Australie "Road trip Nullarbor" d'Esperance à Adélaïde

Je fais le sac et à 8h je grimpe dans ma maison pour 4 jours.

   

On va faire les courses et le plein.

En partant de la GH qui est à 5 mètres de la plage je vois un groupe de 5 dauphins ENORMES !

Pas le temps de prendre une photo mais c’est trop beau.

On ira pas non plus à Cape Le Grand, le park national à 50km d’ici car il l’a déjà fait et du coup ça lui fait faire un détour de 100 bornes pour que je vois des kangourous sur la plage…c’est la vie !

Il faut qu’il achète un bouchon pour le réservoir d’huile, il a cassé le sien hier en faisant je sais pas quoi.

Il m’avait dit qu’il devait fixer quelques trucs sur le van avant qu’on parte.

On fait 3 magasins et finalement le dernier est le bon.

Et nous voilà partit pour 4 jours, environs 2200 km dans le « nullarbor » entre Espérance et Adélaïde.

  

Le Nullarbor est une région désertique (mais pas au sens désert de sable : ça je le constaterais plus tard) où se trouve la route la plus longue et la plus droite du monde : 150km ainsi que le plus grand parcours de golf (faut être motivé) et RIEN.

  

Je ne sais pas pourquoi mais j’avais besoin de faire cette partie là de l’Australie en van.

Peut être pour coller aux cartes et photos que j’ai vu depuis tant d’années sur ce pays ou tout simplement pour éprouver ce sentiment de liberté et d’espace qui me manque et dont j’ai besoin depuis un certain temps.

Ici c’est parfait pour ça !

Sur la carte que j’ai il y a des noms de lieux et je pense que c’est des villages mais je constaterai plus tard que je faisais erreur.

Donc nous voilà partit…

J’ai mon foulard sur la tête pour éviter que mes cheveux ne viennent dans les yeux, les tongs aux pieds et des rêves pleins la tête.

 

Ça c’est sans compter sur mon nouveau colocataire qui est un spectacle à lui tout seul.

Je ne comprends pas réellement sa situation mais c’est peut être parce qu’il ment un peu (beaucoup à vrai dire), il serait français je dirais « oh, Marseille ! ».

Après seulement 1h de route je connais sa vie.

Il est gentil et le fait de raconter ma vérité sur ce que j'ai vécu peut lui faire du tord c'est pourquoi j'ai décidé de le nommer "M" dans mes écrits, si quelqu'un fait une recherche sur lui, il ne tombera pas sur ma vision des choses.  

La route : passage à Norseman jusqu’à Caiguna.

La plus longue ligne droite de bitume au monde est de 150 km, même le TOMTOM ne se trompe pas.

  

On traverse des plaines désertes et pourtant on croise pas mal de voitures et de road train.

 

Déserte ne veux pas dire dénuée de toute végétation, c’est juste que ça change de temps en temps.

 

On passe d’arbres verts à une foret d’arbres morts.

La route est tellement droite qu’il y a des endroits réservés pour l’atterrissage d’urgence des avions, matérialisé au sol par des lignes blanches.

  

On s’arrête à une aire de repos où il y a une table de camping en bois comme chez nous mais l’intérêt c’est qu’il y a une personne qui s’est amusée à recouvrir l’un des bancs entièrement de capsules de bières !

 

On repart et il me raconte tout un tas d’histoires dont je doute de la véracité.

Par contre, être au milieu de nulle part avec la musique dans un van en version aventure CA ça me PLAIT !!!

En plus il met ABBA !

Trop bien, et là j’ai une grande pensée pour ma sœur avec qui on est Fan de MURIEL !

Il me propose de lire des magazines mais je lui réponds que ça va.

C’est gentil de s’inquiéter de mon confort mais peut-il sembler étrange que je sois heureuse rien qu’en regardant défiler le paysage ?

Apparemment pour lui oui !

On fera divers arrets pour l’essence ou pour un break.

Lors d’un de ces arrets je remarque que tous les cailloux sont ronds !

Oui, tous !

J’en ramasse 2.

On voit aussi un panneau qui dit attention aux Kangourous, émeus et chameaux !

Le tout en dessins, trop fort, j’espère en voir.

 

Il fait chaud et sur la route il y a des mirages, comme de l’eau sur le bitume, c’est amusant de regarder ça en se disant que peut être il n’existe plus de route après, et qu’on va passer dans un rêve… (non, je n'ai pas manger de champignon!)

