristes ou très peu.

Puis j’ai rencontré et voyagé quelques jours avec une Slovène, un Français et deux Suisses (francophones).

Le groupe permet de se reposer un peu du harcèlement environnant car on prend le relai à tour de rôle et on est plusieurs à penser alors forcément c’est plus facile.

L’échange est important.

                                                     Hampi groupe

Vesna (Slovénie) m’a fait progresser en anglais ; Yohan, Vincent et Coco m’ont permis de retrouver un peu de calme et de repos de l’esprit en parlent français (ça repose) mais ce qui est important c’est qu’avec chacun et tous en même temps j’ai partagé des moments intenses de bonheur, de rires (surtout de rires !!!!), de découverte, de tristesse, de peur et de pleurs, de colère, de partage, de secrets, de vie et de mort sur la route (et le même soir une bonne cuite pour nous remettre de nos émotions), des moments entre filles, de calme et de survoltage : LA VIE tout simplement.

MERCI à vous 4 !!! et merci aussi à tous ceux que j’ai croisé et avec qui j’ai partagé de bons moments.

 

Bref, j'ai un mois de journal de bord en retard (retranscrire du carnet papier à l'ordi), des centaines de photos à trier,  à renommer et à télécharger sur le net (quelques 400 photos avec un débit pourrit ça va me prendre des jours…) et un article à pondre: j'ai presque plus de boulot en étant au chômage qu'en étant salariée!!!!

 

Alors pour l'instant (et ça fait 5 jours que ça dure) je ne fais strictement RIEN !!!

Mes journées consistent à me lever tard, à manger, à lire, à faire les magasins (les cadeaux de noël ne vont pas se faire tout seul!), à lire, à siroter des cafés frappés et des lemonnana (menthe, citron et miel, le tout frappé avec des glaçons : DIVIN), à lire et le soir à regarder les films que j'ai mis sur mon ordi et dont je vais rapidement tomber à cours si je continue sur cette lancée

                                                           mint lemon juice

J’ai fini mes livres et ne trouve pas de bons bouquins en français (pas encore assez bonne en anglais pour lire tout un livre) pour les échanger alors petit message aux français qui voyagent : ACTUALISEZ !!!

On c’en fou de Voltaire, des lettres de mon moulin et tous les autres classiques qu’on nous a imposé de lire à l’école !

Je veux des livres de notre siècle (et par pitié, les romans à l’eau de rose et la collection Arlequin c’est pareil : STOP !).

 

Voilà un peu de mes news.

 

                                                           VIS MA VIE EN INDE

 

Et dans la nuit d’un dimanche 16 octobre 2011 vers 3h00, Caro atterrie en Inde à New Delhi…et sort pour fumer une cigarette.

On n’a pas le droit de fumer à l’aéroport même dehors !

 

Je cherche l’entrée du métro mais c’est fermé il est trop tôt.

Je trouve le bus qui passe par le centre-ville, le taxi c’est trop cher.

Je galère pour faire comprendre que je veux aller au centre-ville, après 10 mn il semble avoir compris.

Je m’installe et surprise : je suis la seule femme et la seule blanche ! Avec une trentaine de paires d’yeux rivés sur moi.

 

Après 45mn le contrôleur me dit que je suis arrivée et me demande de descendre.

Je regarde autour de moi et je suis : nulle part !!!!!!

Une route, des bâtiments et rien.

 

Je n’ai pas d’autre choix que de prendre un rickshaw (ou tuktuk) pour qu’il m’emmène à une guest house dont je n’ai pas d’adresse puisque mon bouquin National Géographic ne propose que de grands hôtels, mais je me dis que c’est partout pareil Laos Thaïlande c’est facile alors…pourquoi pas l’Inde ?

 

Nous voilà parti à la recherche d’un endroit où dormir.

Aucune chambre de libre sur les 2 hôtels de fait.

 

Il me propose de m’emmener à l’office de tourisme (je comprendrai plus tard que c’est en réalité une agence de voyage, il n’existe pas d’office de tourisme comme on l’entend en France, c’est-à-dire gratuit).

