Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 09:11

 

Je pars de Varkala par bus de nuit pour me rendre à Pondicherry.

 

Il y a une TV dans le bus et je crains le pire…et le pire arrive : 5h00 de films bollywood !!! 2h30 est la durée d’  1    film !

  Bus pour pondicherry 1 Bus pour pondicherry 3

Je ne dormirais pas beaucoup le son de la télé est à bloc : je ne savais qu’une aussi petite télé pouvais produire un son aussi énorme !

Les indiens aiment voir les films avec le son au taquet, même avec mon MP3 a fond je l’entends encore.

 

MERCI TOM POUR TES MUSIQUES !!! Qui m’ont souvent sauvé la mise !

 

On fait un arrêt pipi et j’achète une bouteille d’eau.

Je n’ai pas l’appoint : on  me rend la monnaie en argent et en chewing-gum.

  monnaie en chewing gum

Arrivée à Pondicherry le bus me lâche au milieu de nulle part : ça doit être une tradition en Inde !

 

Je dois prendre un tuktuk  car je ne sais pas où je suis et même en demandant autour de moi je ne suis pas plus avancée ! Ils ne savent pas se situer sur un plan ni vous diriger.

 

Un tuktuk me demande 120 R pour aller en ville. Je lui réponds que je ne payerai pas plus de 80.

Je ne sais pas où je suis mais je vais y aller au bluf et puis de toute façon ils arnaquent tout le temps.

 

Il me dit non et il s’engueule avec un pépé qui attend à l’arrêt de bus d’a coté.

Le pépé a certainement dû lui dire qu’il abusait avec les touristes.

 

Je commence à partir à pieds (petite stratégie qui fonctionne souvent) et il me dit que c’est bon pour 80.

Il m’emmène devant la Guest House et je lui tends 100 (je n’ai pas l’appoint) et il ne me rend pas la monnaie.

Je le traite de tout et surtout de voleur, je le menace d’appeler la police mais il s’en fou il se casse.

Ce n’est pas les 20 roupies qui me feront défaut mais je ne suis pas d’accord avec le principe.

 

Bienvenu à Pondicherry.

 

Pondicherry éclipse 2: si vous négocier c’est mieux d’avoir l’appoint, voici ma première leçon de la journée.

 

La Guest House est pleine et il m’en indique une plus loin mais avec le sac c’est galère, les voitures, le bruit, la fatigue…

Plein le cul !

Je trouve l’hôtel : plein !

 

En face il y a un autre

J’ai une chambre !!!!

 

C’est la chambre la plus petite et la plus sale que j’ai jamais eu.

Même en prison ils ont plus de place en cellule !

C’est pas grave c’est juste pour trois nuits.

                                             Pondicherry chambre cellule

Je pars prendre un petit déjeuné dans le café d’a coté et devant moi des photos de Paris, même la tour Eiffel est là.

  Pondicherry (3)

Je visite la ville qui est en bord de mer.

 

C’est propre et il y  même des poubelles !!!

 

Le bord de mer ressemble à la promenade des anglais avec les palmiers en moins.

 

Pondicherry Plage (7)  Pondicherry Plage (4)

Il y a le nom des rues sur les murs !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et certaines sont même en français !

Pondicherry rue (3)       Pondicherry rue

 Pas étonnant pour une ancienne colonie française me direz-vous mais étonnant quand ça fait 2 mois qu’on en a pas vu un seul sur les murs.

 

Je me croirais presque à la maison.

 Pondicherry arrivée 2

Je cherche un endroit pour diner mais ici c’est mission impossible de trouver un coin sympa, pas trop cher et avec des touristes : et oui je recherche le contact.

 

J’ai fait plusieurs endroits mais les terrasses sont désespérément vides…il est 19h.

Je vois un roof top (terrasse sur le toit) mais arrivé en haut : que des locaux…

 

Un jeune (local) m’invite à m’assoir à sa table, il a l’air plus ouvert que les autres avec son style européen mais la discussion tourne vite autour des relations intimes…

Alors aujourd’hui :  je suis fiancée et j’ai programmé un bébé pour l’an prochain !

 

Je devais manger mais vu la tournure que prend la discussion et le prix des plats je ne boirais qu’un coca.

Je me débrouille comme un chef pour me débarrasser de cet indien et je fais ça très poliment.

Il commande une GRANDE bière, j’attends qu’il en ai bu un peu et lui dit que je n’avais pas vu l’heure et que je suis en retard à mon RDV avec ma copine et que je dois y aller.

 

Il me demande comment est ma copine et je lui dis qu’elle a 60ans, ça le refroidi, et je me casse.

J’espère qu’il tient plus à sa bière qu’a l’envie de me suivre : et c’est le cas !

VIVE L’ALCOOL !

 

J’ai SUPER FAIM, le petit dèj est loin...

Les restos du Lonely Planet ont changé ou fermé.

 

Je marche, et j’en trouve un avec terrasse et plein de lumières de toutes les couleurs.

Des touristes !!! j’ai trouvé le nid !!!!

 

Un poulet à la moutarde et ratatouille s’il vous plait !

Trop bon.

Ils sont tous en groupe et n’ont pas l’air ouvert à la discussion ou au contact.

Pourquoi quand je suis en groupe je rencontre plein de gens et quand je suis seule je n’en trouve aucun ?

 

J’ai fini de manger quand une femme s’assoit pas très loin de moi.

Elle commande et je crois détecter un french accent !

Je lui pose la question et on sympathise. Elle s’appelle Christelle.

 

On se met à la même table et on s’entend bien.

Lors de son premier voyage en Inde elle a vécu une expérience similaire à la mienne à Delhi.

 

Elle est géniale !

 

Je suis heureuse de m’être fais une copine.

Il pleut, « je rentre sous la pluie » dans ma cellule qui me sert de chambre.

 

Aujourd’hui c’est botanique.

Aucune description, aucun effort d’identification, pas de panneaux ou d’explications…

Les jardins botaniques n’ont rien de botanique, c’est des jardins publics comme dans toute l’inde !

 

Il y a une famille de singes que j’observe un moment.

La mère après avoir mangé une banane qu’un couple d’amoureux lui a donné, prend une bouteille d’eau qui a été jeté au sol et boit le reste de l’eau à la bouteille comme un humain : c’est HALLUCIANNANT.

 

Je n’ai pas le temps de dégainer mon appareil photo.