 

Un autre truc que je prends pour un mirage mais qui n’en est pas un c’est une boite aux lettres !

Oui, il y a des fadas pour vivre au milieu de rien !

Regardez sur la gauche de la photo!

Et quand je dis rien c’est rien : pas une ville sur 1000km, pas d’eau et je me demande de quoi ils vivent et à quoi ils occupent leurs journées.

Vers la fin d’après midi on s’arrete de nouveau pour faire le plein dans une des seules stations à 150 km à la ronde.

C’est ces stations qui sont notés sur la carte, ce n’est pas les villages !

 

Et oh surprise notre Van pisse l’huile !

Catastrophe…pour lui, moi je le prends plutôt cool.

On est pas au milieu de la brousse, chose qui aurait pu arriver à 99,99%, première vidéo.

Ici il y a de quoi dormir, se laver et des gens qui s’arrêtent mais pour lui c’est la fin du MONDE !

Je comprends qu’il soit anxieux, c’est son véhicule mais de là à faire tout un cinémas et à le prendre comme s’il s’agissait d’une plaie d’Egypte, y’a de la marge.

Bref après 100 fois d’écoute de la phrase :

« je le sentais c’est pour ça que je me suis arrété, j’ai entendu le moteur, c’est une catastrophe, je suis malchanceux… »

Je me mets en mode ACCEPTATION de cet individu.

On est donc bloqué ici pour la nuit, on verra demain s’il peut réparer.

On se stationne au camping et il trafique le moteur.

Il a l’air de s’y connaitre autant que moi, et pour quelqu’un qui a passé 5 semaines en pleine brousse à tomber le moteur du Van pour le réparer je trouve ça un peu léger.

Bref, il fait un truc et me demande de regarder si l’huile coule encore.

Je me retrouve assise sur la glacière à regarder le sol.

Et je me mets à rire en imaginant la situation si on avait été 2 filles.

On se serait tout simplement assises l’une à coté de l’autre à regarder l’huile couler !

Bon, le Van doit être magique car l’huile ne coule plus et il n’a rien transformé donc j’en déduis que c’est un truc qui devait boucher un machin après 700 km non stop.

Surprise, un avion atterrit, la classe d’arriver au camping en avion !

 

Je fais la connaissance de Yann, un basque qui vient de se garer juste à coté de nous.

Il va en direction opposée.

Il nous raconte qu’à la douane (oui, d’un état à un autre dans un même pays il y a une douane !) on lui a saisie ces fruits, j’espère que ça ne sera pas pareil pour nous.

 

On passe la soirée tous les 3, "M" à sa guitare et Yann en Luke de la guerre des étoiles.

 

Je prends le ciel étoilé en photo ainsi qu’une fourmi d’environ 1,5cm !

 

Je vais me coucher dans mon lit de camp, prêté gracieusement par Milan.

 

On est à Caiguna, on a fait 700km selon Milan et 575 selon google map.

Jeudi 10

Bonjour bonjour !

Alors, après vérification le van ne perd plus d’huile, il est MAGIQUE !

C’est le seul véhicule au monde qui se répare tout seul et je suis sans doute avec le seul individu au monde qui répète 100 fois la même phrase :

« je ne comprends pas c’est pas normal, je suis mécano et j’ai jamais vu ça… » en boucle !

On reprend la route mais on s’arrêtera tous les 50 km pour que Monsieur est le plaisir de se montrer comme un mec qui y connait un rayon en faisant le niveau d’huile.

Et je passe les commentaires qui vont avec…

Ce n’est pas le fait qu'il s’inquiète qui fait que je suis un tantinet sarcastique, c’est de voir comment un menteur mis devant le fait accomplit de la preuve de son mensonge, ment encore plus et fait passer son ignorance pour un coup du sort.

Et je dois avouer qu’au-delà de l’irritation que parfois il fait naitre en moi, je m’amuse beaucoup à analyser son comportement et j’en viens même à le plaindre d’être mythomane à presque 50 ans.

On croise plein de voitures et de CAMIONS avec les phares allumés et je lui demande (puisqu’il a vécu 20 ans en australie) si on ne devrait pas faire pareil, c’est peut être le changement d’état qui impose ça et que le code de la route n’est pas le même.