 

On les réveille.

Un homme vient m’ouvrir la porte et me dit de rentrer c’est 4h45 du mat.

Il se présente : Hamad

Je demande au tuk tuk combien je lui dois pour la course et il me répond 500 roupies ! Soit environs 8 euros !

 

Remettons les choses à leurs places, ici c’est des courses au maximum pour 100 roupies.

Je lui dis que j’ai payé le bus 75 R de l’aéroport au centre-ville (qui n’a rien de centre-ville) alors je lui donnerai 100R pour m’avoir fait faire à peine un km en 20mn !

 

Il râle et me menace mais Hamad lui dit que c’est tout ce qu’il aura, il part.

Hamad me dit qu’en raison de la fête de Diwali tous les hôtels et guest house sont plein et que je ne trouverai aucun logement sauf des chambres à 200 euros.

Pour me prouver ce qu’il dit, il téléphone à différentes guest house, leur parle et me passe le combiné. Les personnes me disent toutes la même chose : complet.

 

J’ai un doute sur la chose car il leur parle en indi avant de me les passer donc peut-être qu’il leur dit de me dire que c’est complet alors que ça ne l’est pas.

 

Il me propose un séjour (320 euros qui passent à 270 pour 6 nuits sur un bateau avec repas et transport) c’est au nord du pays, à Srinagar.

 

Je ne veux pas malgré son insistance et lui demande si dans les autres villes tout est plein ? On tel à Jaipur et c’est plein.

Je suis épuisée et coincée dans un endroit où je ne peux pas dormir à moins de 200 euros, un dimanche matin à 5h !

Je n’en peux plus.

Je lui demande si quelqu’un pourrait m’héberger. Il me propose d’aller chez lui pour dormir un peu, me reposer, passer la nuit et demain on verra.

Je le remercie.

On part avec un chauffeur et son fils adoptif.

 

De ce que j’ai compris (je n’ai pas dormi depuis une trentaine d’heure et ma compréhension de l’anglais n’est pas bonne alors avec l’accent indi c’est que du bonheur !!!) les parents du petits sont mort dans un tremblement de terre qui a eu lieu au Népal en septembre.

 

On arrive chez lui, c’est pas un 4 étoiles mais c’est un endroit où dormir.

Je dors dans le salon sur un matelas de fortune une partie de la journée.

 

Lorsque je découvre la salle de bain je me pose la question suivante : Vais-je ressortir plus propre de cette douche ?

Je mets avec précaution mes fringues sur le lavabo et m’asperge d’une eau froide coulant en filet.

 

Je suis perdue et prend conscience de la difficulté de ce voyage en Inde.

 

Tout est diffèrent et compliqué : la langue, la communication, la fatigue, le manque de renseignements et d’adresses, la foule, les lieux où rien ne ressemble à quoi que ce soit de connu et où il n’y as pas de plan ni de noms de rues, tout pue et c’est excessivement bruyant, tout m’agresse…

J’ai vraiment envie de pleurer mais je suis hébergée et ne risque rien.

Hamad est très gentil, il reste un commercial, mais je lui fais confiance sur ma sécurité.

 

Je veux quitter Delhi à tout prix mais je n’ai pas la force de faire ça toute seule, la ville m’effraye.

Je ne suis pas une trouillarde mais là je dois avouer que j’ai peur de cette ville et que je ne trouve plus assez de ressources et de courage pour l’affronter.

 

Alors malgré le prix élevé (qui s’apparente plus  à de l’arnaque) je vais prendre son séjour à 270 euros au Cashmire (kashmir) à Srinagar sans savoir vraiment où c’est.

 

Je prends le bus pour Srinagar et je fais la rencontre de 3 russes qui sont dans le même cas que moi sauf qu’eux ils n’ont pas bénéficié de l’hospitalité du vendeur.

                                              3 russes

L’une des filles me raconte qu’ils sont arrivé aujourd’hui dans les mêmes circonstances que moi hier à l’aéroport et c’en n’est suivi le même scénario.

