3 jours avant le départ

 3 jours avant le départ

Tout est réglé (ou presque) :

Biens matériels : vendus ou donnés

Impôts : payés et c’est pas fini…

Changement d’adresse auprès des organismes et administrations :

fait (non sans mal ! merci l’administration française…)

Assurance voyage et mutuelle : je cotise

Arrêt des prélèvements et autre : il me reste à justifier de ma présence à La Réunion pour arrêter  mon  téléphone portable  bouygues qui s’accroche  pour 30 euros par mois comme s’il comptait sur mon forfait pour vivre !

Carte électorale : déchirée (et oui, je ne participerai pas à la grande mascarade et ne subirai pas l’acharnement des médias !!!  YOUPI)

Logement La Réunion : ok pour les 4 premiers jours.

Sac à dos : reste à faire mais a bien avancé…

Visas : aucun

Idée de reconversion : aucune

Joie de vivre : ça déborde d’enthousiasme

Je souhaite vous faire partager mes états d’âmes à 3 jours du départ.

En apparence ma démarche est simple mais y penser, le faire, et y être confronter n’est pas aussi facile que je le pensais.

Pour une fille dite « organisée » tout se mélange dans ma tête, je n’arrive pas à gérer efficacement et dans un laps de temps convenable de simples tâches quotidiennes.

 J’ai l’impression que tout va trop vite, que je ne gère plus grand-chose et que c’est en train de me dépasser.

Mes sentiments sont confus: je suis heureuse et triste à la fois (et oui, ça m’arrive !).

J’ai peur et je ne sais même pas de quoi j’ai peur.

Alors je cherche et j’analyse.

Je me considère comme indépendante et je pensais que me séparer de ceux qui m’entourent serait un acte facile (vu que je l’ai fait une paire de fois) mais ce n’est pas si simple aujourd’hui que le départ approche et qu’il n’y a pas de date de retour.

Me libérer de tout le matériel a été pour moi un soulagement mais la perspective de ne plus revoir ceux que j’aime, ma famille, mes amis devient de plus en plus une réalité qui se concrétisant au fil des jours me fait prendre conscience que je ne suis peut-être pas si indépendante que ça.

C’est peut être la première leçon que j’apprends sur moi-même.

Ce voyage n’est pas seulement  des vacances, il a principalement pour but une reconversion professionnelle ce qui implique une réflexion sur mes capacités, mes envies, mes compétences et beaucoup d’autres choses qui lorsque j’y pense m’empêche de fermer l’œil.

Est-ce que je vais réussir à trouver où dormir, où manger, à me diriger, à communiquer (dans un anglais approximatif) tous les jours ? Est-ce que je ne vais pas baisser les bras ? Est-ce que je vais être assez tolérante pour pouvoir échanger toutes les connaissances que j’ai envie d’échanger ? tout simplement est-ce que tout va bien se passer ?

Je n’arrive pas à gérer le stress que je m’impose.

Lorsque tout ça me submerge et m’angoisse alors je repense au « cercle des poètes disparus »,  je monte sur mon bureau, je  regarde la situation sous un autre angle et crie haut et fort « oh capitaine, mon capitaine » pour pouvoir vous dire :

- Lorsque je pense à ma décision je suis fière et heureuse de l’avoir prise.

- Lorsque je pense  à l’aventure qui m’attend je suis  impatiente et heureuse de la vivre.

- Lorsque je pense à ma reconversion je suis heureuse de pouvoir la choisir et  malgré le fait que je ne sache pas encore quelle est ma voie je sais que je suis sur la bonne route.

- Lorsque je pense à ceux que j’aime je suis heureuse de les connaitre et le manque, leur absence s’estompent quand je prends conscience que ce n’est pas une fin en soi.

En cherchant et en analysant j’en déduis  que c’est la totalité de cette remise en question et le peu de réponse que j’ai pour l’instant qui me fait peur mais chaque chose en son temps, pour avancer on fait un pas après l’autre alors malgré mes doutes et mes peurs ne vous y trompez pas :

JE SUIS HEUREUSE MON CAPITAINE !