Attention les yeux à la réponse qui va suivre :

« mais non, on a croisé que des européens ! »

Waouuuuuu, tant d’intelligence dans une réponse frise le respect !

Je verrais un panneau plus loin qui indique que l’on doit rouler les phares allumés mais je n’en dirais rien.

Tous les automobilistes disent bonjour et ça c’est trop cool.

On fait une pause à Cockle Biddy.

Personne connait et c’est normal.

Une station essence et un panneau sur lequel on peut lire :

« population 8 Kangourous : 1 234 567… »

Ils sont pas nombreux mais ils ont le sens de l’humour !

Je prends l’écriteau en photo et l’un des 2 mecs assis me dit : « 5$ »

On rigole et on discute.

Il fait partit des 8 !

Tous travaillent à la station essence.

On voit 2 mecs arriver en Harley et c’est du genre vrai baroudeur dont la graisse ne fond pas au soleil.

On repart et on croisera sur la route un mec en vélo !!!! oui il y a des allumés !!!

Des aigles, des émeus…et des épaves de voitures.

 

On arrive en haut d’une coline et on a vue sur la plaine que l’on va traverser, RIEN !!!

Une mer de RIEN !

 

Trop bien photo !

 

On arrive à Mundrabilla et c’est comme les films américains, y’a rien à part la station et un corbeau sur la pompe à essence.

 

Il y a aussi un truc à vendre : un reste de véhicule, celui-là il ne perd plus d'huile!

 

On roulera longtemps aujourd’hui, en plus on a le changement d’heure +2h30, oui, on a traversé 2 fuseaux horaires mais le premier il n’y avait rien pour nous l’indiquer.

On passe la douane sans qu’on nous contrôle, on avait planqué les fruits et laissé 1 pomme et 1 banane pour les douaniers au cas où il y aurait eu un contrôle.

On s’arrete sur une aire de repos et il y a un piquet avec les distances des villes, on est plus proche de NYC que de Paris !

 

Et dans 3000 km je serais exactement aux antipodes ! à Melbourne plus précisément.

On arrive à Bunda cliff, une falaise populaire dans le coin.

Jolie.

 

Il y a des clotures tout autour de nous pour ne pas aller trop prés de la roche car elle s’effrite et c’est dangereux.

 

QUI QUI C’EST qui saute la cloture en disant que tout ça c’est que des conneries ?!

"M" !

Il me prend l’appareil photo pour que j’ai des photos de plus prés !

Il est gentil…en même temps c’est sympa.

Il me dit aussi que si jamais il tombe j’aurai perdu un appareil photo mais gagné un Van !

Oui sauf que les clefs sont dans sa poche !

 

Il n’est pas dénué d’humour le garçon !

D’ailleurs il va m’en falloir de l’humour pour le supporter.

Il est gentil, ça c’est un fait... mais heureusement que je suis en mode baba-cool sinon je l’aurais mal supporté.

Monsieur est ancien militaire mais pas n’importe lequel :

- un groupe d’intervention des forces spéciales (à voir comment il en chie pour descendre mon lit du toit du van j’ai de gros doutes),

- son fils a fait de la prison et sa copine lui faisait du gringue,

- sa femme a engagé la mafia pour avoir sa peau (il s’est d’ailleurs caché et a été en cavale pour leur échapper),

- il a bossé avec les plus grands artistes,

- il connait plein de monde,

- il parle aux fantômes qu’il prend en photo (vu le temps qu’il met à prendre les miennes là aussi j’ai un doute),

- il sent le moteur quand celui-ci lui envoi des signaux et joue de tous les instruments qui existent sur son tableau de bord de la guitare, du piano en passant par les percussions,

- il a passé quelques jours sur la route à se défoncer la gueule avec une française qui quelque part entre le kilomètre 978 et le km 979 changera de nationalité pour devenir une allemande,

- il a un contact avec les patron de marque de surf pour promouvoir des fringues qu’il prévoit de fabriquer

- et il a des amis qui ont vu un vaisseau mère d’aliens se poser en plein milieu de l’australie pendant que lui été mécanicien.

Bon si avec tout ça je m’étais ennuyé ne serait-ce qu’une seconde c’est que j’avais un problème !

Ne vous méprenez pas, je ne me suis pas énervée une seule seconde (pour ceux qui me connaissent ça peut paraitre irréaliste, c’est peut être la zénitude des lieux ou mon acceptation de l’autre qui a changé), je me suis d’ailleurs époustouflée moi-même !