  Pondicherry parc 1 (4)                   Pondicherry parc 1 (7)

Je prends mon temps et parcours ce parc où il y a moins de bruit que dans la rue.

Je traverse la ville à la recherche d’un Book Shop pour échanger mes livres mais c’est pas terrible et très restreint le choix de bouquins en français, je dirais même que ça fait de la peine d’être aussi peu représenté à l’étranger (surtout dans une ville Francophone !!!).

 

Je vais au cours de Yoga dont Christelle m’a parlé hier et auquel elle assiste.

La prof parle français et les deux petites présentent aussi ; nous aurons donc un cours dispensé en français.

C’est un mélange de danse classique, de respiration, de stretching et de yoga.

Ca me rappelle les cours de danse classique c’est trop bien.

 

J’ai enfin fais du Yoga en Inde !

 

A la sortie du cours on part chercher un coin pour manger.

On lève la tête et c’est une éclipse de lune qui se produit au dessus de nos têtes !!!!

 

                                     Pondicherry éclipse 2

Demain on va à AUROVILLE.

J’ai dans l’idée de m’y installer pour échapper à l’effervescence de la ville qui commence à me peser lourdement, donc de prendre toutes mes affaires.

 

Je rentre à la Guest House et laisse un mot sur le comptoir pour qu’ils me réveillent demain à 7h30.

 

La nuit porte conseil, je ne prends pas toutes mes affaires car si ça ne me plait pas je me retrouverai avec 25 kg de sac sur les bras.

 

Je pars déjeuner au café d’à coté où règne une odeur mélangée de café et de pain au chocolat.

J’aime cette odeur familière de bar au petit matin et elle me manque…

 

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Auroville

 Auroville (2)

Auroville est une communauté à 11 km de Pondicherry, qui tend vers le partage, et l’évolution de l’être humain.

On arrive à l’entrée et on veut prendre un café mais ici pas d’argent, que des cartes de paiement spéciales Auroville.

 

Donc, pas de café, on ne les verra que passer.

Auroville

On cherche l’accueil des touristes.

 

On va voir pour des Guest Houses disponibles pour une éventuelle installation et découverte de cet endroit.

Le mec est sympa, relax mais il est perché de chez perché…

 

On a les adresses des Guest House disponibles et dans nos prix.

 

Je pars fumer dans un chemin (car ici aussi c’est interdit) et je me fais emmerder par un vieil indien bourré.

 

Sur le moment je crois qu’il me dit que c’est interdit de fumer mais il me demande une clope et après il me parle en indien et je comprends rien alors je lui dis de partir mais il reste, comme d’hab…j’insiste et il finit par se casser.

Même ici, dans ce lieu de méditation et de relaxation : on se fait emmerder.

 

On part voir le Matrimandir, cœur de la cité.

C’est un énorme dôme doré entouré de verdure.

 Auroville Matrimandir

On ne le verra que de l’extérieur car aujourd’hui c’est fermé et il faut réserver un jour avant pour y entrer.

 

Le matrimandir est superbe, c’est un lieu magnifique, de l’extérieur…

Le site est lumineux.

 

On part avec notre carte d’Auroville à la main pour visiter les Guest House.

 

Quel périple !!!!!

 Auroville (4) Auroville (6)

La forêt, l’humidité, la chaleur,  les moustiques, pas de panneaux d’indication, pas de noms, beaucoup d’erreurs de topograpie et le site s’étend sur une dizaine de km2 !!

 

On fait tout à pieds (total de la journée : 20 bornes !)

 

Les maisons sont bâtit avec tout ce qui va avec : un grand mur de clôture !!

 

Malgré notre sourire et notre bonne humeur nous n’aurons pas de « bonjour » ou de sourires.

Les résidents d’Auroville sont bizarres, ils ne sourient pas, ne disent pas bonjour et sont très froid ce qui les rend fortement désagréables.

 

C’est ça la communauté ?

Ça ressemble plus à la série « Lost » qu’a autre chose.

 

C’est étrange.

On ne restera pas ici, on a vu, on a rencontré, on a marché et maintenant on se casse.

 

Les gens n’ont plus rien a voir avec ce que « mère » avait pensé au départ.

 

D’ailleurs j’ai un gros problème avec ce « Mère » qu’ils répètent à tout bout de champs, elle s’appelle Mirra Alfassa (Mirra Richard) mais il faut l’appeler « Mère » !

Ce terme « mère » a une connotation d’emprise, de contrôle et de soumission.

Je n’aime pas ça, tout comme leur communauté.

 

Certes l’idée de départ était bonne, cette femme a fait beaucoup de bien autour d’elle et surtout à Pondicherry mais le système a pervertit ses idées en business qui semble bien huilé.

 

Heureusement que je n’ai pas pris toutes mes affaires !!

 

Pour ce changer les idées et rigoler un peu on décide de se faire un : ciné.

 Pondicherry ciné

On arrive une heure avant la séance alors on part en expédition pour prendre un verre dans un endroit calme et où l’on peut s’assoir.

Rien sur plusieurs KM2 !!!

 

On trouve un resto, que des locaux, ce n’est pas un problème.

 

Le problème est que c’est carrément du racisme la façon dont on nous a traitées.

 

Seuls les locaux sont servi, nous, on nous regarde, on rigole de nous et quand j’ai l’audace d’interpeller un serveur il me tourne le dos et s’en va.

 

On nous parle comme a des merdes : on nous fait bien comprendre qu’ici ils n’aiment pas les touristes.

 

C’est le seul resto à la ronde et j’ai très soif ; alors je me sers dans le frigo un coca et on est repartit.

 

Le ciné c’est 60R (1 euro).

 

Choix : un film à l’eau de rose ou un film de baston ?

On choisit le film d’amour.

 

Presque personne dans la salle !!!

 

On aurait dû miser sur la baston.

 

Pas d’ambiance et je suis sure qu’il y a des puces sur les sièges car ça gratte !!

 

On ne restera pas jusqu’à la fin, je vous rappelle que les films durent 2h30 ici et ça fait beaucoup.

Mais l’expérience était intéressante, les voir danser, chanter,…et le tout à regarder avec des boules Quiès.

Je vous assure que même avec les boules Quiès vous entendez super bien !

C’est impressionnant comme le son est fort, d’ailleurs je me demande comment ça se fait qu’il n’y ai pas plus de malentendant en Inde ?!

 

Je suis épuisée.