 

Si vous allez en Inde, un impératif : réservez la 1ère nuit d’hôtel pour ne pas vous faire arnaquer comme nous.

 

Je vois déjà venir les personnes qui vont dire :

 « mais ils se sont mal débrouillés, c’est gérable autrement »

 

Je faisais partie de ces personnes qui pensaient ça et je leur répondrai :

 « oui c’est gérable autrement, mais l’Inde est un choc et nous fait prendre conscience que l’on se surestime beaucoup trop. Si vous vous sentez être meilleur il n’y a pas de mal à ça et c’est peut être le cas mais si à la suite de votre expérience vous la vivez comme en partie un échec et que votre estime de soi fait la gueule : bienvenue au club de la réalité de la vie !

Mais il n’y a pas de honte à ne pas tout gérer et on apprend de tous nos échecs »

 

Ça c’est un des premiers trucs que l’Inde m’a appris : je ne contrôle et ne gère que peu de choses (j’en avais déjà eu un petit aperçu à La Réunion) mais ici il faut faire avec la barrière de la langue (certain ne parle pas anglais) et tout l’environnement hostile qui fait partie de L’inde.

 

La route est en travaux et le chauffeur a le pied lourd sur l’accélérateur.

Premier gros trou (ou ralentisseur ?) on est tous collé au plafond !

Si on peut la prochaine fois on anticipera.

Mais ici l’anticipation ne marche qu’une fois sur deux ! Natalia me dit qu’elle comprend maintenant à quoi servent les turbans qu’ils se mettent sur la tête : c’est pour ne pas se prendre le plafond !!!

874km et 26h plus tard !!!

Je crois que c’est un record mondial !

Mais au court de mon voyage je vais m’apercevoir que ce n’est pas mon record !

 

Nous arrivons à Srinagar où il y a autant d’habitants que de militaires et pour cause on est à la frontière du………..PAKISTAN !!!!!!!

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cachemire

 

Alors là je dois avouer que c’est fort, partir dans un coin où en regardant sur la carte de l’Inde je me suis aperçue que c’était la dernière ville dans le nord-ouest de l’Inde mais que je n’ai pas percuté une seconde que le pays voisin était le Pakistan : je m’épate et je regrette de ne pas avoir écouté mes cours de géographie à l’école !

  plaine kasmire

La deuxième surprise est le climat, on est mi-octobre et il fait 10 degrés la journée et 2 ou 3°c la nuit.

 

La troisième surprise (qui n’en ai pas une si vous situez le Pakistan) c’est que je suis dans une région exclusivement musulmane et c’est très dépaysant quand on voulait voir des temples hindous…à la place sa sera les mosquées.

  mosquée blanche    mosquée blanche (2)

La quatrième est le bateau sur lequel je suis, qui n’a rien mais alors rien à voir avec la photo montrée dans l’agence à Delhi !

C’est petit, crasseux, pas isolé du tout (donc même température dehors que dedans) et je me fais harceler dès mon arrivée par le boss qui veut me vendre un trek et une visite de la ville à 300 euros en me flattant allègrement.

Ils ont vraiment les dents longues !!!

 

Je lui dis que je ne prendrai aucun de ces programmes et bizarrement je n’ai plus la sensation d’être merveilleuse, exceptionnelle et divine comme il avait pu me le faire savoir y’a un quart d’heure.

Messieurs revoyez vos copies, il n’y a pas que les femmes qui sont vénales…

 

La cinquième surprise : le lac pue et il est très très sombre.

       lac srinagar (12)     lac srinagar

Je m’installe dans ma chambre et prend une douche.

Souvenez-vous, il fait 10°c dehors et pareil dedans alors la prochaine fois que vous vous plaignez de la température de votre salle de bain, arrêtez de râler.

 

L’eau est marron et elle pue, j’ai un doute : ne serais ce pas l’eau du lac pourrit sur lequel on se trouve ? bingo je crois que j’ai trouvé !

J’ai le choix entre sentir mauvais de crasse ou sentir mauvais de douche pas propre, en plus je suis pas sure de ne pas attraper des maladies !