J’ai simplement pris la situation comme elle était et heureusement car j’ai vraiment passé de bons moments à écouter ses histoires merveilleuses.

Il a aussi une qualité principale, il est gentil.

Bon avec le fait qu’on ait perdu de l’huile il a décidé qu’on ne ferait pas trop d’écarts pour visiter les sites trop loin de la route principale, je peux comprendre, alors je ne verrais pas les ruines, le golf et d’autres choses.

La route défile, et je continu à vous faire des vidéos pour rendre ce périple un peu plus vivant à vos yeux.

Tout au long du chemin il y a des pancartes effrayantes d’un mec avec des allumettes sous les paupières, c’est pour sensibiliser à la fatigue : beurk.

 

Je disais donc que nous avions roulé plus que d’habitude et avec le décalage horaire on roulera de nuit.

Le coucher de soleil est superbe mais il ne s’arrêtera pour prendre des photos, par contre il s’arrête pour me prendre en photo au milieu de la route en position lotus, drôle de lubies.

Tant que c’est que ça, j’obtempère !

 

Les arbres sont magnifiques, ils ont des courbes sublimes.

En pleine nuit on verra un kangourou géant (2 mètres) traverser devant nous et on sera obligé de s’arréter pour le laisser passer, je n’ai pas pris de photo, le temps que je réagisse il était partit.

On évitera de justesse un Wombat, genre de gros cochon d’inde et j’apercevrais un chat sauvage à la queue super longue.

Sa musique est trop bien, et je plane complet.

On s’arrette au milieu de rien et on dort.

Il fait super chaud, genre 35°c et 2h après c'est 15°c je me pèle le cul !

Vive le désert.

J’entends des bruits de pas mais je me dis que c’est lui qui fait le tour ou le couple qui baisait dans la voiture d’à coté.

Ah, oui j’ai vu une étoile filante.

On est proche de Céduna, 850 km selon "M" et 829 selon google map.

Vendredi 11

Réveil atroce, des mouches, des fourmis et j’ai super mal dormis !

En plus avec le décalage, il n’est pas 8h mais 10H30 !

Je mange une banane et une pomme et on est repartit.

On arrive à un poste douanier (encore) et là c’est le drame !

On croyait qu’on avait plus de frontières à franchir et bien on c’est trompé !

Il nous confisque nos pommes et nos bananes.

Des frontières dans un même pays, y’a qu’ici que je vois ça !

Je me fais un café à l’eau température ambiante, merci Caro d’avoir pensé à prendre du café dans la GH d’Espérance !

On arrive à Streaky bay, la première ville depuis qu’on est partit, ça fait bizare : vidéo.

 

 

De plus en plus il joue du tamtam sur le tableau de bord et c’est un peu comme « il tape sur des bambous mais surtout sur mon système nerveux… »

Bref, on a le choix à partir de maintenant de prendre par le centre et les parcs nationaux (ce qui est à mon avis plus intéressant et surtout plus court) ou de prendre par la cote en rallongeant le trajet de 350 km.

Et il fait quel choix ?!

La cote! en disant que le paysage sera plus joli.

Je ne conduis pas, et d’ailleurs je n’en ai pas le droit.

Il a toujours une excuse, révisions, panne,…et n’oublions pas que le moteur lui parle et qu’il l’écoute !

Donc se sera la cote.

On passe par Venus Bay et ça me fais penser à la pub pour les rasoirs.

Je ne verrais pas J-LO mais je prendrais une photo.

 

Je vois aussi un calibrage de poissons et aussi un pélican : c’est énorme ses bêtes !

 

Il veut me prendre en photo avec mais vu le temps qu’il met, la bête est loin.

On repart.

Le nulle part se transforme en un grand rien plein de champs d’herbe jaune.

On voit aussi des marais salant, des émeus et des alpagas mais toujours pas de chameaux.

 

Je sombre pour quelques instants, les pieds sur le tableau de bord comme depuis le début, et là je suis secouée pour revenir du pays des rêves par "M" qui me dit qu’on est suivit par la police et qu’il faut que j’enlève les pieds du tableau de bord !

Celle là elle passera moins que les autres.

Déjà parce que je suis fatiguée et aussi parce que pour un mec qui a conduit complètement cramé pendant une semaine c’est un peu fort de café que de me réveiller pour quelque chose qui n’est pas une infractions au code de la route !