On devait aller au yoga mais je n’irais pas : je suis trop fatiguée.

 

Pour la première fois depuis le jour où je suis arrivée en Inde: tout m’agresse.

Les klaxons, la foule, les odeurs, les gens…les ordures

Pondicherry ordures (3)  Pondicherry ordures (2)

Je rentre à l’hôtel pour me reposer.

 

En chemin j’achète un bloc de fromage (ou se qui s’apparente le plus à du fromage) à pâte molle et des fruits de la passion que j’englouti.

 

Je suis fatiguée et n’ai plus de patience.

Et nous revoilà (Christelle et moi) à la recherche d’un endroit où on pourrait aller se reposer de cet enfer indien.

Darjelling nous semble bien, le hic c’est à l’autre bout du pays et l’accès est souvent compromis par les grèves alors on va pas se taper 40h de trajet pour être refoulées !!!

 

Je ne sais pas où aller.

 

Je suis dans une ville dont j’ai fait le tour, j’ai une chambre qui s’apparente plus à une cellule qu’a une chambre, je n’ai pas de prochaine destination intéressante à moins de 40h de trajet et Auroville c’était nul…le moral n’est pas au top !

 

La totale c’est que dans le café où je me suis arrêtée pour boire un café il y a une chanson de Noel bien triste à mon gout et ça enchaine sur « we wish you a merry Christmas » version techno !

J’hésite à me suicider en traversant la route ou en buvant de l’eau du robinet !!!!

Il faut que ça change….

 

On est le 14 décembre et je ne sais pas où je ferais noël et ça me perturbe…je ne sais pas pourquoi ça me perturbe autant ?

 Pondicherry papa noel

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

Il faut que j’arrête d’angoisser !

 

Mais surtout IL FAUT QUE J’ARRETE D’ANGOISSER !!!!!!

 

Avec Christelle on décide d’aller à Calcutta mais on a un problème de transport, tout est plein, on verra ça demain.

 

Je reste une journée de plus sur Pondi (et oui, maintenant je suis une habituée !) je devais y rester 3 nuits mais ça fait déjà une semaine et je n’ai pas de destinations qui m’intéresse et surtout j’apprécie beaucoup Christelle et j’aimerai bien passer Noël avec elle.

 

En attendant on achète les tickets pour manger à l’ashram (20R).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ashram je vous mets un lien car on a pas le droit de prendre de photos.

 

L’Ashram est un lieu communautaire où plusieurs bénévoles se relaient pour le faire fonctionner.

Il a été construit par « mère » pour les pauvres.

 

Il faut se présenter entre 20h et 20h30.

On y est à 19h40 et je dois avouer que je suis un peu gênée de me présenter devant un lieu qui a été créer pour les nécessiteux mais s’ils ont vendu les tickets c’est qu’il restait de la nourriture.

 

On quitte ses chaussures.

 

Comme à la cantine on fait la queue, on donne son ticket, on prend son plateau et des dames et des messieurs vous servent, et vous aller vous assoir.

 

Au menu : Dal, riz, truc sucré qui ressemble à de la compote, lassi et 2 tranches de pain.

 

On mange en silence SVP !!!

Assis par terre ou sur des chaises au choix !

C’est super bon !!

 

A coté de moi une femme prie devant le portrait de « mère » avant de manger son dal, lassi et 2 tranches de pain : c’est peu.

Ça me touche.

Là je suis en Inde.

 

Quand on a fini de manger on apporte son plateau à la plonge.

 

C’était une belle expérience.

 

On a payé notre repas 20R contre 200R habituellement alors on peut se permettre un verre dans un des hôtels grand luxe, sur terrasse s’il vous plait.

Du toit on voit le bord de mer et ça ressemble vraiment à la promenade des anglais !!!

 

Ma nouvelle copine est super !

Je l’apprécie beaucoup et j’aimerai que demain on trouve un train pour calcutta.

On parle de tout sans taboo et c’est génial. C’est quelqu’un de très cultivé.

Vesna, Coco, Véronika et maintenant Christelle : que des femmes supers !!!

 

Le lendemain, direction le cyber café (café des arts).

Ce café est un nid à français, c’est sympa et Eva la jeune gérante est ADORABLE !!!!

 Pondicherry café des arts

J’y passe la journée et je charge mon article du blog.

 

 

Il pleut à verses !!! Je crois que mon ordi ne va pas aimer….

 

4h de mise en page plus tard, je poste enfin mon article sur l’inde !!!

En fait il fait 5 articles.

 

Christelle revient de la gare et m’annonce que le train pour calcutta est plein.

On a épuisé nos alternatives pour échapper à la ville.

Nos chemin vont se séparer, demain je pars sur Varanasi via Chennai, je n’ai pas envie de rester sur Pondicherry.

 

On se fait un resto grand luxe. Je suis habillée comme une pouilleuse (en tenue sport, basquets et sac à dos) mais c’est raccord avec l’inde.

 

C’est très bon, le cadre très joli, de la baguette et des rillettes en apéro, agneau et légume, et glace au chocolat en dessert !!!

Ça fait plaisir de se faire plaisir de temps en temps, c’est important pour le moral.

 

Christelle me fait part de son découragement de rester sur Pondicherry 10 jours de plus et moi de ne pas être avec des gens sympa comme elle pour noel !

 

Elle aurait aimé aller à la maison de montagne (Kotagiri) de son amie mais elle ne veut pas y aller seule !

 

-      Je suis avec quelqu’un que j’apprécie mais je ne veux pas retourner sur mes pas (kotagiri : 20 km d’Ooty où j’ai vu les plantations de thé)

-      Je veux avancer mais je ne sais pas ce que je trouverai pour noel.

 

Je reviens sur ma position de ne pas revenir sur mes pas.

C’est décidé je pars avec elle dans la montagne !!!

 

LE PROBLEME EST REGLE !! Il nous aura quand même fallu 5 jours pour prendre une décision alors qu’on avait la solution sous le nez depuis le départ !!!!

 

Demain on rencontre son amie Laurence pour qu’elle me voie et on prend les tickets de bus pour Kotagiri.

 

La gare routière, ah !!!! Toute une symphonie de klaxons…

Je ne supporte plus…

 

On va chez Laurence pour qu’elle me voit !

 

Laurence nous fait un SUPER smoothie pour le gouter :

-      Papaye (elles n’ont pas toutes le gout de vomi !)