Je ferme les yeux et me lave (presque 2jours sans douche).

Je sens moins mauvais mais je ne suis pas propre.

C’est dur d’avoir le choix entre rester sale ou ne pas être propre.

Je décide aussi de faire ma lessive avec l’eau marron.

Mes vêtements ne sentent plus la transpiration mais l’eau pas propre.

 

Je passe la journée à lire, et flâner sur le pont du bateau qui est à l’ombre (j’envie ceux d’en face qui sont au soleil.)

 

En regardant attentivement ceux d’en face je m’aperçois que sur les côtés du bateau se trouvent des tuyaux d’évacuation !

                                                    lac srinagar évacuation

Oh mon dieu !!!

Je réalise que j’ai pris ma douche et fait ma lessive avec mon caca et celui des autres !!!

Pour le reste du séjour se sera les lingettes bébé !

 

Le plus difficile à gérer est la saleté et apprendre à ne plus être super propre tous les jours, à dormir avec sa crasse et les vêtements de la veille car de toute façon ils n’auraient pas étaient plus propres en les lavant avec l’eau sale.

 

L’Inde est une décharge à ciel ouvert, il y règne une odeur d’ordure et de putréfaction mêlées à la pollution c’est parfois irrespirable et souvent insupportable.

Le bruit est permanent, on klaxonne pour indiquer qu’on passe, qu’on double, qu’on arrive, que l’on doit se pousser… c’est une cacophonie constante.

 

Je suis harcelée de longue par des vendeurs qui accostent sur le bateau pour me vendre toutes les choses qu’ils fabriquent (vêtements, poteries, bijoux, meubles, boites en bois, épices…) et bien sûr c’est ici que c’est la meilleure marchandise, ils vous diront que dans le reste de l’Inde ça vaut rien et que c’est tous des voleurs (l’hôpital qui se fout de la charité) et quand vous dites que vous n’êtes pas intéressée ils ont réponse à tout :

-      si c’est trop lourd ou volumineux =>ils livrent

-      si c’est trop cher ils vous répondent que vous pouvez le revendre 3 fois son prix dans votre pays !

          

Ça serait un vendeur de temps en temps, ça passerait mais là c’est 10 par jour et tous les jours ! Et je vous parle pas de l’acharnement dont il faut faire preuve pour c’en débarrasser.

 

De notre divan l’expérience parait simple mais quand c’est un combat quotidien pour trouver une information, ne serai ce que le nom d’une rue, un bus et où descendre car il n’y a pas de panneau alors c’est bien beau de connaitre le nom de la ville mais qu’est ce qui indique que l’on est arrivé dans ladite ville ?

Alors l’expérience est moins réjouissante.

La plupart des gens vous disent oui oui  mais ils ne comprennent pas un mot de ce que vous dites. Ils sont tout miel mais ce n’est que pour mieux vous endormir.

 

Quand tout le monde vous harcèle pour une pièce ou pour vendre quelque chose… ça devient vite épuisant.

Il y a des bons moments mais la plupart du temps vous avez la désagréable sensation de vous faire … à chaque fois que vous devez payer.

 

L’homme qui est venu me chercher à la gare routière s’appelle Youssef, c’est un homme d’une soixantaine d’années.

                                                              youssef

Il a un regard d’enfant et un sourire radieux. Je l’aime bien celui-là !!

On discute longtemps (malgré mon anglais pourrit). Il est guide de haute montagne et il a toujours vécu dans ses montagnes.

Je lui raconte que je suis partie pour un grand voyage et que je veux économiser mes sous, je lui raconte l’arnaque de Delhi pour me vendre ce séjour ; en gros c’est la seule personne avec qui je suis honnête et dont je n’ai pas l’impression qu’il veuille quoi que ce soit de moi.

 

Avez-vous déjà rencontré des personnes qui irradient de bonne énergie, qui ont un regard aussi pur que celui d’un enfant de 4 ans alors qu’ils en ont plus de 60, qui respire la sincérité, la joie et qui sont bienveillants ?