Bref, je ne suis pas à la parlotte.

On arrive à Port Lincoln, lieu de prédilection pour tous les barjos (j'en connais) qui veulent plonger en cage pour voir des requins blancs !

 

On s’arrete au centre d’informations mais c’est fermé.

Il veut avoir des renseignements sur le ferry.

Il pense que ça coutera moins cher que de faire le trajet en voiture.

Je pense qu’il rêve.

Mais là c’est moi qui ai cru rêver.

Il me dit que ça serait bien de prendre le ferry car j’ai voulu passer pas la cote et que ça ralonge le chemin !

D’une voie calme et posée mais d’un ton si assuré que je ne me connaissais pas, je lui réponds que je lui ai posé la question ce matin concernant l’itinéraire et que c’est lui qui a choisi la cote pour la vue !

Au vu des arguments il ne peut que battre en retraite et admettre son erreur.

Malheureusement pour lui j’ai une bonne mémoire…même fatiguée...

On continu et je vois des champs d’oliviers, ça fait plaisir.

 

Il veut à tout prix trouver un coin avant qu’il fasse nuit, je ne comprends pas pourquoi puisque ce n’est pas plus compliqué d’ouvrir ma tente (qui ne nécessite aucun encrage au sol) de jour que de nuit.

On fait du 4X4 avec le van pour arriver à une plage où le coucher de soleil est tout simplement renversant et où il y a une famille avec un bus qui ressemble à celui de « into the wild ».

 

Quand il s’agit de trouver un coin pour dormir on peut faire du 4X4 mais quand c’est pour les excursions c’est hors de question de faire plus de 20 km !

A tous ceux qui voudraient faire cette traversée je conseille de faire ça avec des potes ça doit quand même être plus sympas.

Il juge qu’il y a trop de vent ici, qu’est-ce qu’il en a foutre il dort dans le Van !

Bon, c’est pas grave après tout je m’en fou de là où on dort à partir du moment où on dort.

On repart pour trouver un coin pour dormir.

On s’arrete dans le Bush, oui encore une fois j’utilise le mot « nulle part » mais c’est réellement le seul qui existe pour définir les lieux.

 

Je ne suis pas très rassurée car on est plus à l’écart de la route que d’habitude.

Je vais faire pipi et j’entends du bruit, un animal mais je n’arrive pas à le voir.

On changera 3 fois d’endroit dans un même lieu car selon monsieur l’exposition au vent n’est pas des meilleures.

Un peu agaçant je dois dire.

On mange.

Je l’écoute me déblatérer ses mensonges et son désespoir face à son gamin.

J’ai envie de l’envoyer chier mais une idée saugrenue me traverse l’esprit :

« si dans 10 mn je me retrouvais face à la mort je regretterais certainement le moment où je m’ennuyais lors de cette discussion, alors j’essaye de faire de mon mieux pour être agréable et être de bonne écoute face à cet humain en souffrance »

Et le plus beau c’est que ça marche.

Ce n’est pas que je ne m’ennuie pas à mourir mais je ne suis plus irritée par ses paroles.

Je vais me coucher et j’entends des bruits de pas, je pense que c’est lui mais il m’adresse la parole depuis le van et là je me glace.

J’allume la lumière et lui demande d’en faire autant.

Je sors de la tente et les bruits s’arrêtent.

Il me demande ce que j’ai et je lui dis que j’ai entendu quelqu’un marcher, c’était des pas d’humains.

Il me répond que non, c’était certainement un animal.

Quand je lui dis que ça fait 3 jours qu’on dort au milieu de nulle part et que je n’ai jamais rien dis, que je n’ai pas eu peur mais que là c’est différent.

Je lui propose alors d’échanger nos places, lui de dormir dans la tente et moi dans le van.

Sa réponse : ok on change de lieu.

Courageux le garçon.

Son excuse, il a du mal à dormir ailleurs que dans son lit et même dans son lit il a des insomnies alors pour ce qui est du lit des autres…

Bref, on roule encore 2h et on arrive à Whyalla où l’on dormira sur un parking.

Je rentre dans la tente et là j’entends exactement le même bruit.

Rationnellement ce n’est pas possible, j’écoute et je regarde.

Une partie de ma tente vibre avec le vent et fait un bruit identique à celui des pas de l’être humains.