-      Noix de cajou

-      Fruit de la passion

-      Banane

-      Graine de lin

-      EPINARDS !!!!!!!!!!!!!!!!!!

C’est à tomber par terre !

 

Je raconte mon histoire à Laurence et toutes mes aventures.

 

Je lui dis aussi qu’il me reste le Taj Mahal et Varanasi à voir dans le nord et qu’après il faut que je redescende ici pour partir au Sri Lanka.

En gros, ça me fait traverser le pays (que je n’aime pas) de part en part pour voir deux villes.

 

Elle me conseille de prendre soin de moi et de ne pas me forcer à faire les choses et surtout de ne pas m’imposer des trajets aussi éprouvants que ceux que j’ai pu faire.

Elle me dit que le Taj Mahal restera le Taj Mahal que je le vois ou non, je n’ai aucune obligation.

 

Je crois qu’elle n’a pas tort, je ne remonterai pas dans le nord de l’inde et je partirais directement au Sri Lanka après Kotagiri.

 Merci Laurence pour tes conseils et pour la maison a Kotagiri.


On prend le bus pour Kotagiri.

 

Adieu Pondicherry.

 

Arrivée à Kotagiri :Les gens ici sont adorables, ils sourient, ils disent bonjour et ne nous harcèlent pas pour 3 roupies !!!!

 Kotagiri sur la route de chez Benoit (3)

Daisy une employée de la maison qu’on loue nous prépare un thé puis on part au village.

30mn de marche et en dénivelé s’il vous plait.

Heureusement que c’est un raccourci !!!

 Kotagiri caro dans le Thé

C’est agréable.

Je vois des vaches dans les champs de thé qui nous entourent.

Est-ce qu’elles font du thé au lait ?

 kotagiri vache dans le thé

On rentre de nuit (18h30) avec la pénombre et la Ptzel.

Daisy semble soulagée de nous voir rentrer. Elle a peur qu’on se perde ?

 

Je défais mes tresses qui ne ressemblent plus a rien.

 

3H plus tard…Je ne pensais pas mettre autant, quand j’arrive dans la chambre pour me voir dans le miroir je me chope un méga fou rire !

 kotagiri afro kotagiri afro (2)

La famille Jackson compte un nouveau membre.

 

C’est affreux ma coupe afro !

Ça vaut bien une photo souvenir ! « we are a family »

 

Pour nous rendre au village il nous faut traverser un champ de thé dans lequel on voit au loin des femmes qui le cueille.

On leur fait de grands signes de « bonjour » et elles nous répondent !

 

Au retour les femmes sont prés du chemin qu’on emprunte pour traverser le champ. Elles me disent de venir pour prendre des photos.

Je sens l’arnaque arriver ; une photo et après c’est « 10R my friend ».

 

PAS DU TOUT !!! Elles veulent juste se voir sur l’écran de l’appareil photo.

Et en plus elles me demandent de cueillir le thé avec elles.

 kotagiri femmes thé (4) kotagiri femmes thé (3)

Je suis tellement heureuse d’avoir retrouvé des relations humaines qui ne sont pas basées sur l’argent !

Je suis à la montagne, il n’y a pas autant de bruit qu’en ville, il fait bon voir froid le soir, on aura du feu dans la cheminée pour noël…je suis heureuse.

 

Je me débarrasse de ma coupe afro en un lavage de cheveux.

 

Christelle est descendue au village et elle a appelé un ami de Laurence : Benoît.

Le Benoit en question a une Guest House grand standing et fait resto, il est français et il est installé en inde depuis un bon moment.

 

Il nous propose demain de venir avec lui pour une rando en forêt et d’aller voir une tribu de cueilleurs de miel.

Sans hésiter je dis oui.

Le RDV est à 8h15 et en plus il passe nous chercher. Le top !

 

Christelle est rentrée du village après la nuit et Daisy était vraiment inquiète.

Elle l’était quand on est rentré de nuit le premier jour.

 

J’ai juste compris qu’il y avait des chiens sauvages (son anglais est aussi approximatif que le mien) mais je comprendrais tout demain matin.

 

Daisy explique pourquoi elle était inquiète hier soir et Christelle me fait la traduction.

 

Les bêtes sauvages en question ne sont pas que des chiens errant, il y a :

-      Des bisons

-      Des tigres

-      Des panthères

-      Des ours

-      Des léopards

 

Et en plus ils sortent vers 17h quand il fait encore jour et que la nuit s’approche.

Rien que ça !!!!!!!

 

Elle aurait pas pu nous le dire quand on est arrivé ?!?!?!

 

Elle nous montre les trous dans le béton du jardin et nous dit que c’est un bison qui a fait ça et que la dernière fois elle a vu un ours sur le chemin !

 

La voiture arrive.

Il y a Benoit, Romana (une hôte de Benoit), Rita (employée de Benoit ; traductrice, guide et GPS pour l’occasion) et nous deux.

On grimpe dans une jeep, c’est une première !!

 Kotagiri Jeep

Le trajet est plein de secousses qui me font bien rire, c’est l’aventure…

 

Direction le villagede kodanad avec ses chasseurs de miel.

 

Je m’attends à une rando de quelques heures dans la brousse, arriver dans un village où ils sont en pagne et accompagner les hommes dans leur chasse à la ruche sauvage, style : "vie ma vie" dans la jungle.

 

Le trajet dure 2h au travers des plantations de thé et entrecoupé de transport de locaux.

Avoir un véhicule ici est d’utilité publique !

 

On stoppe net.

 

Devant nous deux énormes bisons sont en train de traverser la route !

Plus de deux tonnes de muscles sont paisiblement en train de se dandiner devant nous…

 

Les 500 kg qui restent broute gentiment sur le coté de la route, le petit n’a pas l’air pressé de suivre ses parents…

Je suis subjuguée par cette vision de danse avec les loups version indienne que je ne sortirai l’appareil photo qu’après qu’ils aient traversé. Je n’aurais qu’une photo trouble du bébé.

 kotagiri bison kotagiri bison (2)

Je suis heureuse d’être dans une jeep plutôt qu’à pieds !

 

Wahou !!! je me demande comment les Indiens d’Amérique arrivaient à tuer ces bestiaux avec de simples flèches ?!

 

On atteint le village.

Je suis surprise qu’on puisse l’atteindre en voiture !

J’ai encore une fois mal compris !

Ce n’est pas un village isolé, ni primitif, c’est tout simplement un village sympathique.