Lui en fait partie.

 

Je lui demande combien couterai une visite de la ville et des 3 jardins (seule chose à visiter dans Srinagar) et je lui raconte l’escroquerie que j’ai évité avec le boss.

Il me propose de le faire gratuitement avec un ami à lui.

 

Le lendemain je parcours la ville et visite les mosquées et les jardins en ne payant ni les entrées ni l’ami de Youssouf.

jardin mongol (5)  jardin pari mahal

Je lui demande quand même s’il veut que je participe à l’essence. Il me dit que Youssouf lui a donné des sous pour l’essence.

Je suis époustouflée !

Apparemment Youssouf m’aime bien.

Je paye le plein d’essence à l’homme qui m’a servi de guide tout une journée et en rentrant je repars aussi tôt avec le marchant d’objet en papier qui me harcèle depuis des jours pour visiter son usine.

Fidèle au poste il est assis sur le ponton de mon bateau.

 

Nous partons en barque et traversons tout le lac. C’est beau quand même ce paysage moitié marécage, moitié mont blanc.

Je ne suis jamais allé en Louisiane mais certains coins me font penser au Baillou.

   lac srinagar Baillou   lac srinagar Baillou (5)  

Je lui achète un objet pour faire un cadeau à Youssouf. Et là encore malgré une négociation dont je ne me serais pas crue capable j’ai quand même la sensation encore une fois de m’être fait…

J’aurais eu une balade sur le lac et un cadeau pour Youssouf alors c’est pas grave.

Ce dernier est tout étonné du cadeau et ne manifeste pas un grand intérêt pour le présent.

 

Je m’attendais pas à une fanfare et des confettis mais un petit « merci » aurait été sympas mais je me dis : Chacun sa façon de recevoir les cadeaux et ça c’est la sienne.

Je le laisse en le remerciant encore de ce qu’il a fait pour moi.

 

Il revient me voir quelques minutes plus tard en me disant que ça l’a beaucoup touché que je lui fasse un cadeau et qu’il ne m’avait pas rendu service en attendant quelque chose en retour et qu’en plus j’avais dû payer le cadeau beaucoup plus cher parce que je suis une touriste.

Il en a presque les larmes aux yeux en me disant ça.

Je suis touchée et à ce moment précis je me dis que les arnaques que j’ai subies jusqu’à présent n’ont plus aucune espèce d’importance puisqu’elles m’ont fait rencontrer un homme merveilleux.

 

Ici au kashmir, c’est un état à 99% musulman, je vis au rythme de l’appel à la priére.

Le point positif c’est que les animaux sacrés sont surtout sacrément bons avec du riz et du dal (légumes secs en sauce) !!!

 

Les animaux sont sois disant sacrés mais ils ne sont pas traités avec respect, souvent ils sont chassés à coup de pompes au cul et lorsqu’ils meurent leurs dépouilles pourrissent sur le bord de la route avec les plastiques et autres détritus. Ce qui rajoute une odeur à l’air ambiant.

 

Je fais l’effort de rassembler mes déchets dans la poubelle de ma chambre mais qu’elle surprise lorsque je vois flotter mes papiers.

C’est un vrai désastre écologique, ils jettent tout dans le lac et l’on peut voir certains déchets flotter, le reste plus lourd à du sombrer.

 

Il fait très froid, 5°c, mais un des avantages : il n’y a pas de bébêtes !!!

 

La chose que j’ai aimé au Kasmir c’est la vision de centaines d’aigles dans le ciel. C’est la première fois de ma vie que j’en vois autant et d’aussi prés.

aigle (8)  aigle (5)

C’est magique, cet oiseau qui incarne la nature à l’état pur, je le vois survoler avec grâce ce marasme comme si c’était le plus bel endroit sur terre.

J’ai eu la chance un matin de me réveiller avec un aigle à 10 m de la fenêtre de ma chambre.

                                                      aigle (12)

C’est la première fois en voyage que je me sens vraiment seule et que ça me dérange.

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Published by carodi - dans INDE