Beaucoup de bruit pour rien…je ne lui dirais pas qu’on est partit pour un bout de tente qui en vibrant ressemble à des bruits de pas...

Pour ma défense je suis fatiguée et je peux jurer que le bruit est le même.

Bon gros dodo avec son duvet, car hier je me suis pelé le cul.

"M" : 700 km

Google map : 669km

Samedi 12

Aujourd’hui est le dernier jour de mon road trip.

Levé à 7h (c’est moi qui est levé "M", pour un insomniaque je trouve qu’il dort beaucoup !) et direct dans le van direction Adélaïde.

 

On a 350 km à faire : FASTOCHE !

On s’arrete à port Augusta au Mc Do car il veut un Frappé et oh surprise, le van re-perd de l’huile !

Nous voilà donc immobilisé une fois de plus et j’ai de nouveau droit à la rangaine de « j’ai pas de chance… ».

Il fait un froid de canard ici.

On se met à l’écart de la route sur un terre plein car si les flics voient qu’on perd de l’huile ils vont nous mettre une amende.

Vidéo !

On s’arrete dans un magasin Auto pour acheter un tuyaux qui fera baisser la pression de l’huile : selon ses dires ; moi j’observe et j’y connais rien, j’espère seulement que le VAN MAGIQUE va encore une fois se réparer tout seul.

Il change le tuyau et au sol il y a plein de trucs qui piquent.

J’ai droit à un spectacle gratuit, il sort de dessous la voiture comme un diable en tournant sur lui-même comme s’il était en feu et il me dit que ça lui fait mal partout !

Oui, je veux bien l’admettre mais en faire des tonnes à ce point, c’est carrément du délire et pourtant je rentre dans son jeu (comme je le fais depuis le début) et lui demande s’il a beaucoup mal ?!

Hihihiiiiiii.

C’est acteur qu’il aurait du faire, il a raté sa vocation !

Bon, il retourne changer le tuyau et bizarrement les trucs ne le pique plus.

Le tuyau changé le van ne fuit plus.

Réparation ou coup de bol ?

On verra ça dans quelques km puisqu’il veut s’arreter tous les 10km maintenant : on est pas arrivé !

Et 10km plus tard le Van perd à nouveau de l’huile et moi mon sang froid.

J’ai droit à la rengaine !!!

50 ans et déjà sénile…

On attend et il décide de repartir, que quoi qu’il arrive on ira à Adélaide, que rien ne nous arrètera…

On se croirait dans Apocalypse now quand le soldat blessé veut avancer à tout prix : HILARANT.

Je vis une pièce de théâtre !

On traverse la ville de Snowtown.

 

Et j’ai droit à ma petite histoire.

Je rappelle que je ne suis pas aux faits de l’actualité depuis 1 an et demi alors je ne savais qu’un film était sorti.

Il me raconte l’histoire du tueur en série qui a commis plusieurs meurtres dans la région.

Vu d’extérieur et en tant que touriste c’est plutôt sympa, ils ont un lac salé où ils ont même créé un mini monstre du Loch Ness !

 

On est à moins de 50 km de notre destination finale...

Ça y est, on est arrivé à Adelaide (382 km).

Google map : 2455 km !

Petit film.

Je lui demande de me laisser devant l’une des GH mais il insiste pour m’attendre.

Bon finalement tant mieux car cette GH est vraiment bizarre, surtout l’accueil.

La réceptionniste est venue en faisant la gueule jusqu’à la baie vitrée qui sert de porte d’entrée afin de l’ouvrir car c’est fermé à clé : déjà pas très rassurant.

Je lui demande si elle a un lit de dispo, elle tourne les talons ne me laisse pas entrer, me ferme la porte au nez et revient en me disant NON.

Pas grave, SUIVANTE.

Backpacker OZ.

Super accueil et super GH.

Je lui paye les 213$ de l’essence et au revoir "M" !

Il veut que je l’appelle car il va réparer le Van dans son ancien garage et il part ensuite sur Melbourne.

Je lui dis que je ne sais pas combien de temps je reste ici (et c'est vrai) et sincèrement je pense avoir fait assez de social pour le mois à venir !

Je vais prendre une douche, j’en ai grand besoin car ça fait 3 jours que j’en ai pas vu la couleur.

    Propre et de nouveau présentable je partirai à la conquète de cette ville qu'est ADELAIDE aprés une bonne nuit de sommeil !

...

A suivre...