 

On part en rando.

Deux hommes nous accompagnent, un avec une machette et l’autre sans rien (d’ailleurs je me demande pourquoi il vient ?).

 Kotagiri Kodanad l'homme a la machette

C’est super beau, ça me rappelle Mafat (La Réunion).

 Kotagiri Kodanad (7)   Kotagiri Kodanad (8)

On est sur un chemin tracé pendant moins d’une heure puis on bifurque sur la droite.

Plus de chemin, c’est abrupte et escarpé.

Des cailloux, de la terre et des feuilles.

 

L’homme à la machette est passé devant pour ouvrir le chemin, suivi de Rita et moi, le reste du groupe et l’autre homme clôture le tout.

 

Une demi-heure de descente ou l’on se rattrape aux branches en s’assurant qu’elles sont bien ancrées au sol et qu’il n’y a pas d’insectes en tout genre dessus.

 

Les insectes ici sont nombreux et de taille plutôt balaise.

Je n’irais pas jusqu’à dire que les fourmis ont des dents mais c’est pas loin.

 

Le point positif c’est que dans cette foret il n’y a pas d’insectes venimeux, il n’y a que des ours, des bisons, des tigres…

 

On peut donc s’accrocher au branches mais si on va pisser un coup faut guetter de pas se faire bouffer !!!

Je comprends maintenant l’utilité du 2ème homme…

 

A la fin de notre descente un court chemin nous emmène sur un mur d’une cinquantaine de mètres, isolé de toute intempérie, qui surplombe une falaise et qui nous offre une vue imprenable sur la vallée.

 Kotagiri Kodanad (2)

Le mur est couvert de peintures rupestres représentant la chasse, les hommes et les animaux.

Elles sont très bien conservées.

Je me sens comme Indiana Jones qui découvre le saint graal.

Savoir que ses peintures ont des milliers d’années c’est tout simplement émouvant.

 Kotagiri Kodanad peintures rupestres (7)  Kotagiri Kodanad peintures rupestresKotagiri Kodanad peintures rupestres (3)

Au sol, du sable.

Je me demande à quelle sorte d’animal appartient l’énorme excrément qui se trouve devant moi ?

Réponse de Rita : UN OURS !

Bénédiction qu’il y ait du sable au sol !!!!

 

Me voilà partie à la recherche d’empreintes de Nounours.

Victoire : j’en trouve une qui n’a pas été piétinée.

Le lieu n’est pas touristique mais il est quand même visité.

 Kotagiri Kodanad patte d'ours

Elle fait la taille de la paume de ma main.

Puis je porte mon attention sur d’autres un peu plus loin.

Elles sont toutes petites : des bébés !!!

Kotagiri Kodanad patte d'ours (2)

A ma joie succède une peur qui me saisit toute entière.

 

J’étais euphorique de faire cette découverte mais c’est à ce moment précis que je réalise que j’ai minimisé le danger.

Quand on vous dit qu’il y a des animaux sauvages vous êtes méfiant mais si vous me ressemblez, vous ne prenez réellement conscience du danger que lorsque vous en avez la preuve.

Et là je dois dire que la perception de voir débouler toute la famille NOUNOURS n’est plus aussi joyeuse que lorsque je me les imaginer paisiblement dormir ici.

 

Et je vous rappelle qu’on est 7 humains et qu’il n’y a qu’une machette (et mon leatherman…).

 

Dans ces moments-là on regrette de ne pas avoir arrêté de fumer, de ne pas avoir fait plus de sport quand on en avait l’occasion, d’avoir raté l’épisode de « man Vs wild » où il parle d’ours, et surtout de penser qu’exception faite des bisons, tous les animaux féroces présents dans cette foret savent monter aux arbres !

 

Et oui, on envisage toujours le pire quand on panique.

Pour moi ce fut une panique cérébrale maitrisée et non communicative.

 

Rien d’effrayant ne nous ai arrivé et on a croisé aucun ours ou autre gros matou.

 

Ils viennent ici car sur la paroi il y a des dizaines de ruches naturelles.

C’est la première fois que je vois des ruches sauvages.

Ça ressemble à de grandes lamelles qui varient du blanc au marron foncé selon l’avancement de la ruche.

Et parfois certaines tombent, ce qui fait le régal de la famille Nounours qui me fait tant peur.

Kotagiri Kodanad miel (3) ca c'est une PETITE !!!

De temps en temps certain du village viennent prendre du miel, ils descendent en rappel le long de la paroi pour atteindre les ruches.

 Kotagiri Kodanad miel (7) Kotagiri Kodanad miel

Elles sont énormes ! Regarder la taille de l’être humain qu’il y a en bas au milieu de la photo et les ruches en haut !

 Kotagiri Kodanad miel (6)

Tant de choses en un même lieu c’est extraordinaire.

 

Ce lieu est comme un sanctuaire.

 

On rentre.

Tout ce qu’on a descendu, il faut le remonter !!!

C’est plus facile que la descente.

J’ai dit plus facile, pas moins fatiguant !

 Kotagiri Kodanad le groupe

Le retour se fera en queue de peloton pour prendre des photos et être seule pourdigérer toutes ces merveilles que je viens de voir ainsi que la beauté de la nature.

 

Arrivé au village, le repas nous attend.

Boules de farine de millet, sauce, légumes, galettes et omelette.

Un festin !!!!

Kotagiri Kodanad repas boule de millet

Les boules sont grosses comme des pommes et collent aux doigts.

Le mélange avec la sauce est divin.

Ce repas est excellent.

 Kotagiri Kodanad repas

A la fin du repas on nous emmène sur un bout de terre à coté d’un grand arbre où se trouve sur un carré des petites statues et des galets.

C’est le cimetière du village.

 Kotagiri Kodanad cimetière

Ils sont tous enterrés là en position assise.

Et pour chacun une statuette ou un galet (selon les moyens).

Ça n’a rien de triste au contraire l’arbre est magnifique, et c’est le cycle de la vie : la mort donne naissance à la vie.

 

Le retour nous réserve une visite que je n’aurais pas espérée : une distillerie d’huile essentielle d’eucalyptus totalement artisanale.

 

C’est une petite cabane entourée de champs boueux enclavée dans le creux de la vallée.

Elle fume comme si elle prenait feu et elle est noire comme le charbon.

 Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie (3)  Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (9)

Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie

En son cœur un foyer alimenté par les feuilles distillées et séchées que l’on utilise pour distiller les nouvelles qui serviront à leurs, tour une fois séchée, de combustible.

Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (4)

Les cendres forment des stalactites noires et légères sur le plafond.

Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (16

L’alambic diffuse une fantastique odeur d’eucalyptus.

 

Le tout dégage une épaisse fumée qui s’accroche à la cabane et s’envole pour parfumer la campagne.

 Kotagiri sur la route de Kodanad distillerie eucalyptus (5)

 

Les surprises ne sont pas épuisées : on part voir le couché de soleil sur la colline.

 

On traverse des champs où broutent les buffles et où se trouve un temple qui leur est destiné.

Une fois par an deux hommes rentrent entièrement nu dans le sanctuaire pour déposer des offrandes.

C’était pas aujourd’hui, dommage…

 Kotagiri sur la route de Kodanad temple buffle

Le spectacle du coucher de soleil n’aura pas lieu, trop nuageux.

 

On dine dans un resto improvisé où la dame n’a ouvert que pour nous. Elle nous fait des dosas (sorte de crêpes accompagnées de sauces plus ou moins pimentées).

Elle est très belle cette dame.

 Kotagiri sur la route de Kodanad Dosas

On est assis près du feu sous un préau. La nuit tombe et le seul éclairage qu’on a est une petite lampe qui se trouve à l’entrée de sa maison.

 

Il fait froid mais j’ai tout prévu, pull et coupe-vent : merci Maman de m’avoir appris tout ça en randos !!!

 

On rentre, demain midi on va manger chez Benoit à son resto.

 

Cette journée n’était pas celle que j’avais imaginée mais elle est vraiment importante pour moi.

C’était merveilleux d’avoir un contact avec des locaux et avec la nature.

C’est comme ça que j’aurais voulu tout mon voyage en Inde.

C’ETAIT MAGIQUE !!!!!

 

Merci Benoit et Kodanad de m’avoir réconciliée pour un moment avec l’Inde.

 

Le lendemain on se rend à pieds chez notre hôte, 7km, on est à la montagne c’est pas pour faire du gras !

La maison est superbe et Benoit est sympa.

 

Au menu :

-      Poulet

-      Frites

-      Légumes

-      Chapati

-      FROMAGE de chèvre et bleu d’auvergne que je prends en photo pour envoyer à Yohan

 Kotagiri chez Benoit FROMAGE

On part sur Conoor. C’est une ville comme les autres : sale et bruyante.

 

Benoit nous emmène voir les locomotives à vapeur qui tractent le petit train des montagnes.

C’est trop bien, on se croirait dans un musée sauf que là c’est un garage qui fonctionne encore !

Les wagons ressemblent à ceux que je prenais quand j’étais petite et que j’allais voir ma Mamie.

 Conoor locomotives à vapeur (4)

Le jour de Noël, on se traine jusqu’à ce que Daysie nous apporte le petit dèj : compote de fruits, patates en sauces, omelette variée, chappaties.

Trop bon notre petit dèj de noel.

On traine au soleil.

 

Je ne sais pas pourquoi j’angoissais autant de passer noël puisque je ne suis pas très fêtes de fin d’année, peut-être parce que c’était le 1èr en dehors de France…

 Kotagiri Noel

JOYEUX NOEL : un jour comme les autres…et parmi tant d’autres.

 

On se prépare pour quitter notre havre de paix : Kotagiri en direction de Chennai via coimbatoire.

 

Il n’y a pas de soute à bagages, nous nous retrouvons debout dans un bus local avec nos énormes sacs à nos pieds.

On fera 1h30 de trajet debout et 1h assise.

 

Gare routière de Coimbatore.

On prend le bus et je mets mon sac en soute ! Quel bonheur d’étendre ses jambes…

 

De tout le trajet je ne descendrais pas du bus et je dormirai 4 ou 5h : une première !!!!

 

Arrivée à Chennai (madras) 6h du mat.

Je récupère mon sac qui n’a pas bougé de la soute à bagage et on s’éloigne un peu de la gare pour prendre un rickshaw, mais avec nos gros sacs sur le dos même à 10 bornes de la gare on reste des touristes !!!

 

C’est un abruti !! Le seul qui ne sais pas où se trouve notre hotel c’est lui !

Il demande à tout le monde.

Au départ de la course c’était 150R après 200 (il se rend compte que c’est plus loin que ce qu’il pensait) et à l’arrivée 220R : voleur !!

Il n’aura que 200R.

 

7h30 petit dèj.

Rien n’ouvre avant 10h.

On marche.

C’est mendiant sur mendiant et détritus sur détritus.

 

On se sépare, RDV ce soir 18h à la Guest House.

 

Je prends un café et je pars à la recherche d’un Lonely SRI LANKA.

J’en trouve un après 3 magasins de livres, je le planque derrière d’autres bouquins car il faut d’abord que j’achète mon billet d’avion.

 

Je me rends dans différentes compagnies aériennes et c’est partout pareil : ou c’est plein ou c’est 12 000 R !!!

Je vais réfléchir.

 

C’est très sale, je retrouve l’inde que j’avais quitté avant Kotagiri.

Ici, même les rats crèvent tellement c’est pourrit.

Si c’est vrai, j’en ai croisé une paire en décomposition.

 

Je croise un camion poubelle !!!! Une apparition ? Le progrès ? Une prise de conscience ? Ou un nouveau parti politique ?

Photo !!!!!

 (je vous la poste plus tard, petit probleme informatique...)

 

J’ai un problème, je ne peux pas acheter un billet d’avion sur un site autre que français car la caisse d’épargne (ma banque) me demande de confirmer mon achet en retranscrivant le code que je recevrai par SMS !

Je n’ai pas de téléphone !!! Je ne peux donc pas confirmer quoi que ce soit et donc je ne peux pas acheter mon billet d’avion !

J’ai envoyé plusieurs mails à ma banquière mais elle ne me répond pas (elle doit être en congés mais dans ce cas elle aurait pu transférer ses mails et ses appels !!! bonjour la conscience professionnelle !!!)

 

Le billet est passé de 60 à 160 euros+les frais de dossiers soit : 208 euros !!!!

 

Merci la caisse d’épargne !

 

Je le prends, je veux quitter ce pays que je ne supporte plus dés DEMAIN !!!

Le site me dit qu’il y a un problème avec ma carte et qu’il a besoin d’une confirmation.

Je quitte le cyber café sans mail de confirmation de mon billet d’avion.

 

Demain, quoi qu’il arrive, à 11h30 avec la compagnie Kingfisher je m’envole pour le Sri Lanka, je le sens…

 

Pour diner on fait chacune de son coté.

Pas parce qu’on est fâchées mais parce qu’on a pas envie de la même chose : elle veut rentrer à l’hôtel et moi je veux manger dans la rue.

On ne c’est jamais fait la gueule malgré quelques désaccords et on a passé beaucoup de moments de rigolade.

Et on a tout de même passé 20 jours ensemble !!

C’est pas rien ! c’est la première fois que je voyage aussi longtemps avec quelqu’un.

 

Je trouve une vendeuse ambulante de dosas et omelette.

Comme à Trivandrum.

 

Elle me rend la monnaie et je la donne à un homme qui est dos à moi.

 

Il est sale comme on peut difficilement ce l’imaginer en France.

Je l’observe depuis que je suis arrivée. Il est assis par terre en train de trier les ordures. Il fait ça très méticuleusement.

Je m’approche de lui et lui tend les 5R (7ct d’euros).

 

Il ne réalise pas de suite que je lui donne quelque chose.

Il tend la main, découvre la pièce, lève la tête et me regarde comme si j’étais sa bonne fée.

Son regard s’illumine et il me sourit.

 

Cet homme triait ces ordures, il travaillait, ne demandait rien et c’est pour ça que je lui ai donné de l’argent.

Je ne lui ai pas donné grand-chose et c’est vrai que j’aurai pu lui donner 10 ou 20 ou 30R mais aurait-il continué, par la suite à trier ces ordures, ou aurait-il harcelé les touristes pour une pièce ?

Avec du recul, moi-même, n’ai-je pas engendré le comportement qui m’insupporte juste avec 5 roupies ?

Je ne sais pas, peut être aurais-je du l’inviter à manger des dossas mais la femme du boui-boui aurait-elle accepté.

Sur le moment j’ai fait ce que je pensais être bien.

 

Au fait, je viens de réaliser que j’ai mangé à coté d’un monticule d’ordures et que je ne m’en suis même pas rendu compte !!!!

Il est temps que je quitte ce pays…

 

On commande un taxi pour l’aéroport 5h30.

Demain on se CASSE DE CE PAYS POURRIT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

5h le réceptionniste était censé nous réveiller…et bien non ! Heureusement que Christelle a mis son réveil.

 

Une énergie formidable est présente dans cette chambre ce matin-là ! On est tellement heureuse de partir de ce pays que ça nous électrise.

 

5h30 on est prête et on saute dans le taxi.

Il roule comme un connard !

 

Pour rentrer dans le périmètre qui entoure l’aéroport il faut montrer son passeport.

Pour rentrer DANS l’aéroport il faut sa carte d’embarquement et son passeport : là ça coince !

 

Je n’ai pas ma carte d’embarquement puisque je n’ai pas eu de mail de confirmation. Il faut que j’aille me faire enregistrer pour savoir si mon billet est validé mais le comptoir est dedans et moi dehors : entre nous un flic.

 

Il ne veut rien entendre, je ne peux pas rentrer avec Christelle.

Il est 6h30 et elle a son avion à 8h45. Elle me dit qu’elle a le temps de prendre un café avec moi.

On retraverse les contrôles avec notre café pour aller à l’extérieur de l’enceinte pour fumer.

 

Il faut sérieusement que je pense à arrêter…

 

On se sépare et je m’excuse pour mes sautes d’humeur, elle me souhaite un beau voyage et elle rentre dans l’aéroport. Je ne la reverrais plus.

 Kotagiri Noel Katell et moi

Je demande à plusieurs personnes (dont des flics) où se trouve l’endroit pour imprimer les billets.

Après moultes allers/retours je trouve un comptoir Kingfisher (ma compagnie aérienne, qui accessoirement fabrique des bières !)  extérieur !!!

Je suis sauvée.

 

Le monsieur est souriant et gentil !

Y’en a qu’un dans cet aéroport et je suis contente d’être tombée sur lui!

 

Il sourit et me montre le sticker de Ganesh que j’ai collé sur la dernière page de mon passeport (on nous l’a donné à Mysore quand on a acheté du safran avec COCO).

Et VICTOIRE !!!!!!   Je suis enregistrée j’ai mon billet d’avion !

 

YOUPI TRALALALALERE. Méga fiesta à l’intérieur de moi !!!!

Coco, tu avais raison : Ganesh nous protège !!!

 

Il est 7h, mon vol est à 11h30.

 

Christelle décolle à 8h50, il me reste donc une heure à partager avec elle avant qu’elle ne traverse la douane.

Je me représente au flic de l’entrée, avec PASSEPORT et BILLET D’AVION, mais il refuse de me laisser rentrer car mon avion ne décolle que dans 4h et il ne laisse rentrer les gens que 3h max avant le décollage !

 

CONNARD !!!!

Et une fois rentré tu ne peux plus ressortir : INTERDIT.

VIVE L’INDE !

 

On a des lois à la con en France et on a une quantité de policiers abrutits (je sais j’ai bossé avec certains) mais en Inde…ça bat des records !!!!

 

Je me pose et j’attends patiemment 8h l’heure à laquelle je peux rentrer dans le lieu de ma libération !

C’est terrible, j’ai vraiment l’impression de me sentir comme un détenu à 10mn de sa sortie de prison.

Je sature de ce pays, je les hais !

 

8H sonne, je me représente devant la police, je retente et JE RENTRE !

 

Petit café et j’aperçois une femme complètement voilée. Voici le meilleur moyen de ne pas se faire emmerder en Inde !

 

Un militaire d’une cinquantaine d’année se dirige droit sur moi, je me demande ce qui va m’arriver…

Son collègue de mon âge, plutôt charmant pour un indien, reste en retrait.

Je flippe un peu car ça donne vraiment l’impression d’une intervention imminente…

 

Il arrive devant moi, me demande d’où je viens et ou je vais sur un ton très mielleux…c’est juste pour me draguer !!!

 

Je dois dire que ça me soulage, j’ai vraiment cru que j’allais subir un contrôle.

 

Je pars à la recherche d’un Lonely planet sur le Sri Lanka.

Magasin de livres : plein de guides mais pas un seul sur le SRI LANKA.

 

J’enregistre mon sac 22kg ! Quand même…

J’ai une étiquette de la compagnie (style étiquette à bagage) que je mets dans ma poche, et une fiche « immigration » à remplir. Je remplis tout sauf l’adresse en Inde, j’en ai pas.

 

Avant de se mettre dans la file d’attente de l’immigration il y a un contrôle de papiers (encore) et le mec me dit sèchement « indian adress ! » je lui réponds que je ne suis pas résidente en Inde et que je n’ai pas d’adresse ici.

 

Il voit que j’ai marqué Police sur ma fiche (et oui, ça sauve les miches et on est moins emmerdé que si l’on marque : « sans emploi ») il se radoucie et me demande gentiment de marquer ma dernière adresse d’hôtel.

 

Je passe l’immigration.

Magasin de livres : plein de guides mais pas un seul sur le SRI LANKA.

 

J’arrive à la douane. Je suis mise de coté car il faut que j’accroche l’étiquette que j’ai dans la poche et qui m’a été donné par la compagnie.

 

Je me dis que c’est ridicule, c’est mon sac à main, il reste avec moi.

Mais si je veux passer il faut que je m’exécute.

 

Le sac passe au Rayon.X et moi sous le portique de détection de métaux.

Il ne sonne pas, je trace.

 

Je suis attrapée au vol pas une femme de la douane qui me pose sur une estrade, me passe la « poêle à frire » (détecteur manuel de métaux) et j’ai droit à une fouille par palpation.

J’ai vraiment une tête de bandit ?

 

Je regarde et c’est la même chose pour tout le monde.

Je récupère mon sac sur lequel il y a l’étiquette avec un joli tampon de la douane comme quoi tout est OK.

Je m’apercevrai plus tard que j’avais oublié des allumettes et des liquides (produits pour les mains) et qu’ils n’ont rien dit.

 

Je constate que c’est donc tout en apparence mais dans le fond ils ne sont pas très consciencieux…

 

Magasin de livres : plein de guides mais pas un seul sur le SRI LANKA.

Je crois que les indiens n’aiment pas le Sri Lanka, de toute façon, a part eux-mêmes je sais pas ce qui les intéressent ?

Et je regrette de ne pas avoir acheté celui que j’avais vu.

 

Je demande à un douanier si je peux échanger mes roupies indiennes (qu’il me reste) au Sri Lanka contre de la monnaie locale.

La réponse est oui, je lui demande s’il en est sûr, sa réponse est oui, il me dit même qu’il y a beaucoup de bureaux de change à Colombo (là où j’atterrie).

 

J’attends l’heure d’embarquement et je suis heureuse.

 

Je suis une des premières à me faire enregistrer.

 

J’arrive sur le tarmac devant l’escalier de mon avion qui m’emmènera loin d’ici.

 

Je décolle mon pied droit une dernière fois du sol indien, puis mon pied gauche. J’ai enfin quitté ce continent que je déteste.

 

L’avion décolle et je suis heureuse.

 

J’en ai les larmes aux yeux, vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureuse de quitter ce pays que je déteste et qui me pompe autant d’énergie.

 

Certaines personnes m’ont posé une question intéressante :

 

« Pourquoi es-tu restée aussi longtemps dans un pays que tu n’aimes pas ? »

 

J’ai répondu que c’était pour voir si je ne me trompais pas sur l’Inde, parfois la première impression n’est pas la bonne, et je voulais découvrir un maximum de choses même si je devais en souffrir car peut être que je faisais erreur sur l’impression que j’en avais.

 

Aujourd’hui j’analyse la situation différemment.

 

Je pense que j’avais besoin de souffrir, besoin d’être en galère (peut-être même qu’inconsciemment je les ai provoquées) car j’avais besoin de me prouver à moi-même que j’en été capable, que je pouvais le faire et le surmonter SEULE, j’avais besoin de me tester pour trouver mes limites et m’en servir comme points de repères.

Car tous les autres points de repères je les ai perdus en quittant tout ce que j’avais.

 

J’avais besoin de me trouver, de commencer à savoir et à apprendre qui je suis. A être plus sûre de moi, à avoir confiance en moi et à me reconstruire.

 

Ne dit-on pas que l’on nait dans la douleur ?

 

Je pense que ce pays que je déteste tant m’aura apporté une chose primordiale : j’ai fait la rencontre de moi-même et je suis sur la voie de ma construction qui aboutira à mon épanouissement.

 

Une autre question m’a été posée avant de partir de France par un ami d’enfance :

 

«Beaucoup de gens n’osent pas faire ce que tu entreprends, tout lâcher et partir à l’aventure.

Lorsque tu y seras, pourras-tu me dire ce qu’il y a de l’autre coté du miroir ? »

 

Je pensais que la réponse serait complexe et très longue mais en fait elle est très simple :

SOI-MEME !!!!

 

Et c’est la chose la plus dure à gérer : se retrouver face à soi-même.

 

Etre face à ses peurs, ses faiblesses, ses jugements et ses aprioris, ses defaults, ses manques, ses noirceurs tout ce qu’on se cache à soi même par facilité, par crainte, par confort ou par faiblesse.

 

Ce voir tel que l’on est réellement bon et mauvais, sans fioritures et avec honnêteté pour ce combattre et pouvoir avancer dans la quête d’un SOI meilleur et en accord avec notre nature.

 

Se surprendre à être quelqu’un de formidable ou exécrable, bon ou mauvais, heureux ou triste en faisant de son mieux pour se trouver et s’accepter dans un monde aussi complexe et aussi simple que nous.

 

Tout change, tout évolue, tout éclate et se reconstruit: c'est la beauté et la noirceur du MONDE.

C'est ce qui fait que j'aime la vie et qu'elle en est d'autant plus intéressante.

 

Je me rends compte qu’après 4 mois de réflexion je n’ai toujours aucune idée de ce que je veux faire comme boulot mais j’en apprends tous les jours sur qui je suis.

 

Peut être qu’un jour j’apprendrai ce pour quoi je suis faite.

Peut être que je ne le trouverai jamais mais pour l’instant je ne veux plus me rendre malade avec ça, j’ai envie d’être heureuse et de profiter de ce que la vie m’offre comme un cadeau : le présent.

 

On survole le Sri Lanka, le paysage est superbe, je sens que je vais aimer ce pays…

A suivre…

 

Partager cet article
Repost0
Published by carodi - dans INDE